Vote
Vote des employés de soutien en éducation
Les 55 000 employés de soutien des écoles ont commencé aujourd’hui le processus de vote dans le but d’entériner l’entente de principe conclue dimanche entre leur syndicat et le gouvernement Ford.
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) est venu à un accord permettant d’éviter une deuxième vague de grève des aides-enseignants, bibliothécaires, concierges et employés administratifs.
Les employés ont jusqu’à dimanche pour faire connaitre leur décision d’accepter ou non l’entente de principe. Le résultat du vote de ratification doit être dévoilé mardi prochain.
Record de médiocrité en matière de votes en Ontario
Près de 6,1 millions de personnes aptes à voter en Ontario ont négligé leur devoir de citoyen. Un total de 10 760 433 électeurs étaient invités à élire un nouveau gouvernement à Queen’s Park, mais plus de la moitié ont préféré demeurer chez eux. Plusieurs élus et critiques en politique y voient un message dangereux de la part de la population.
La moyenne participative aux élections provinciales en Ontario est d’environ 54 %. Le plus bas taux de participation avait été inscrit en 2011 avec un taux de participation à la hauteur de 48 %, quand même très loin des 43,03 % de participation à l’élection du 2 juin dernier.
Selon les politiciens eux-mêmes, l’année 2022 passera à l’histoire. « Je pense qu’à chaque élection, on voit de moins en moins de monde intéressé à la politique », mentionne Gilles Bisson, défait dans le comté de Timmins après 32 ans comme député à Queen’s Park. « Dans cette élection-là, on a vu vraiment le malaise de la covid, le monde était écoeuré, ils étaient juste contents d’être en dehors de la COVID-19, sans masque ni règlementation. Et, on ne doit pas oublier que l’été s’en vient; ça a joué dans le faible taux de participation aussi. »
À l’instar de la province, le comté de Mushkegowuk-Baie James a vu son taux de participation à moins de 40 %.
Au micro de l’émission l’Info sous la loupe le lendemain des élections, l’ex-ministre aux Affaires francophones sous le gouvernement libéral de Kathleen Wynne, Madeleine Meilleur, a dit souhaiter voir des changements. « Moi, j’explique ça de cette façon-ci : on sort de la pandémie et il y a la guerre en Ukraine qui ont influencé. La campagne a été courte et il y avait deux partis de l’opposition qui étaient faibles. Alors tout ça a fait que les gens se sont dit : moi je ne sais pas pour qui aller voter et de toute façon le parti progressiste-conservateur va gagner.
Tous les politiciens de toutes les allégeances, les professionnels en matière de politique et les analystes politiques sont unanimes, la politique est malade au Canada et il y a urgence dans la demeure. On a la chance de vivre dans un pays démocratique où on peut dire pour qui on va aller voter, on peut critiquer et on peut faire la différence, alors il faut s’assurer que chaque parti encourage les gens à aller voter », indique Madeleine Meilleur qui représente l’opinion de la plupart des personnes touchées de près ou de loin par la politique.
Photo : toronto.com
Statistiques à connaitre avant le jour du vote le 2 juin !
La circonscription de Mushkegowuk-Baie James nommera son deuxième député depuis sa création en 2017. Guy Bourgouin du Nouveau Parti démocratique défend son siège face à cinq autres personnes qui désirent lui subtiliser son poste.
D’une superficie de 254 894 km2, le comté de Mushkegowuk-Baie James compte une population de 30 037 citoyens selon les données du recensement de 2016. En 2018, 16 598 personnes avaient droit de vote.
Six personnes apparaitront sur le prochain bulletin de vote de la circonscription lors du scrutin du jeudi 2 juin prochain. Guy Bourgouin défendra son poste pour le Nouveau Parti démocratique contre Éric Côté du Parti progressiste-conservateur, Matthew Pronovost du Parti libéral, Mike Buckley du Nouveau Parti bleu, Catherine Jones du Parti vert et, de nouveau cette année, Sadiq Fauzia du Ontario Provincial Confederation of Regions Party, elle qui avait cumulé 13 votes en 2018.
Le comté est peuplé par les membres des Premières Nations à 27 % et les francophones y sont majoritaires à 60 %.
En province
Lors de la dernière campagne électorale, 56,7 % de la population ontarienne s’était prévalue de son droit de vote. Un total de 10 246 066 personnes étaient inscrites, dont 5 806 286 se sont rendues aux bureaux de vote pour accomplir leur devoir de citoyen.
Queen’s Park compte 124 sièges, donc pour l’obtention d’un gouvernement majoritaire un parti doit faire élire au moins 63 députés.
En 2018, 825 candidats à travers l’Ontario cherchaient à se faire élire contrairement à 900 cette année, dont 41 candidats indépendants. Il y a 30 partis politiques en province. Outre les quatre principaux partis connus, le Nouveau Parti bleu de l’Ontario se lance dans l’arène politique en présentant 124 candidats.
