Olivia Chow est officiellement candidate à la mairie de Toronto, marquant ainsi le retour en politique électorale de cette conseillère municipale de longue date et ex-députée néodémocrate à Ottawa. Mme Chow tentera de renverser la vapeur après avoir terminé à une lointaine troisième place lors de la course à la mairie de 2014, derrière Doug Ford, qui est aujourd’hui premier ministre de l’Ontario Ontario, et John Tory, qui avait été élu cette année-là.
Olivia Chow, âgée de 66 ans, a été députée néodémocrate de la circonscription torontoise de Trinity-Spadina à la Chambre des communes de 2006 à 2014, jusqu’à ce qu’elle se présente à la mairie. Elle avait été auparavant conseillère municipale de Toronto de 1991 à 2005. Mme Chow est la veuve de l’ancien chef du Nouveau Parti démocratique fédéral Jack Layton.
Le député de Mushkegowuk-Baie James, Guy Bourgouin, fait partie de la liste des 333 personnalités canadiennes visées par un interdit de séjour permanent en Russie. Le ministère russe des Affaires étrangères a dévoilé cette liste hier (mercredi 12 avril) à titre de représailles contre les sanctions imposées par Ottawa. La liste de 333 noms compte, entre autres, le ministre des Finances de l’Ontario, Peter Bethlenfalvy, la ministre des Transports, Caroline Mulroney, le ministre de l’Éducation de l’Ontario, Stephen Lecce et le ministre du Travail de l’Ontario, Monte McNaughton.
Le nom de Guy Bourgouin apparait sur le communiqué russe sans toutefois préciser pourquoi, mais presque l’ensemble des élus à Queen’s Park y figure. « J’ai été surpris comme tout le monde, j’étais en train de souper avec ma femme quand j’ai entendu ça aux nouvelles à la télévision », indique-t-il au journal Le Nord en riant. « Je ne sais pas c’est quoi le message ! C’est la première fois que je me fais bannir d’un pays, mais ce n’était vraiment pas dans mes intentions d’y aller de toute façon. » La Russie avait déjà sanctionné le premier ministre ontarien, Doug Ford, en avril 2022. Des ministres de l’Alberta et de la Colombie-Britannique sont également interdits de séjour en Russie, tout comme les athlètes canadiens s’étant opposés à la participation des athlètes russes aux Olympiques de 2024 à Paris.
La Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales pour l’Ontario a déposé son rapport à la Chambre des communes, le 10 février dernier. Ce rapport propose notamment que la circonscription fédérale de Prescott-Russell se sépare de Glengarry pour ainsi devenir Prescott-Russell-Cumberland (PRC).
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Noé Cloutier – IJL – Réseau.Presse – Le Régional
Initialement, une première proposition voulait que Glengarry-Prescott-Russell (GPR) devienne Prescott-Russell (PR). Le député fédéral de ce qui demeure pour l’instant GPR, Francis Drouin, était de ceux qui ont proposé ce dernier changement, à l’automne 2022.
« Pour moi, le nom Prescott-Russell ne serait pas vraiment représentatif du comté qui réellement se rend jusqu’à Ottawa », avait-il confié lors de son bilan politique annuel avec le Régional, en octobre dernier.
Prescott-Russell-Cumberland
Ainsi est venue son idée d’ajouter le nom de Cumberland, soit celui du village non officiel se trouvant sur le territoire de la ville d’Ottawa, à l’ouest de la nouvelle circonscription proposée. En plus d’une partie de l’est d’Ottawa, elle inclurait aussi la cité de Clarence-Rockland, la ville de Hawkesbury, la municipalité de La Nation, le village de Casselman, les cantons d’Alfred-Plantagenet, de Champlain, de Russell, jusqu’à celui de Hawkesbury-Est.
Cette nouvelle carte exclurait donc la partie des comtés unis de Stormont, Dundas et de Glengarry constituée du canton de North Glengarry. Selon les données de Statistique Canada de 2021, la population de GPR était de 116 443, celle proposée de PRC serait donc revue à la baisse, soit à 109 125.
