La mairesse de Timmins, Michelle Boileau, a été nommée présidente de l’Association des municipalités francophones de l’Ontario (AFMO) dans le cadre du congrès qui avait lieu à Kapuskasing la fin de semaine dernière. Les organisateurs estiment avoir réussi à présenter une fin de semaine différente de ce qui était présenté dans le passé. Entre autres, la diversité des leurs ateliers semblent avoir été appréciée.
C’était le premier rendez-vous en personne de l’AFMO depuis 2019, notamment à cause de la pandémie. « l’AFMO est à se redéfinir puis c’est comme une relance si on veut, à cause des difficultés financières quand même assez importantes que nous avons rencontrées en 2020 », explique Nicole Fortier-Levesque, présidente sortante de l’AFMO. « Nous avons réussi à les rétablir depuis et c’est pour cela que nous voulions que notre premier congrès après pandémie ait un cachet spécial sous le thème Ensemble, visons la parité, la diversité et l’inclusion en politique municipale. »
Participation et recrutement
Parmi les municipalités qui se sont déplacées pour assister aux différentes discussions, on retrouvait Lakeshore du sud de la province, Clarence-Rockland de l’Est ontarien, Warren un ville près de Sudbury ainsi que Timmins, Hearst, Opasatika, Val RitaHarty, Kapuskasing, Moonbeam, Fauquier-Strickland et Cochrane. l’AFMO compte 29 municipalités membres, mais se donne comme défi d’augmenter ce nombre avec une campagne de recrutement. « Un de nos objectifs est d’aller chercher de nouveaux membres et surtout d’aller chercher des membres qui l’ont déjà été. On remarque que ce sont toujours les mêmes municipalités qui renouvellent leurs adhésions et nous avons de la difficulté à en recruter de nouvelles », indique Mme Fortier Lévesque.
La présidente sortante souligne que l’exécutif de l’organisme souhaite faire découvrir les services à toutes les municipalités ontariennes, qu’elles desservent une population francophone ou non. « La pandémie a affecté beaucoup les municipalités, puis parce qu’elles ont été affectées il y en a qui ont choisi de ne pas renouveler leur adhésion. Si on prend Toronto par exemple, il y avait 44 élus qui siégeaient au conseil municipal et ils sont maintenant 26 conseillers depuis 2018 suite aux restrictions que le gouvernement de Doug Ford a imposées. Depuis ce temps-là, ils ne sont plus membres de l’AFMO par manque de temps de la part d’élus qui ont la même charge de travail, mais moins de personnes pour l’accomplir. Malheureusement, c’est l’AFMO qui a écopé », dit-elle.
Élection
Dimanche, les membres de L’AFMO ont élu Michelle Boileau pour succéder à Nicole Fortier-Levesque à la présidence.
Le journal Le Nord a tenté de joindre Mme Boileau par téléphone afin d’obtenir sa vision pour les prochaines années, mais elle n’a pas accepté de nous parler prétextant qu’elle désirait attendre la sortie du communiqué de presse qui devrait venir plus tard.
Un vote a été nécessaire afin de déterminer la présidence. La conseillère de la Ville de Kapuskasing Mélanie Breton avait démontré son intérêt pour accéder à ce poste. Sans connaitre le résultat officiel, il semble que la lutte ait été très serrée.
Une nouvelle loi oblige les détenteurs de la carte Smart Serve, nécessaire pour le service d’alcool, à repasser un examen après une période de cinq ans. Dernièrement, plusieurs francophones de l’Ontario ont tenté de suivre la formation en ligne sans connaitre de succès.
L’examen en ligne est tellement incompréhensible que même des professeurs collégiaux de langue française ont échoué au test malgré plusieurs reprises. Le critique aux Affaires francophones du NPD, Guy Bourgouin, n’a pas apprécié le travail réalisé par une agence externe pour la traduction française. « Ils ont tout simplement utilisé Google Translate ou quoi ? », déplore-t-il. « J’ai apporté ça à la ministre aux Affaires francophones, Caroline Mulroney, et au procureur général, Doug Downey, et ils m’ont promis de regarder ça. » Le député de Mushkegowuk-Baie James demande à toute personne qui a été victime de la mauvaise traduction du Smart Serve de déposer une plainte au commissaire de la province. « C’est important que ces plaintes-là se rendent au commissaire. Moi, j’ai aussi demandé une extension pour les francophones parce qu’avec le texte, on est encore défavorisé par la situation. On n’a pas à être pénalisé à cause de la mauvaise traduction. » Le procureur général de la province a également indiqué qu’il travaillait pour offrir les formations en personne avec ou sans ordinateur. « Il y a aussi beaucoup de monde qui aimerait remplir le test sur papier, surtout dans la région, parce qu’on sait que l’Internet n’est pas fort », conclut M. Bourgouin.