Les autres organisations qui se démarquent par le nombre de candidats pour la prochaine élection sont Ontario Party de Derek Sloan (105), None of the Above Party (28), Ontario Moderate Party (17), Ontario Libertarian Party (16) et le Parti Populiste Ontario (13).
Le parti libéral n’a pas été en mesure de présenter un candidat dans chacune des 124 circonscriptions de la province, ayant une liste de seulement 122 personnes. Il s’agit d’une statistique inhabituelle pour ce parti qui est dans le décor de la province depuis 1867 et qui a formé un premier gouvernement en 1871.
Fin d’Erin O’Toole au Parti conservateur, Candice Bergen assurera l’intérim
FRANCOPRESSE – Depuis novembre, le Parti conservateur était en proie à des scissions internes. Erin O’Toole n’est plus chef à la suite d’un vote de confiance des députés de son parti le 2 février en avant-midi. Le passage du projet de loi sur l’interdiction des thérapies de conversion en décembre dernier, suivi du rapport postélectoral effectué lors du dernier caucus, ont fini par déstabiliser un chef qui tentait de rassembler un parti après une défaite électorale. La députée manitobaine de Portage – Lisgar Candice Bergen a été élue cheffe par intérim le soir même.
Inès Lombardo – Francopresse
Un vote sur l’examen de la direction, tenu plus tôt aujourd’hui conformément à l’article 49.5 de la Loi sur le Parlement du Canada, a donné les résultats suivants : sur 118 votes exprimés au sein du caucus du Parti conservateur, 45 étaient en faveur de soutenir le leadeurship d’Erin O’Toole et 73 étaient en faveur de le remplacer.
Alors qu’il ne devait pas y avoir de vote pour élire un autre chef avant le congrès national du Parti conservateur prévu en 2023, 35 députés ont décidé de déclencher un vote de confiance envers M. O’Toole. C’est Candice Bergen qui assurera l’intérim : la députée manitobaine a été élue par les membres de la députation conservatrice le soir même du vote.
Huit autres candidats étaient en lice : John Barlow, John Brassard, Kerry-Lynne Findlay, Marilyn Gladu, Tom Kmiec, Ben Lobb, Rob Moore et John Williamson.
Un peu plus tôt cette semaine, Erin O’Toole avait accepté de se soumettre à ce vote de confiance, mais avait déclaré : « I’m not going anywhere » [« Je n’irai nulle part »].
Acceptant le résultat de ce 2 février, il a indiqué qu’il restera député de la circonscription de Durham et qu’il restera « fidèle » au prochain chef choisi quelques heures plus tard, Candice Bergen.
« Je vais humblement quitter mon poste de chef de l’opposition officielle du Canada et chef du parti conservateur du Canada. C’était une fierté pour moi […]. C’est notre parti qui a fondé le pays et je crois vraiment qu’on doit gouverner le Canada pour réunir notre pays, dans ce moment difficile », a assuré l’ex-chef du parti, sur sa page Facebook, quelques heures après s’être fait monter la porte et avant le vote qui a porté Mme Bergen à la tête du parti par intérim.
« Le message à mon parti est le même que celui que j’envoie au premier ministre et aux députés de tous les bords au Parlement : « Audi alteram partem ». Écoutez l’autre côté, toutes les voies, pas simplement les échos de votre propre bord. Réalisez que notre pays est divisé et que les gens sont inquiets. Travaillez ensemble, parce que la façon dont nous agissons maintenant définira la génération future », a-t-il conclu.
Visiblement ému, l’ancien chef conservateur a remercié sa famille et la population de sa circonscription, Durham.
Interdire les thérapies de conversion, une première tension
Des sources proches du Parti conservateur ont confirmé à Francopresse que l’adoption du projet de loi interdisant les thérapies de conversion avec le feu vert de tous les partis — fait rare au Parlement — aurait mis le feu aux poudres, dans un contexte de défaite postélectorale déjà morose.
Un projet de loi similaire, lors de la dernière législature, avait été approuvé en juin. À l’époque, 63 députés, dont 62 conservateurs, avaient voté contre le projet de loi, ce qui représente plus de 50 % de la députation conservatrice. Le projet de loi est finalement mort au feuilleton lors du déclenchement des élections deux mois plus tard.
« Le Parti conservateur est très difficile à diriger, car c’est une coalition de différents intérêts. D’un côté, on a les conservateurs sociaux ; au niveau économique, ils peuvent être plus au centre, mais ils sont très conservateurs avec tout ce qui a trait à la religion. Il y a ensuite les “ red tories ”, qu’on retrouve plutôt dans les Maritimes et en Ontario, qui se rapprochent du centre. Puis il y a les nationalistes québécois ; les libertariens et les anciens réformistes de l’Ouest, du type du Parti républicain qu’on retrouve aux États-Unis. Eux, ils sont plus populistes », énumère Emmanuelle Richez, professeure de sciences politiques à l’Université de Windsor.