Stormont-Dundas-Glengarry
Pendant ce temps, plus au sud, en s’appropriant la partie jusque là manquante de sa région, Stormont-Dundas-South Glengarry deviendrait plus simplement Stormont-Dundas-Glengarry.
La circonscription inclurait donc la ville de Cornwall, la municipalité de South Dundas, les cantons de North Dundas, North Glengarry, North Stormont, South Glengarry et South Stormont, en plus de la réserve indienne d’Akwesasne. De par cette manœuvre, la population de la circonscription bondirait de plus de 10 000 voix, passant 104 493 à 114 637.
Un processus par étape
La Constitution force une révision du territoire des circonscriptions après chaque recensement décennal. Plus encore, une loi fédérale datant de 2019 a aussi ajouté l’obligation que chaque province conserve au moins le nombre de députés qu’elle avait précédemment. C’est donc en 2013 que les derniers changements avaient été apportés, pour ainsi entrer en vigueur lors du scrutin fédéral suivant, en 2015. Cependant, à l’époque, autant Glengarry-Prescott-Russell que sa voisine du Sud n’avaient pas été affectées.
Pour ce qui est du processus ; en août 2022, la Commission avait publié sa première proposition. Elle a ensuite accepté les propositions écrites jusqu’à la fin du mois d’octobre, pour conclure ses audiences publiques au début du mois de novembre. Avec le dépôt du rapport [le 10 février], les députés ont jusqu’au mois de mai pour en débattre et émettre leurs oppositions. Ces oppositions seront soumises à examen par la Commission, jusqu’en juin prochain. Puis, finalement, le décret officiel de la nouvelle carte sera présenté en septembre prochain.
Changement de plan, même vision
Advenant à ce qu’elle soit décrétée comme prévu en septembre 2023, le changement ne sera effectif qu’aux prochaines élections fédérales. Ce scrutin général sera le 45e de l’histoire du pays, il devra avoir lieu au plus tard le 20 octobre 2025.
Pour Francis Drouin, ce scrutin représenterait hypothétiquement une quatrième campagne électorale consécutive, dans une quête vers un quatrième mandat. Si cela se produit, malgré toute cette expérience, il s’agirait de son premier redécoupage électoral et donc « changement d’électorat ». Toutefois, il ne faut pas compter sur le principal intéressé pour trop s’en inquiéter.
« C’est sûr que je veux toujours aider les gens de la région, mais si quelqu’un m’approche avec un projet qui est juste à l’extérieur du comté, c’est sûr que je ne vais pas lui dire non pour ça », avait rassuré le député franco-ontarien, qui entame sa huitième année à l’Assemblée nationale.
Photos
Titre : Redecoupage_Carte_Électorale_PR
Légende : La carte de la nouvelle circonscription de Prescott-Russell-Cumberland.
Crédit : Commission de redécoupage électoral de l’Ontario
Cette semaine, le député libéral fédéral Yasir Naqvi a annoncé qu’il se présentera dans la course pour devenir chef du Parti libéral de l’Ontario. Le député d’Ottawa Centre a démissionné de son poste de secrétaire parlementaire à Ottawa afin d’être libre pour se présenter lorsque les nominations seront acceptées.
M. Naqvi continuera d’occuper son siège de député à Ottawa, mais il n’agira plus comme secrétaire parlementaire du ministre de la Protection civile et président du Conseil privé de la Reine pour le Canada. Son bureau a diffusé une déclaration écrite indiquant que M. Naqvi envisageait de se porter candidat à la direction du Parti libéral de l’Ontario.
Le politicien a été élu député fédéral en 2021, mais il avait été député provincial sur une période de près de neuf ans à Queen’s Park, entre autres, sous le gouvernement de Kathleen Wynne.
À Queen’s Park, il a été élu la première fois en 2007. Le Pakistanais ayant émigré au Canada en 1988 a rempli les postes de leadeur parlementaire, procureur général de l’Ontario et ministre du Travail. L’avocat de profession, maintenant âgé de 50 ans, a perdu son siège lors de l’élection de 2018.
