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Récemment, dans le cadre de son assemblée générale annuelle, la Meute de Lafontaine marquait la fin d’une époque avec le départ du loup alpha Martin Lalonde. C’est le vétéran qui, au tout début, s’est proposé pour porter le dossier. Le portrait de la Meute nous permet de réfléchir sur la pérennité de nos organismes francophones dans une société qui change à la vitesse grand V.

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Joëlle Roy-IJL-Réseau.Presse-Le Goût de vivre

Le mercredi 18 janvier la Meute culturelle de Lafontaine procédait à sa réunion générale annuelle. L’élection des directeurs de l’organisme fait partie du processus légal annuel. Deux vétérans tiraient leur révérence : Martin Lalonde et Élise Robitaille. Martin est impliqué depuis le début et Élise est arrivée dans le paysage du Festival en 2008. Aussitôt familiarisée avec le dossier, elle a resserré l’organisation des rôles. « Je crois que dans tous les organismes communautaires la valeur des bénévoles a été rehaussée. Plus de structure, plus de clarté. C’est une façon de participer à la communauté ». Lors du dernier festival, plusieurs anciens ne voulaient pas en faire autant. Ceci a permis d’aller chercher du sang nouveau. Elle s’est occupée brillamment du recrutement et de l’encadrement des bénévoles.

Quant à Martin, il était de la première cuvée qui voulait plutôt un musée : « Une réunion communautaire rassemblait en septembre 2001 des gens intéressés à monter un musée qui mettrait en vedette le patrimoine et la culture de la population francophone de la région de Lafontaine ». raconte-t-il en riant de cette décision de faire un festival pour amasser des fonds pour ce musée. On peut prêter bien des vertus au Festival mais pas celle d’avoir amassé des fortunes !

Le début du deuxième millénaire marque une époque florissante dans le socio-culturel franco-ontarien. Beaucoup d’enseignants retraités assurent le leadership des organismes et des nouvelles initiatives. La communauté répond à l’appel pour donner son avis et son assentiment. Les projets apparaissent de toutes directions. Le Villageois est un projet issu de cette période. Le jardin communautaire de Lafontaine viendra par la suite.

Vingt ans plus tard, réussirait-on à emplir une salle pour un projet collectif francophone? Il est permis d’en douter. Par exemple, la salle paroissiale de Lafontaine et sa démolition éventuelle n’intéressent personne… ou presque.

Dans une société beaucoup plus individualiste, peuplée de parents eux-mêmes enfants-rois, la pérennité des organismes navigue dans l’incertitude. La relève sera-t-elle au rendez-vous? Dans les dernières années nous avons vu disparaître les Richelieu de Penetanguishene faute de pouvoir se renouveler.

Par rapport aux changements observés, Martin confirme le ralentissement de la génération qui a façonné notre tissu socio-culturel. En revanche, il se réjouit de la manifestation d’une relève bien gaillarde.  « Je remarque qu’une nouvelle génération prend la relève et cette génération est dynamique et elle apporte des nouvelles idées qui sont nécessaires pour faire évoluer cette belle initiative du Festival.  Elle renouvelle et embellit les activités et transmet l’importance de la culture, la langue et le patrimoine de la région.  Cette génération débrouillarde assurera la fierté de nos jeunes ».

Pour la Meute culturelle le défi, à date, est relevé. À la suite du départ d’Élise et de Martin, nous avons recruté Mélanie Rose. Mélanie est une quatrième maman avec de jeunes enfants qui se joint à la direction de la Meute. Le nouveau conseil d’administration de six membres a une moyenne d’âge de 49,3 ans. La majorité du nouveau conseil est dans la quarantaine.

Il est tout naturel de vouloir créer un milieu culturel où les enfants s’épanouissent en français et de tout temps, le leadership social a été assuré par des parents bienveillants. La richesse de cette contribution n’est pas remise en question. Il importe tout de même de se rappeler qu’il y a une distinction entre la communauté au sens large et une communauté scolaire. Cette dernière a une date de péremption. Un jour ou l’autre, les enfants quittent l’école en question et cette communauté est éparpillée parmi d’autres communautés francophones ou pas.

D’ici à ce que nous sachions où nous mèneront les transformations sociales postpandémiques, le loup alpha Martin Lalonde se retire confiant et fier d’un travail accompli. « Au début de cette aventure, je ne savais pas si elle serait une réussite étant donné les obstacles avec le canton et le comité en charge du parc de Lafontaine mais quand j’ai vu la fierté et l’appui de la population locale suite à la répétition du Festival et du Musée, je me suis dit : Ah, enfin, un événement positif qui mettra derrière nous toute cette lutte linguistique.  Enfin, un événement positif qui unirait la population de façon joyeuse.  Enfin un événement pour célébrer notre histoire, notre langue, notre culture ».

Au printemps, quand se pointeront les premiers loups peints qui enjolivent la région, dites-vous qu’il y a du Martin là-dedans !

 

Photos

Titre : Martin Lalonde .jpg  

Légende : Martin Lalonde a dirigé avec brio le conseil d’administration responsable de l’organisation du Festival du loup depuis ses débuts.   

Crédit : Thérèse F. Maheu

Titre : Élise Robitaille . jpeg  

Légende : Depuis 2008, Élise Robitaille s’occupait du recrutement et de la formation des bénévoles pour le Festival du Loup.  

Crédit : Thérèse F. Maheu