Le Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO) a reçu une microsubvention de 2000 $ de la Fondation dialogue pour élargir le projet «Du cinéma francophone à voir et à créer», dans le cadre des Rendez-vous de la Francophonie, du premier au 31 mars.
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Megan Maltais – IJL – Réseau.Presse – L’Orléanais
« Ça va nous permettre de venir agrémenter nos activités en lien avec notre projet », explique Anne Gutknecht, directrice artistique pour le MIFO. Grâce à cette microsubvention, l’organisme a accueilli le réalisateur du documentaire L’ordre secret, Phil Comeau, lors de la soirée de lancement du Mois de la Francophonie, le 1er mars dernier.
Un concours de court-métrage peut aussi être maintenant offert à un public beaucoup plus large. Le MIFO a souhaité profiter de ce montant pour proposer des ateliers aux jeunes comme aux adultes, afin qu’ils apprennent les rudiments du court-métrage. « On n’aurait pas pu augmenter l’offre pour que ça touche autant de personnes à un âge aussi diversifié [sans la subvention]. »
Un mandat charmeur
Pour le MIFO, rayonner localement et régionalement, ça fait partie de son mandat. Il souhaite rejoindre toutes les communautés d’Ottawa, afin de s’inclure dans une « mission pancanadienne en faisant rayonner [la francophonie] au niveau local et régional », précise la directrice artistique du Mouvement.
C’est exactement ce qui a charmé la Fondation Dialogue, lorsqu’est venu le moment de choisir les récipiendaires des microsubventions. « On voulait les appuyer dans le cadre de leur projet, on aimait beaucoup leur volet national », avoue la directrice générale de la Fondation, Ajà Besler.
Au total, neuf organismes francophones ont reçu une subvention en Ontario. Le MIFO est le seul à représenter Orléans.
64 000$ en subventions
Dans le cadre du 25e anniversaire des Rendez-vous de la Francophonie (RVF), plus d’une centaine de demandes ont été envoyées à la Fondation Dialogue afin de recevoir une microsubvention. Quarante organismes à travers le Canada ont reçu un montant allant jusqu’à 2000 $ afin de les soutenir dans la réalisation de certains projets en lien avec les RVF. « On voulait aider les groupes à élargir leur portée, à faire du développement public […] on voulait appuyer les gens qui sont sur le terrain dans les communautés », soutient Ajà Besler.
La Fondation mesurait le niveau d’innovation et l’approche proposée par les groupes afin de prendre une décision, « c’est bien beau de célébrer la francophonie entre [francophones], mais on voulait aussi aider les groupes à élargir leur public. »
Le Mois de la Francophonie
Les Rendez-vous de la Francophonie se tiendront tout au long du mois de mars, à l’occasion du Mois de la Francophonie. Le MIFO offrira plusieurs activités à Orléans du 1er au 31 mars, « on veut montrer que c’est possible d’œuvrer dans le domaine en étant francophone, sans être obligé de travailler en anglais ou d’aller au Québec », rapporte Anne Gutknecht.
La programmation complète du Mouvement d’implication francophone d’Orléans est disponible au mifo.ca.
Les Rendez-vous de la Francophonie offrira des prestations, des projections et des activités linguistiques d’un bout à l’autre du pays, en présentiel ou en virtuel. Le calendrier complet est disponible au rvf.ca.
Photo : Courtoisie des Rendez-vous de la Francophonie
Récemment, dans le cadre de son assemblée générale annuelle, la Meute de Lafontaine marquait la fin d’une époque avec le départ du loup alpha Martin Lalonde. C’est le vétéran qui, au tout début, s’est proposé pour porter le dossier. Le portrait de la Meute nous permet de réfléchir sur la pérennité de nos organismes francophones dans une société qui change à la vitesse grand V.