Le Parti libéral de l’Ontario n’a pas encore fixé de date pour la sélection du nouveau chef. Le chef précédent, Steven Del Duca, défait dans son comté, avait démissionné après les élections de juin dernier. Il a été élu l’automne dernier à la mairie de la Ville de Vaughan.
Une chroniqueuse française qui avait suggéré le plus sérieusement du monde qu’un grand nombre de vedettes s’abreuvaient du sang d’enfants, accuse de diffamation un communicateur qui a suggéré qu’elle s’abreuvait du sang d’enfants.
Celui qui se présente sous le nom de Vincent Flibustier, fondateur du site parodique belge NordPresse, a en effet diffusé sur TikTok le 10 mars une vidéo bidon, dans laquelle il reprend les méthodes de la sphère complotiste: suggérer que telle personne consomme de l’adrénochrome, que telle autre est impliquée dans le trafic d’enfants, etc. En s’appuyant chaque fois sur « une rumeur qui circule » et sans jamais citer de sources, il nomme toute une série de personnes connues de la sphère complotiste française (« Moi, je ne fais que dire ce que j’ai vu sur les réseaux sociaux, mais je ne sais pas si c’est vrai »). Un texte a aussi été publié sur son site.
Selon cette théorie du complot qui voyage dans l’orbite de QAnon, et maintes fois discréditée, « l’adrénochrome », la substance serait une substance secrètement produite à partir du sang d’enfants kidnappés. Cette substance, que l’on peut pourtant trouver en pharmacie, n’a aucune des propriétés de « jeunesse éternelle » qu’on lui prête.
La chroniqueuse Myriam Palomba, une des personnes visées par la vidéo, se présente comme « journaliste » et accuse Flibustier de diffamation, selon une lettre d’avocat diffusée par elle le 13 mars. Elle défend pourtant elle-même depuis quelques années la théorie du complot pédosataniste de l’adrénochrome, une idée dans l’orbite du mouvement QAnon. Elle publie dans le magazine à sensations Choc de ce mois-ci un article, en citant des « rumeurs » mais aucune source. Elle était intervenue le 9 mars, pendant l’émission de télé Touche pas à mon poste (TPMP), vue par 2 millions de personnes, pour appuyer un autre invité qui présentait cette théorie fumeuse, sans se faire questionner ou critiquer par l’animateur —c’est ce qui a déclenché l’ire du communicateur belge.
Sa vidéo parodique a été vue plus de 110 000 fois et des internautes amusés ont ajouté des mèmes et autres images amplifiant le pseudo-complot. Son succès a valu à son auteur d’être invité le 15 mars à une émission de Sud Radio, média qui fait lui-même partie des sources privilégiées des complotistes. Et le mot-clic #myriampalombapedosataniste qu’il a lancé a été l’un des plus populaires sur Twitter pendant une fin de semaine.
L’objectif de la parodie, affirme Vincent Flibustier, n’est pas de faire réfléchir les gens qui sont déjà fermement convaincus qu’une élite pédosataniste gouverne le monde, mais plutôt de rejoindre ceux qui sont « dans un entre-deux » —comme des auditeurs de Sud Radio. « Je pense que ces discours peuvent aussi leur faire prendre conscience de la violence de leur « camp » et les faire changer d’avis », déclare-t-il en entrevue à Charlie Hebdo. D’autant plus qu’une partie du milieu complotiste s’est mise à dénoncer Sud Radio, pour avoir accordé du temps d’antenne au communicateur belge, et TPMP qui, dans une émission suivante, s’est désolidarisé de la théorie fumeuse.
En attendant toutefois, le communicateur belge, qui se décrit entre autres comme « formateur à l’éducation aux médias », a été la cible de menaces de mort et son adresse personnelle, rendue publique.
Une nouvelle politique d’attribution des surfaces glacées du Centre récréatif Claude-Larose a été approuvée lors de la dernière rencontre du conseil municipal. Le but de la politique est d’éviter les conflits en répartissant les heures de glace de façon juste et équitable pour tous les organismes.