Emmanuelle Richez est professeure agrégée au Département de Sciences politiques, à l’université de Windsor. (Photo : Courtoisie)
Est-ce que c’est en la personne du chef que se trouve la solution à la crise du parti ? La professeure assure que non : « Le chef aura toujours ce défi de garder cette coalition d’intérêts ensemble. Stephen Harper l’a fait de façon habile, mais Mulroney, au début des années 90, n’a pas réussi à garder le parti ensemble. C’est un scénario qui se répète [avec Erin O’Toole]. »
La question se pose d’autant plus que Maxime Bernier, ancien député du Parti conservateur, a ouvert la porte du Parti populaire du Canada, qu’il a fondé en 2018, aux députés conservateurs Pierre Poilievre et Candice Bergen, la semaine dernière. Il a justifié cette invitation par ce qu’il qualifie du «courage» des deux députés d’appuyer le convoi de camionneurs. Un pied de nez au désormais ex-chef conservateur qui s’était interdit, en début de semaine dernière, d’appuyer le convoi, avant de se raviser et d’aller rencontrer les manifestants dès le vendredi de leur arrivée.
Cette confusion dans les actions d’Erin O’Toole a aussi contribué à précipiter le vote de confiance, selon la professeure Richez.
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Pour Emmanuelle Richez, ce n’est pas à l’avantage des conservateurs de se diviser et de former un autre parti comme a pu le faire Maxime Bernier : « Si les conservateurs ne restent pas ensemble, ils ne pourront jamais obtenir le pouvoir, ils le savent très bien. En Alberta, il y avait eu le même phénomène avec le Wildrose Party, qui a fini par fusionner avec le Parti conservateur pour reprendre le pouvoir. »
Rapport postélectoral : « Tout cela est ma responsabilité », assure O’Toole
L’autre cause de la division interne, selon des proches du parti, serait le rapport postélectoral du Parti conservateur qui porte notamment sur la performance d’Erin O’Toole.
Ce dernier aurait refusé de dévoiler l’intégralité de ce rapport conduit par les anciens députés James Cumming et Christian Paradis.
En conférence de presse le 27 janvier dernier, au sortir de deux jours du caucus de son parti, Erin O’Toole assurait pourtant : « Tous nos députés vont voir le rapport. Dans les prochaines deux ou trois semaines, on va commencer d’avoir un plan pour améliorer nos processus, ma performance et nos politiques ».
Pour lui, « l’intention [du rapport] est d’effectuer ces changements. Moi-même comme leadeur, je suis responsable de la défaite [électorale]. Je ferai des changements à mon endroit, dans notre équipe, notre stratégie, et au sein de notre parti. Nos députés et toute la structure de notre parti seront visés par ces changements ».
À la question de savoir ce qu’il avait appris de lui-même dans ce rapport, Erin O’Toole avait expliqué : « Je dois apprendre beaucoup. C’est la première fois que le parti a été aussi franc. Le studio [où O’Toole enregistrait ses interventions pendant la pandémie] m’a empêché de rencontrer des Canadiens. »
Il avait par ailleurs précisé : « Il nous a été dit que nous aurions dû faire plus d’évènements, de tournées. J’ai eu des commentaires comme quoi dans la dernière semaine de la campagne, je manquais de naturel. Nous n’avons pas abordé certaines questions sur lesquelles les Canadiens voulaient que nous ayons des politiques, notamment dans l’Ouest. Tout cela, c’est ma responsabilité, mais je vais m’assurer de faire mieux et reconnecter avec les Canadiens. Je veux retourner sur le terrain [pour] les rencontrer. »
Selon la professeure Richez, il y a de bonnes chances pour que le successeur d’Erin O’Toole à la chefferie conservatrice lors du congrès national en 2023 soit Pierre Poilievre, député de Carleton en Ontario et ministre des Finances au cabinet fantôme. Un sondage du Globe and Mail effectué fin janvier affirmait la même chose.
Pierre Poilievre, député conservateur de Carleton en Ontario et ministre des Finances au cabinet fantôme. (Photo : Courtoisie Twitter)
« [Pierre Poilievre] a beaucoup de flair politique, précise Emmanuelle Richez. Il détient des appuis notables dans la députation. Il est de l’Ontario, donc il peut se positionner comme moins extrémiste, même s’il est plus à droite qu’O’Toole. C’est certain que le prochain chef le sera, pour satisfaire les députés du caucus qui trouvent qu’O’Toole est allé trop vers le centre. L’autre avantage de Pierre Poilievre est qu’il parle très bien français, donc il pourrait aussi séduire les conservateurs du Québec », conclut la chercheuse.
Cet article a été mis à jour dès le résultat effectif du vote de la cheffe intérimaire, Candice Bergen.
Photo principale : Erin O’Toole, ancien chef du Parti conservateur. (Crédit : Inès Lombardo — Francopresse)