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Joëlle Roy-IJL-Réseau.Presse-Le Goût de vivre
Le mercredi 18 janvier la Meute culturelle de Lafontaine procédait à sa réunion générale annuelle. L’élection des directeurs de l’organisme fait partie du processus légal annuel. Deux vétérans tiraient leur révérence : Martin Lalonde et Élise Robitaille. Martin est impliqué depuis le début et Élise est arrivée dans le paysage du Festival en 2008. Aussitôt familiarisée avec le dossier, elle a resserré l’organisation des rôles. « Je crois que dans tous les organismes communautaires la valeur des bénévoles a été rehaussée. Plus de structure, plus de clarté. C’est une façon de participer à la communauté ». Lors du dernier festival, plusieurs anciens ne voulaient pas en faire autant. Ceci a permis d’aller chercher du sang nouveau. Elle s’est occupée brillamment du recrutement et de l’encadrement des bénévoles.
Quant à Martin, il était de la première cuvée qui voulait plutôt un musée : « Une réunion communautaire rassemblait en septembre 2001 des gens intéressés à monter un musée qui mettrait en vedette le patrimoine et la culture de la population francophone de la région de Lafontaine ». raconte-t-il en riant de cette décision de faire un festival pour amasser des fonds pour ce musée. On peut prêter bien des vertus au Festival mais pas celle d’avoir amassé des fortunes !
Le début du deuxième millénaire marque une époque florissante dans le socio-culturel franco-ontarien. Beaucoup d’enseignants retraités assurent le leadership des organismes et des nouvelles initiatives. La communauté répond à l’appel pour donner son avis et son assentiment. Les projets apparaissent de toutes directions. Le Villageois est un projet issu de cette période. Le jardin communautaire de Lafontaine viendra par la suite.
Vingt ans plus tard, réussirait-on à emplir une salle pour un projet collectif francophone? Il est permis d’en douter. Par exemple, la salle paroissiale de Lafontaine et sa démolition éventuelle n’intéressent personne… ou presque.
Dans une société beaucoup plus individualiste, peuplée de parents eux-mêmes enfants-rois, la pérennité des organismes navigue dans l’incertitude. La relève sera-t-elle au rendez-vous? Dans les dernières années nous avons vu disparaître les Richelieu de Penetanguishene faute de pouvoir se renouveler.
Par rapport aux changements observés, Martin confirme le ralentissement de la génération qui a façonné notre tissu socio-culturel. En revanche, il se réjouit de la manifestation d’une relève bien gaillarde. « Je remarque qu’une nouvelle génération prend la relève et cette génération est dynamique et elle apporte des nouvelles idées qui sont nécessaires pour faire évoluer cette belle initiative du Festival. Elle renouvelle et embellit les activités et transmet l’importance de la culture, la langue et le patrimoine de la région. Cette génération débrouillarde assurera la fierté de nos jeunes ».
Pour la Meute culturelle le défi, à date, est relevé. À la suite du départ d’Élise et de Martin, nous avons recruté Mélanie Rose. Mélanie est une quatrième maman avec de jeunes enfants qui se joint à la direction de la Meute. Le nouveau conseil d’administration de six membres a une moyenne d’âge de 49,3 ans. La majorité du nouveau conseil est dans la quarantaine.
Il est tout naturel de vouloir créer un milieu culturel où les enfants s’épanouissent en français et de tout temps, le leadership social a été assuré par des parents bienveillants. La richesse de cette contribution n’est pas remise en question. Il importe tout de même de se rappeler qu’il y a une distinction entre la communauté au sens large et une communauté scolaire. Cette dernière a une date de péremption. Un jour ou l’autre, les enfants quittent l’école en question et cette communauté est éparpillée parmi d’autres communautés francophones ou pas.
D’ici à ce que nous sachions où nous mèneront les transformations sociales postpandémiques, le loup alpha Martin Lalonde se retire confiant et fier d’un travail accompli. « Au début de cette aventure, je ne savais pas si elle serait une réussite étant donné les obstacles avec le canton et le comité en charge du parc de Lafontaine mais quand j’ai vu la fierté et l’appui de la population locale suite à la répétition du Festival et du Musée, je me suis dit : Ah, enfin, un événement positif qui mettra derrière nous toute cette lutte linguistique. Enfin, un événement positif qui unirait la population de façon joyeuse. Enfin un événement pour célébrer notre histoire, notre langue, notre culture ».
Au printemps, quand se pointeront les premiers loups peints qui enjolivent la région, dites-vous qu’il y a du Martin là-dedans !
Photos
Titre : Martin Lalonde .jpg
Légende : Martin Lalonde a dirigé avec brio le conseil d’administration responsable de l’organisation du Festival du loup depuis ses débuts.
Crédit : Thérèse F. Maheu
Titre : Élise Robitaille . jpeg
Légende : Depuis 2008, Élise Robitaille s’occupait du recrutement et de la formation des bénévoles pour le Festival du Loup.