Une liste des organismes et utilisateurs a été placée en ordre de priorité, puis partagée. Une réunion a par la suite eu lieu en janvier dernier dans le but de recueillir les commentaires. Après cette rencontre, les priorités pour la location des patinoires ont été acceptées comme suit :
1- programmation municipale ;
2- parties et séries des Jacks ;
3- évènements et tournois ;
4- organismes mineurs (OSBL) ;
5- pratiques des Lumberjacks ;
6- écoles ;
7- organisations récréatives locales pour adultes ;
8- groupes locaux (OSBL) ;
9- groupes non-résidents ;
10- activités commerciales.
Comme prévu, la politique traite d’autres aspects comme les annulations, la preuve de couverture d’assurances, les procédures de paiement et de non-paiement ainsi que les demandes de modification d’horaire.
Couts de location
Une nouvelle charte de prix a été adoptée et sera mise en vigueur à partir du 1er mai 2023. Avec le retour des évènements communautaires et d’activités sportives et récréatives, le comité des parcs et loisirs a cru bon de réviser les taux des services récréatifs. Ceci comprend la location d’équipement, des salles, de la piscine, des terrains de balle ou de tennis ainsi que la publicité. Cette révision n’a pas été faite depuis le début de la pandémie.
Habituellement, les prix étaient ajustés sur une période de trois à cinq ans. Afin de faciliter le travail du personnel et la planification des organismes locaux, l’équipe a trouvé préférable d’effectuer les mises à jour sur le prix des locations à partir de mai.
Cette année, les augmentations jouent entre 2 % et 11 % selon les catégories et les périodes de l’année. Toutefois, on remarque des augmentations de 25 % à 67 % au niveau des bains publics à la piscine. Ainsi, le prix journalier pour les moins de 14 ans et les 65 ans et plus passe de 3 $ à 5 $, les adultes de 4 $ à 6 $ et les familles de 8 $ à 10 $.
Le Nord de l’Ontario devra se préparer à un éventuel redécoupage de ses districts fédéraux ainsi qu’à l’abolition du comté Algoma-Manitoulin-Kapuskasing. La Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales pour l’Ontario publiait un rapport plus tôt ce mois-ci à cet effet.
Le rapport démontre que le Nord de l’Ontario se retrouverait avec neuf circonscriptions. Le comté Algoma-Manitoulin-Kapuskasing sera alors effacé de la carte électorale. Une décision qui vient choquer la députée néodémocrate, Carol Hughes.
« On est très déçus, mais ce n’est pas au sujet de perdre la circonscription Algoma-Manitoulin-Kapuskasing », explique-t-elle. « C’est plutôt de perdre un autre représentant dans le Nord de l’Ontario. »
Ce que la députée d’Algoma- Manitoulin-Kapuskasing déplore, c’est le manque de représentativité et de services qui en découlerait.
La députée déclare ne pas être contre l’apport de changements à une carte électorale, si les besoins se présentaient, mais l’idée de se débarrasser d’un représentant de nord de la province reste difficile à avaler.
« On n’était pas contre des changements s’il y avait un besoin, mais pas de se débarrasser d’un représentant du Nord de l’Ontario », s’exprime la néodémocrate. « C’est une voix de moins dans des régions plutôt rurales où l’on n’a pas accès à l’infrastructure, que ce soit le transport, l’Internet abordable ou des organisations tels qu’ils ont dans le sud pour desservir les gens. On va s’opposer au rapport et on va essayer de changer ça. »
La circonscription d’Algoma- Manitoulin-Kapuskasing se verrait éparpiller dans trois autres comtés. La région de Hearst, elle se verrait regroupée avec dans le comté Timmins-Baie James qui deviendrait Kapuskasing- Timmins-Mushkegowuk.
Question de population
Un raisonnement derrière ce redécoupage se trouve au sein de la population de chaque région. La Commission rapporte « qu’au cours de la dernière décennie, le Nord de l’Ontario a connu une croissance modérée, comparativement au reste de la province. » La représentativité des députés au parlement a donc été jugée superflue.
« Ça fait deux fois qu’on nous dit qu’on devrait perdre deux voix dans le Nord de l’Ontario », raconte Carol Hughes, députée néodémocrate d’Algoma-Manitoulin-Kapuskasing. « Nous, on n’est pas d’accord avec ça. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas une population qui augmente.
Notre population augmente, mais pas aussi vite que celle dans le sud et on ne peut jamais faire compétition avec ça. »
Elle se plaint aussi d’une possible surreprésentation pour les circonscriptions du sud de la province où des régions, comme la ville de Brampton, qui compte 265 kilomètres carrés, se retrouvent avec cinq circonscriptions et si le découpage rentre en vigueur, une sixième circonscription s’ajoutera dans la région. En comparaison, la circonscription d’Algoma- Manitoulin-Kapuskasing actuelle recouvre une superficie de 93 463 kilomètres carrés. Un territoire 352 fois plus grand que la ville de Brampton, mais qui compte sept fois moins d’habitants.
La députée d’Algoma-Manitoulin-Kapuskasing compte défendre son poste et la survie de son district. Les modifications aux circons-criptions n’entreront pas en vigueur avant le 1er avril 2024, au plus tôt, selon le rapport de la Commission.
De retour à Queen’s Park cette semaine, l’équipe de Doug Ford a déposé mardi son projet de loi permettant aux cliniques privées d’offrir certaines chirurgies et procédures aux frais des contribuables ontariens. Le gouvernement estime que c’est la façon de faire pour réduire les arriérés chirurgicaux et les temps d’attente, mais c’est très loin de convaincre l’opposition et les institutions publiques.
Selon le projet de loi, le gouvernement paierait des cliniques indépendantes pour effectuer, entre autres, des chirurgies de la cataracte et gynécologiques, les IRM, ainsi que des arthroplasties du genou et de la hanche.
L’opposition à Queen’s Park a questionné le gouvernement à savoir qui s’occupera de l’inspection des établissements privés. « Ce plan n’est pas suffisamment transparent ou responsable, on ne sait même pas qui inspectera et règlementera les cliniques », déplore la cheffe du NPD, Marit Stiles. « Pour autant que je sache, il n’y a pas de surveillance. Il y a la promesse d’une certaine surveillance, parfois, quelque part ! »
La plus grande crainte du secteur public, c’est la rétention de personnel. On craint que la province ouvre la porte au secteur à but lucratif, sans proposer de mécanismes clairs pour prévenir un exode des travailleurs du public vers le privé.
Argent manquant
Le député de Mushkegowuk-Baie James va plus loin en indiquant que le gouvernement de Doug Ford prépare le chemin du privé depuis longtemps. « Dans le dernier budget de la province de l’Ontario, 1,1 milliard de dollars étaient destinés à la santé et cet argent-là n’a pas été dépensé. C’est de l’argent des contribuables qu’on parle. Le gouvernement est prêt à dépenser quatre à cinq fois plus pour des agences privées et on s’entend que cet argent-là s’en va aux actionnaires, au lieu de prendre cet argent-là et la donner aux centres de santé publique et aux infirmières. »
Bien que la cour de l’Ontario ait jugé le projet de loi 124 anticonstitutionnel, Ford tente d’apporter la cause en appel. Ce projet de loi impose aux employés du gouvernement une augmentation salariale de 1 % par année. « Pourquoi on s’acharne sur ce projet de loi là, qui va au détriment de payer les infirmières, et ajouter le monde de l’éducation ? On dit qu’on gère bien la province, mais on paie plus cher pour le même service », ajoute M. Bourgouin. Pour le député néodémocrate, le jeu des conservateurs est très clair : implanter le privé en province. « En passant, oubliez ça, il n’y en aura pas de cliniques privées dans le Nord, ça va tout être à Toronto, ça veut dire qu’on va être s à se déplacer encore. »