La Communauté du Trille blanc, un projet de « Village » francophone pour aînés dans la région de York, au Nord de Toronto, vient d’embaucher une directrice générale: Lori-Ann Seward.
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François Bergeron – IJL – Réseau.Presse – l-express.ca
« Il s’agit d’un moment historique pour la Communauté du Trille blanc », souligne le président Jean Bouchard, l’ancien directeur de l’école secondaire catholique Renaissance à Aurora.
« Mme Seward possède toutes les qualités que nous recherchions: son engagement envers le bien de la communauté, son sens accru des affaires, et ses qualités innées pour mener à bien les campagnes de financement. »
Le Conseil d’administration était à la recherche de sa direction générale depuis un an.
Un « Village » francophone
Créé en 2019, l’organisme sans but lucratif a tenu sa troisième assemblée générale annuelle ce samedi 28 janvier à Newmarket. Quelques maires des municipalités de la grande région de York, des élus à Queen’s Park et à la table de conseils scolaires, ainsi que des amis issus de la communauté francophone et francophile y participaient.
Le groupe veut construire « un milieu d’habitations et le développement de services en français destinés à une population âgée et accueillant des personnes francophones et francophiles de tous âges afin de favoriser les échanges intergénérationnels ».
Ce projet de 220 millions $ comporterait trois volets, à réaliser simultanément ou par étapes:
Un foyer de soins de longue durée.
Une résidence pour personnes âgées autonomes avec des services communautaires et des activités culturelles, inspiré du modèle de CAH à Toronto.
Des logements abordables pour tous.
L’ensemble desservirait directement environ 400 personnes. Il comprendrait aussi des bureaux et des commerces, une garderie, des services de santé, des espaces de réunion, de loisirs et de restauration.
Idéalement, il serait situé à proximité des espaces verts de la Moraine.
Financement tous azimuts
L’horizon 2025 pour l’inauguration de ce « Village » est « ambitieux », reconnaît la vice-présidente Carole Drouin. Avant de sélectionner son terrain et de l’acheter (trois endroits sont considérés), le projet a besoin de financement fédéral, provincial, local et privé.
« J’aurais aimé vous annoncer aujourd’hui que nous avions notre terrain », a dit Jean Bouchard à l’AGA. « Mais il est encore prématuré de le faire malgré les avancées importantes de nos discussions avec les municipalités et le gouvernement de l’Ontario. »
Déjà, le couple Carole et Steve Mirkopoulos a offert un prêt sans intérêts de 10 millions $. Un autre donateur, qui préfère rester anonyme, a fait un don de 150 000 $ sur trois ans.
Lors de l’AGA, un prix de reconnaissance du Trille blanc a été remis au couple Betty et Paul Durocher, qui a siégé au premier comité de travail de la Communauté du Trille blanc, et qui continue de participer au projet.
« Montrez-moi où je dois signer ? »
L’équipe a l’appui de l’AFRY (Association des francophones de la région de York). Elle occupe d’ailleurs un petit bureau dans les locaux de l’AFRY.
La FARFO (Fédération des aînés et retraités francophones de l’Ontario) et d’autres agences locales et provinciales suivent le projet avec intérêt. « Je suis prêt à m’inscrire à la liste d’attente pour habiter au Trille blanc », a lancé à l’AGA le président de la FARFO, Jean-Rock Boutin. « Montrez-moi où je dois apposer ma signature ! »
L’ancien président de l’AFO (Assemblée de la francophonie de l’Ontario), Carol Jolin, qui habite pourtant dans l’Est ontarien, s’est joint au CA pour participer aux efforts de financement. « Il agira à titre d’interlocuteur principal pour notre Comité des relations politiques et gouvernementales », a précisé Jean Bouchard.
« En plus d’améliorer l’accès aux soins de longue durée en français, je constate que ce projet vise à tisser des liens à plusieurs niveaux », a remarqué la député provinciale Dawn Gallagher Murphy.
Pour le maire d’Aurora, Tom Mrakas, « les Franco-Ontariens ont apporté des contributions économiques, culturelles et caritatives importantes et durables à Aurora, à la région de York et à toute la province ».
Lori-Ann Seward
La nouvelle DG Lori-Ann Seward est originaire de Kapuskasing, dans le Nord de l’Ontario. Diplômée en Administration des affaires de l’Université Laurentienne, elle possède aussi un certificat d’études supérieures en Collecte de fonds et gestion des ressources.