Il y a quelques semaines, cinq grands syndicats du secteur de la santé de l’Ontario demandaient au gouvernement Ford de ne pas aller de l’avant avec son plan visant à réduire le financement des soins hospitaliers publics de la province pour augmenter celui des cliniques chirurgicales privées à but lucratif. « Chaque résident de la province devrait s’inquiéter que notre gouvernement crée un système à deux niveaux où ceux qui peuvent payer de leur poche sauteront la file d’attente pour recevoir leur chirurgie et leur traitement en premier », pouvons-nous lire dans le communiqué de presse de Bernie Robinson, présidente intérimaire de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario. « Les infirmières et les employés de la santé ont besoin de plus de soutien et d’un meilleur financement dans le système public, et non d’un plan qui détournera les dollars publics vers les actionnaires privés. Les infirmières demandent au premier ministre Ford d’abandonner ce plan désastreux et d’investir dans le système public pour assurer l’accès aux soins de santé à tous. »
Retarder les projets
Les couts élevés pour l’embauche d’une infirmière au privé pourraient même faire retarder des projets. « On parlait de 60 nouveaux lits à Kapuskasing et quand j’ai parlé aux gens du foyer de longue durée à Kap, ils m’ont dit qu’à cause des agences privées qui chargent tellement cher, ça peut retarder le projet. Le privé va retarder le projet d’un autre privé », explique Guy Bourgouin. « J’espère que le monde voit très clair là-dedans ! Tout le monde disait au gouvernement de ne pas jouer avec les salaires du personnel hospitalier. Pas juste l’opposition officielle, les hôpitaux, les syndicats et les personnes-ressources disaient d’enlever le projet de loi 124 et Doug Ford et sa gang font carrément le contraire. »
FRANCOPRESSE – La ministre des Langues officielles a assuré tant bien que mal que ses collègues libéraux anglo-québécois du Comité permanent des langues officielles étaient « autonomes », malgré leurs propos qui désavouent son projet de loi en comité parlementaire. Le Franco-Ontarien Francis Drouin, membre libéral du Comité, a de son côté dénoncé leur « show de boucane honteux » Inès Lombardo – Francopresse
Lundi soir, puis à nouveau mardi matin, à la sortie de la réunion du Cabinet, Ginette Petitpas Taylor a répété, sans conviction, que ses collègues anglo-québécois ont pu partager leurs opinions sur le projet de modernisation de la Loi sur les langues officielles. « On ne dit pas quoi dire aux députés. On encourage les débats en comité. On veut avoir la meilleure version du projet de loi », a déclaré la ministre.
Vendredi, ses collègues Anthony Housefather et Emmanuella Lambropoulos avaient partagé leurs craintes sur la distillation des droits des Anglo-Québécois si la Charte de la langue française était insérée dans la future loi.
Emmanuella Lambropoulos, députée de Saint-Laurent au Québec, qui avait déjà tenu des propos polarisants sur le déclin du français au Québec, a affirmé devant le Comité vendredi que l’adoption de la loi 96 avait eu des conséquences négatives au Québec.
À titre d’exemple, la députée a raconté qu’une dame âgée anglophone de sa circonscription n’a pu obtenir des services de santé dans sa langue parce que son médecin craint de recevoir une plainte pour avoir utilisé une autre langue que le français.
Pour Linda Cardinal, professeure à l’Université de l’Ontario français (UOF), la réaction des députés Housefather et Lambropoulos est « démesurée, car il n’y a aucune perte de droits, seulement la reconnaissance des droits des francophones. [Leur soutien] aurait ramené vers l’égalité réelle. Pour atteindre cette égalité, il aurait fallu qu’ils donnent un coup de pouce à ceux qui en ont besoin [les francophones en situation minoritaire, NDLR]. L’idéologie fait vraiment feu de tout bois. »
Un « show de boucane », selon le député franco-ontarien Francis Drouin
C’est la sortie du député franco-ontarien Francis Drouin sur Twitter qui a suscité des réactions, mardi matin. « Le show de boucane mené par certains de mes collègues est honteux », a-t-il écrit en faisant référence aux députés Housefather et Lambropoulos.