Elle a notamment été directrice des programmes résidentiels pour femmes au sein de Cornerstone to Recovery (Newmarket-Barrie), gestionnaire des relations au sein de Centraide de Simcoe Muskoka, cheffe de projet social au sein de la Clé d’la Baie (Simcoe), dont elle a été présidente du Conseil d’administration de 2010 à 2019.
Et « son parcours de bénévolat est tout aussi impressionnant que son parcours professionnel ».
Ses nouvelles priorités comprennent notamment l’embauche de personnel pour le bureau de la Communauté du Trille blanc, l’achat d’un terrain, la mise en oeuvre d’un Plan de financement et la réalisation d’un Plan d’affaires visant la création du « Village » pour les personnes âgées francophones dans la région de York.
« Je suis heureuse de me mettre au service de ma communauté francophone dans ce rôle et plus particulièrement de m’investir au mieux-être des personnes âgées, qui méritent la meilleure qualité de vie possible », commente-t-elle.
« C’est sous sa direction que notre rêve deviendra réalité », ajoute Jean Bouchard. Son embauche est « un pas de géant dans la réalisation de notre projet ».
Le gouvernement fédéral a annoncé plus tôt cette semaine avoir atteint sa cible du 4,4 % d’immigrants de langue française hors Québec en 2022. C’est 16 371 nouveaux arrivants francophones qui ont traversé la frontière pour venir s’établir au Canada. C’est une augmentation de 9 422 immigrants comparativement à l’année 2021, où seulement 1,95 % des nouveaux arrivants hors Québec étaient d’origines francophones.
Il s’agit de la plus haute concentration de nouveaux arrivants francophones hors Québec depuis que le pays a commencé le recensement des données, en 2006. C’est l’Ontario qui a accueilli la majorité de ces nouveaux arrivants avec 9 760 admissions.
« L’immigration francophone joue un rôle clé pour rétablir le poids démographique des communautés francophones en situation minoritaire, en plus de contribuer étroitement au développement économique de notre pays. L’annonce d’aujourd’hui est un pas dans la bonne direction et nous donnera l’élan nécessaire pour adopter une nouvelle politique en immigration francophone robuste, présentée dans le projet de loi C-13, avec des objectifs, des cibles et des indicateurs précis qui permettront d’assurer la pérennité de la langue française », raconte dans un communiqué l’honorable Ginette Petitpas Taylor, ministre des Langues officielles.
14 ans de retard
L’objectif du 4,4 % d’immigration francophone remonte à 2003. Le gouvernement fédéral comptait alors accomplir ce but en 2008. Cependant, depuis 2006, ce pourcentage a rarement grimpé au-dessus du 2 % soit seulement à deux autres reprises en 2018 et 2019, avec 2,8 % et 3,6 % respectivement.
En raison de ce flagrant manque de réussite, la Fédération des communautés francophone et acadienne (FCFA) réclamait, en avril, que le pays adopte une nouvelle cible. Selon la FCFA, l’immigration francophone devrait atteindre 12 % en 2024 et 20 % en 2036. « Cette cible vise-rait notamment à réparer les torts causés à la francophonie par plus d’une décennie de stagnation en ce qui a trait à la cible actuelle », peut-on lire sur leur site Web.
Le samedi 28 janvier, la communauté francophone du sud du Témiskaming est convoquée à la consultation sur l’avenir du Camp jeunesse en marche, situé sur les bords du lac Gillis dans le canton de Coleman.
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Marc Dumont – IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur
Construit il y a une quarantaine d’années, le Camp jeunesse en marche est aujourd’hui à la croisée des chemins. Bien que ce soit un lieu de rassemblement pour des fêtes de famille, depuis trois ans, à cause de la pandémie, le Camp n’offre plus de camps d’été pour les jeunes. Or, le Camp a été créé pour cette raison par ses membres fondateurs : le Club Richelieu, la paroisse Sacré-Cœur, les sœurs de l’Assomption s.v., les conseils de Haileybury, de New Liskeard et d’Earlton des Chevaliers de Colombs.
Le vendre ou le relancer ?
Ces questions brassent depuis plus d’un an. Il y a eu un rapport d’étude qui recommande sa relance. Les membres fondateurs ont aussi le désir d’aller dans le même sens. La rencontre du 28 janvier servira à consulter l’ensemble de la population francophone sur la voie à suivre.