Mais ce seul appui à la ministre Petitpas Taylor n’a pas fait sortir cette dernière de son discours : « Parfois il y a des débats musclés. Moi, mon objectif en tant que ministre, c’est d’assurer que l’on va passer le projet de loi C-13. »
Traitement « terrible » de la ministre Ginette Petitpas Taylor
À la période des questions de mardi, le leadeur du Bloc québécois, Alain Therrien, a dénoncé l’action du premier ministre qui « divise » : « On le voit au Comité des langues officielles, où il envoie ses députés de West Island au bat contre la protection du français! Il veut diviser les Québécois entre eux en assurant la désinformation sur la Charte de la langue française. »
Pablo Rodriguez, lieutenant du Québec au gouvernement, a de son côté affirmé que « le Bloc est né pour diviser. On parle d’un projet de loi qui permet aux gens de travailler en français, qui garantit des services en français et ils votent contre ! » Contrairement aux libéraux, c’est pourtant le Bloc et l’opposition qui ont fait voter les deux amendements sur la Charte de la langue française dans C-13 et la garantie d’un foyer francophone majoritaire au Québec.
En Chambre, la ministre Petitpas Taylor quant à elle a subi une huée mêlée de rires provenant de l’opposition, avant de défendre son projet de loi et réclamer une adoption du projet de loi « dans les plus brefs délais ».
Silence radio également du côté des ministres francophones minoritaires. La Franco-Ontarienne Mona Fortier, présidente du Conseil du Trésor, qui se présente comme grande défenseure des droits des francophones, n’a pourtant pas appuyé sa collègue. Interrogée en mêlée de presse au sujet de la division libérale au Comité, elle a rectifié : « C’est une conversation. Mais on est tous d’accord qu’il y a un déclin du français à travers le pays. »
Pour Linda Cardinal, c’est la « cacophonie » : « La ministre Fortier veut certainement sauver la chèvre et le chou, car il y a davantage d’anglophones dans sa circonscription. »
Photo : Courtoisie
Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que la ministre Petitpas Taylor se fait désavouer par ses collègues. En mars 2022, le ministre de la Justice David Lametti avait interjeté appel pour convoquer les francophones de la Colombie-Britannique devant la Cour suprême, dans le dossier sensible des services d’aide à l’emploi pour les francophones. « C’est très choquant », affirme Linda Cardinal.
« Le traitement de la ministre Petitpas Taylor est terrible, affirme la professeure. Il faut que le premier ministre Trudeau sorte et réaffirme sa confiance en elle et son projet de loi. » Un rappel à l’ordre serait le bienvenu, notamment pour les « gens qui laissent constamment des peaux de banane. C-13 est en train de glisser des mains des libéraux », insiste Linda Cardinal.
Au moment d’écrire ces lignes, les députés René Arseneault, Arielle Kayabaga et Marc Serré n’ont pas répondu aux sollicitations d’entrevues de Francopresse.
Un plan d’action avant l’adoption du projet de loi
Il reste plus d’une centaine d’amendements à traiter en cinq sessions de comité : « On verra si c’est assez. Mais c’est le français qui est la langue menacée, pas l’anglais », a tenu à rappeler Ginette Petitpas Taylor.
Invitée à témoigner lundi soir au Comité sénatorial des langues officielles, la ministre a assuré que si le projet de loi C-13 n’était pas adopté, le dépôt du Plan d’action le précèderait. « Les agences à but non lucratif nous demandent de le déposer plus tôt que tard », a-t-elle précisé.
Le chef du Parti vert de l’Ontario Mike Schreiner envisage de changer de camp pour se présenter à la direction du Parti libéral de l’Ontario, à la demande d’une quarantaine de libéraux.
Dans une lettre ouverte envoyée dimanche au député provincial vert de Guelph Mike Schreiner, 39 libéraux l’implorent d’envisager l’idée de quitter son poste pour devenir le prochain chef libéral ontarien.
« Nous avons tous suivi votre carrière et la clarté des objectifs dont vous avez fait preuve dans votre vie politique est un contraste inspirant avec le cynisme qui domine nos politiques aujourd’hui », écrivent les signataires, y compris d’anciens candidats, ministres et militants.
« Nous croyons que votre solide approche fondée sur vos principes et votre capacité à connecter et à motiver les militants – en particulier les jeunes – sont exactement ce dont notre parti et notre province ont besoin. »
Mike Schreiner a demandé, dans une déclaration envoyée lundi après-midi, qu’on lui «laisse du temps pour réfléchir» aux arguments des libéraux qui ont signé la lettre.