« On veut savoir jusqu’à quel point les francophones ont à cœur le Camp jeunesse en marche », dit le président du comité de relance, Gérard Vachon. « Jusqu’à quel point le Camp est-il important pour la communauté francophone ? Quel est son niveau d’engagement ? Peut-on compter dessus ? On veut mesurer l’attachement de la communauté francophone au Camp. »
Les participants auront à s’exprimer sur ces enjeux urgents. Identifier les possibilités d’assurer la viabilité et de donner au Camp son dynamisme et son rôle de formation au leadeurship dans la communauté francophone.
« Le Camp jeunesse en marche est une histoire à succès, réitère Gérard Vachon. On a accueilli plusieurs centaines de jeunes au cours des années. Avec tout ce que cela comprend d’expériences qui peuvent changer des vies et des amitiés qui durent encore. Puis tous les moniteurs et monitrices pour qui c’était la première expérience de leadeurship. Sans compter que toutes ces années-là se sont passées sans incident fâcheux. C’est quand même pas rien ! Abandonner le Camp serait quasiment une trahison ! »
Vachon dit être « agréablement surpris » de l’intérêt pour la rencontre du 28 janvier. Plus de 50 personnes ont confirmé leur présence jusqu’à maintenant. Le comité organisateur a sollicité tous les membres fondateurs, les organismes locaux, les clubs sociaux, les conseils scolaires, les écoles, les municipalités, des entreprises et des gens du monde des affaires. « On veut être le plus inclusif possible. C’est ouvert à toute la population du sud du Témiskaming », insiste un des membres du comité organisateur, Yvon Toupin.
« Il y a des jeunes du secondaire qui ont indiqué qu’ils seraient présents. On est ouvert à tous », ajoute Gérard Vachon.
L’animation de la journée a été confiée à Jocelyn Blais. Il est propriétaire du gite touristique Les suites du président à Haileybury. Il connait bien la communauté francophone d’ici et a une longue expérience en développement durable pour les entreprises, le tourisme et les groupes sociaux. Son expertise en leadeurship et en animation de réunion sont reconnues.
La réunion aura lieu le samedi 28 janvier en soirée à la salle paroissiale de l’église Sacré-Cœur. Ceux et celles qui aimeraient s’ajouter au groupe doivent confirmer leur présence au 705-647-8066 ou à [email protected], pour des raisons d’organisation.
Le conseil d’administration de l’ACFO-Témiskaming vient de confirmer la nomination de Kalyn Banks comme nouvelle directrice générale.
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Marc Dumont – IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur
Mme Banks est entrée à l’ACFO pour terminer un mandat de directrice de la Coopérative Joyal, une coopérative jeunesse. Son bureau était dans celui de l’ACFO de New Liskeard, ce qui lui a permis de se familiariser avec les enjeux de l’Association. « Je connaissais plusieurs dossiers et j’ai déjà commencé à travailler dessus », dit-elle.
Après six mois comme directrice de la coopérative jeunesse, le conseil d’administration de l’ACFO lui a demandé si elle souhaitait assumer les responsabilités de la direction générale de l’organisme.
« Kalyn est motivée, ouverte d’esprit. Elle est avide d’apprendre. Elle a l’énergie de la jeunesse et se débrouille beaucoup », affirme le président de l’ACFO-Témiskaming, Dominique Nackers.
La nouvelle directrice générale a déjà été active dans l’organisation du Gala du 50e anniversaire de l’ACFO-Témiskaming. Elle prépare présentement l’assemblée générale annuelle, qui aura lieu en février. « Elle aura lieu à Earlton dans le nouveau centre communautaire : Au cœur du village », annonce Mme Banks.
Après, ce sera le Festival des Folies Franco-Fun. « Si on veut garder les jeunes dans la communauté, il faut qu’elle soit vivante, on doit aller chercher l’engagement des jeunes », dit-elle.
« Il y a aussi le projet [financé par le Programme d’appui à la francophonie ontarienne] et Réseau du Nord pour améliorer la capacité d’accueil des immigrants francophones. Je veux travailler à aller chercher plus de ressources pour les francophones même si je ne suis pas née francophone. »
Pourquoi vouloir devenir directrice générale de l’ACFO-Témiskaming ? « Le travail est varié et les tâches sont différentes l’une de l’autre, explique-t-elle. J’aime communiquer avec les gens. Ils rentrent dans le bureau. Viennent raconter leur histoire, leur vécu. Ils donnent des idées, des façons d’améliorer notre communauté. »
Elle aime aussi s’occuper de la comptabilité et remplir des demandes de subventions. La plus récente concerne le projet Nouveaux horizons, qui engagera plusieurs partenaires.