Même si l’idée qu’il se joigne aux rangs libéraux circulait depuis quelques mois à Queen’s Park, Mike Schreiner n’a jamais laissé planer le doute sur la question.
« Comme vous le savez, j’ai toujours dit que je n’avais aucune ambition de diriger un autre parti que le Parti vert de l’Ontario », a-t-il indiqué.
Il juge néanmoins cette lettre « sérieuse », provenant « de personnes qui ont exprimé des préoccupations [qu’il] partage au sujet du gouvernement actuel et de la nécessité d’une action urgente face à la crise climatique ».
« Durant les débats, [Mike Schreiner] ressortait toujours comme quelqu’un de très fort. Il s’exprime clairement, avec authenticité, et il est toujours demeuré très humble. […] L’environnement, c’est son cheval de bataille, et c’est une grande priorité des libéraux. »
— Lucille Collard, députée d’Ottawa—Vanier
Rebâtir
Même si le PLO n’a pas encore entamé le processus de sélection de son prochain chef, plusieurs ont déjà fait connaître leur intérêt.
L’ancien procureur général et député fédéral actuel d’Ottawa-Centre Yasir Naqvi a confirmé qu’il « explore sérieusement cette possibilité », de même que les députés libéraux ontariens Mitzie Hunter et Ted Hsu.
Mais Lucille Collard, la seule députée libérale actuelle ayant signé la lettre ouverte, croit qu’un parti qui tente de se «rebâtir» a besoin de quelqu’un comme Mike Schreiner à sa tête.
« On parle souvent de se réinventer, de faire la politique différemment. On ne changera rien si on regarde toujours notre propre nombril. »
Lucille Collard, qui siège à proximité de Mike Schreiner durant la période de question à l’Assemblée législative, dit qu’elle « l’apprécie beaucoup, autant pour ses qualités professionnelles que personnelles », et qu’il possède « le profil d’un leader remarquable ».
« On l’a vu à la dernière élection. Durant les débats, il ressortait toujours comme quelqu’un de très fort. Il s’exprime clairement, avec authenticité, et il est toujours demeuré très humble. […] L’environnement, c’est son cheval de bataille, et c’est une grande priorité des libéraux. »
Or, Mike Schreiner et le Parti vert de l’Ontario se situent plus à gauche de l’échiquier politique que le PLO, plus centriste.
« L’alliance aurait été plus naturelle entre le NPD et Mike Schreiner », constate la professeure à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa, Geneviève Tellier.
N’empêche, « on a plus de choses en commun que de choses qui nous séparent », assure la députée Collard.
« On ne va pas changer les libéraux en parti vert, parce qu’il y a plus d’enjeux que juste l’environnement. Je pense que c’est important d’être un parti plus centriste, qui touche plus d’enjeux que seulement l’environnement et qui met l’accent sur la responsabilité fiscale. On ne peut pas dépenser au maximum dans les programmes sociaux, il faut un certain équilibre. C’est une conversation qui devra avoir lieu avec Mike Schreiner s’il décide de se lancer dans la course. S’il accepte, c’est qu’il sera ouvert à des ajustements au niveau de positions politiques. »
Geneviève Tellier note que si Mike Schreiner fait le saut chez les libéraux, on pourrait s’attendre au « phénomène Steven Guilbeault ».
« À partir du moment où il s’est joint à une organisation qui requiert des compromis, il a dû piller sur certaines convictions. Steven Guilbeault l’a vu quand son parti a acheté un pipeline. »
Même si Mike Schreiner n’a pas immédiatement répondu favorablement à l’offre des libéraux, Lucille Collard souligne que les signataires n’auraient pas publié une lettre ouverte « sans être conscients qu’il y aurait une possibilité qu’il accepte », et que « c’est sûr qu’il y a eu des conversations avec lui » au préalable.
Il compte consulter ses électeurs de Guelph et son entourage du Parti vert pour savoir ce qu’ils pensent de la lettre envoyée par les libéraux.