« Les partenaires, c’est notre force et c’est dans ça que je veux continuer le travail de l’ancien agent de développement de l’ACFO, Jean-Claude Carrière. Je ne veux pas prendre son rôle, je ne suis pas lui. Ce que je veux est de continuer à bâtir la communauté francophone du Témiskaming », conclut Mme Banks.
L’épuisement professionnel – le fameux burnout – représente à la fois un défi de santé et, dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre, un enjeu économique. Insidieux, il touche toutes les couches de la société. Les Torontois sont à risque, mais des ressources francophones existent.
Pourtant, le burnout n’est pas reconnu comme une maladie mentale, mais comme un syndrome « résultant d’un stress professionnel chronique qui n’a pas été géré avec succès ». C’est un syndrome très courant… mais pas toujours reconnu.
Un problème qui coûte cher
Selon l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes, qui rassemble la plupart des assureurs privés du pays, les problèmes de santé psychologique comptent maintenant pour environ 40 % des prestations d’invalidité (jusqu’à 60 % dans certains secteurs d’emploi). Et ces troubles constituent la première cause d’absence prolongée du travail.
« L’épuisement professionnel s’inscrit dans cette lignée », rapporte Marie-Ève Ayotte, gestionnaire en santé mentale au Centre francophone du Grand Toronto.
Crédit : courtoisie
Intense fatigue et perte de contrôle
« Tous les travailleurs peuvent être exposés «, observe Kathleen Patterson, thérapeute au Centre francophone du Grand Toronto. « Ce n’est pas quelque chose qui est facile à diagnostiquer. »
Crédit : courtoisie
Les symptômes de l’épuisement professionnel sont variés. « Les gens vont décrire une fatigue intense, une grande perte d’énergie qui peut être physique, mentale, ou émotionnelle. Ils vont avoir de la difficulté à gérer leurs émotions, ils vont se sentir envahis par les émotions », décrit Isabelle Bonsaint, psychologue clinicienne à la Clinique de psychothérapie francophone de Toronto.
Cette perte de contrôle peut s’accompagner d’une perte de confiance. « Ils ont l’impression de ne pas en faire assez, de ne pas être remercié ou récompensé », ajoute la spécialiste.
« La personne va commencer à vouloir s’absenter, se sentir démotivé, va avoir difficulté à respecter les délais de remise de projets ou de courriels à envoyer. Il va aussi y avoir un peu d’évitement et de procrastination », poursuit Isabelle Bonsaint.
« Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait »
« On a l’impression d’être dans le noir. » Après vingt ans dans un poste de leadership, Martyne Laurin a craqué. « Quand je suis passé à travers le burnout, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. »
Depuis, elle a décidé d’aider et d’accompagner celles et ceux qui traversent la même épreuve en devenant coach spécialisée et consultante.
« La descente vers le burnout est rapide. Cela peut prendre jusqu’à 6 mois. » Et jusqu’à deux années pour s’en remettre, voire beaucoup plus, affirme-t-elle.
Les francophones plus exposés ?
Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, la pression peut en outre s’accentuer. « Le burnout impact négativement les organisations francophones », décrit Martyne Laurin.
La coach prend l’exemple d’une personne avec beaucoup d’années d’expertise qui quitte soudainement son emploi.
« On se ramasse soudainement sans ressource ou expertise pour former de nouveaux employés. Nous ne parvenons pas à remplacer le professionnel francophone en burnout puisque le bassin de candidat franco ou bilingue avec cette expertise est trop limité. »
Les francophones ne sont donc pas épargnés. « Quand on est une minorité, cela ajoute de la vulnérabilité », remarque Kathleen Patterson. D’où l’importance de pouvoir avoir accès à des soins et des services en santé mentale en langue française.
Toronto, une ville propice au burnout ?
« Les gens nouvellement arrivés au Canada doivent s’adapter, parfois dans des conditions précaires au niveau des finances et du logement. Cela peut causer du stress », constate la thérapeute du Centre francophone. Notamment dans les grands centres urbains.
« La ville de Toronto est propice à créer de l’épuisement professionnel, note Isabelle Bonsaint. Ce qui attire les gens ici, c’est souvent la carrière. Ils peuvent être déplacés pour obtenir un meilleur poste. »
Or, ces personnes débarquent dans une ville où ils n’ont souvent aucun réseau social.
« La sphère professionnelle devient la seule sphère de leur vie et cela cause un déséquilibre. Le travail prend toute la place et ils peuvent devenir plus vulnérables, plus à risque de développer un burnout », commente la psychologue.
Prévenir pour mieux guérir
Pour Martyne Laurin, il faut s’attaquer au problème en amont, non seulement sous un angle individuel, mais aussi (et surtout ?) collectif, en développant un environnement de travail sain où les individus peuvent s’épanouir.
« C’est à l’employeur d’offrir un soutien de travail qui soit sécuritaire, dans lequel il existe un climat de confiance, de communication, transparent… Et dans lequel parler de santé mentale n’est pas un sujet tabou », corrobore Aline Ayoub, présidente et fondatrice de Aline Ayoub Human Resource Consulting à Toronto.
Crédit : courtoisie
Au sein de son entreprise, Aline Ayoub aide les petites et moyennes entreprises à gérer leurs ressources humaines. Selon elle, mieux vaut agir en amont, sur le plan de la prévention.
« Il ne faut pas attendre qu’il soit trop tard pour aller chercher les ressources nécessaires, prévient la cheffe d’entreprise. Il faut encourager l’employeur à être aux aguets de signes précurseurs. »
Se fixer des objectifs plus réalistes, déléguer, prioriser les tâches, se poser des limites, prendre des pauses, se lever ou encore se changer les idées… Pour Kathleen Patterson, voilà autant de gestes qui peuvent réduire le risque d’épuisement professionnel.
Un sujet encore tabou
Mais pour Isabelle Bonsaint, les préjugés peuvent encore avoir la vie dure, surtout dans un centre financier comme Toronto.
« Pour un homme qui est très performant et compétitif, cela va prendre beaucoup de temps avant qu’il aille consulter un médecin pour dire “ je suis en épuisement professionnel ”. Il peut alors se tourner vers d’autres moyens pour gérer son stress, beaucoup moins sains, comme l’alcool », explique-t-elle.
« Malheureusement, il y a encore un sentiment de honte qui habite les gens qui ont cette maladie. La société n’est pas encore arrivée à un point où c’est correct d’être en burnout », déclare Aline Ayoub. « Mais cela fait partie de la vie et des problèmes de santé que n’importe qui peut avoir. »
Reste alors à briser le silence. « C’est important, surtout ces temps-ci, de faire comprendre aux gens qu’ils ne sont pas seuls », insiste Martyne Laurin. « Plus on va en parler, plus on va mettre les gens à l’aise et plus les gens peuvent rejoindre d’autres gens. »
L’Ontario fait face à sa pire pénurie d’enseignants depuis 15 ans, un manque qui affecte grandement les communautés francophones. Pour pallier ce manque de personnel, le gouvernement cible encore une fois l’immigration comme solution principale.
L’adjointe parlementaire à la ministre des Affaires franco-phone, Natalia Kusendova, soutient que le gouvernement provincial est engagé à offrir une éducation de langue française en Ontario. Selon elle, la jeunesse francophone doit avoir accès à un milieu d’apprentissage favorable qui leur permet d’apprendre et de réussir en français.
« La pénurie d’enseignants francophone, c’est quelque chose sur lequel on travaille avec la ministre Mulroney et le ministre Lecce », indique-t-elle. « Nous avons un nouveau programme pour lequel nous avons signé une entente avec le consulat général de France. »
Ce programme se résumerait à faire immigrer de nouveaux enseignants français, en Ontario, dès la fin de leurs études pour qu’ils puissent venir compléter un stage d’enseignement et ensuite espérer les convaincre à s’établir dans la province. Le gouvernement espère aussi pouvoir recruter un corps professoral francophone avec le programme des candidats à l’immigration.
Depuis plusieurs années, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario fait pression sur le gouvernement provincial, pour augmenter le taux d’immigration francophone. L’AFO demande une hausse de 5 %. Un chiffre qui serait déjà comblé annuellement raconte madame Kusendova.
« En Ontario, nous sommes à cinq ou six pour cent en termes d’immigration francophone. C’est le taux du Canada qui traine un peu », dément-elle. « L’Ontario rencontre ces cibles de cinq ou six pour cent, mais on veut travailler avec le fédéral pour augmenter ce chiffre. »
Quant aux autres enjeux entourant la francophonie ontarienne, l’adjointe parlementaire remet de l’avant la modernisation de la loi sur les services en français (LSF).
« Nous avons modernisé la Loi sur les services en français pour la première fois en 35 ans », dit-elle. « C’est un enjeu significatif, car maintenant, l’offre active est explicitement mentionnée dans la loi. »
En plus de l’offre active, Mme Kusendova raconte que dorénavant chaque ministère devra produire un rapport annuel concernant leurs efforts pour combler les services en français dans leurs cabinets.