Jusqu’au 31 juillet, les permis de construction remis par la Ville atteignaient les 16 256 960 $ en projets. Un total de 12 permis a été remis pour la catégorie commerciale, d’une valeur de 7 881 460 $. Six autres ont été émis au niveau industriel pour un investissement de 6 732 000 $, ce qui est nettement supérieur aux années précédentes. Les chiffres démontrent toutefois une baisse touchant le secteur résidentiel alors que 53 permis ont été achetés pour un investissement de 1 643 500 $, environ trois fois moins qu’à pareille date en 2022. Le total de 71 permis remis par la Ville ajoute 20 775,28 $ au coffre de la Municipalité.
La Ville de Hearst est dans l’obligation d’annuler le compte de taxes de 10 213,63 $ de la compagnie propriétaire du terrain de la défunte compagnie forestière Lévesque Lumber Ltd. Il est impossible pour la Municipalité de mettre des efforts ou encore des ressources financières afin de tenter de récupérer les sommes dues.
Depuis la fermeture de Lévesque Lumber en 1992 à la suite de difficultés financières, les terrains où était situé l’ancien moulin à scie sont enregistrés sous la corporation Custom Sawmill Ltd qui n’existe plus aujourd’hui. Légalement parlant, les terrains n’appartiennent plus à aucune personne ou entité légale.
Les sommes de taxes non payées pour ces propriétés totalisent 5 054,97 $ pour l’année financière 2022 et de 5 158,65 $ pour l’année 2023. Ces sommes étaient incluses dans le budget opérationnel, mais devront être retirées lors du prochain exercice financier. En plus de n’avoir aucun propriétaire légal, les ordres environnementaux contre les terrains annulent essentiellement les droits de réclamation prioritaires de la Municipalité pour la collection d’arriérés d’impôts fonciers. Le conseil municipal n’a eu d’autre choix que d’approuver les annulations d’arrérages de taxes totalisant 10 213,62 $.
La Caisse Alliance a annoncé en direct de North Bay, mais diffusé sur le Web, lors d’une conférence de presse animée par son président Pierre Dorval, qu’elle utilisera bientôt Allia, sa propre plateforme numérique pour ses divers opérations et services.
Depuis 2006, la Caisse Alliance utilise de nombreux services de son partenaire d’affaires Desjardins, mais il devenait de plus en plus difficile et couteux de personnaliser les transactions pour une ou deux succursales en particulier. « Dans un souci d’autonomie, afin d’offrir plus et mieux à notre clientèle, le projet Allia a été mis sur pied », a expliqué M. Dorval. « Pendant la période de transition, Desjardins reste un partenaire important pour que tout se passe de la manière la plus facile pour tous nos membres. »
Le Nord de l’Ontario est la zone principale d’intervention de la Caisse Alliance. « Notre ADN, notre mission, notre objectif c’est le développement du Nord de l’Ontario. Plusieurs nouveautés y verront donc le jour, telle une carte de débit pour achats en ligne réclamée par la jeune clientèle. Une autre possibilité est d’appuyer, par exemple, des initiatives dans le domaine de la foresterie qui demanderaient d’adapter le financement à un projet spécifique », ajoute le président. « On va maintenant être capable de développer dans notre système un produit adapté aux besoins des producteurs forestiers pour ce nouveau projet. On se donne donc la capacité de mieux répondre à ces opportunités-là lorsqu’elles vont se présenter. »
Certaines discussions stratégiques, y compris avec le comité Diversité et Inclusion, pourraient orienter de futures offres de services ou produits aux nouveaux membres et aux immigrants. « Ils peuvent se rendre compte que la Caisse est déjà très active au niveau de l’embauche de personnes de la diversité. Il n’y a encore rien de spécifique pour l’instant, mais avec le nouveau système, c’est quelque chose qu’ils pourront regarder et un jour développer. »
L’un des problèmes rencontrés par l’institution financière régionale, c’est lorsque les immigrants arrivent au Canada, les options financières présentées regroupent seulement les grandes banques, et non les coopératives financières comme la Caisse. « Présentement, on est en discussions pour voir comment un immigrant francophone qui viendrait s’établir dans le Nord peut avoir la Caisse Alliance dans sa liste d’options. C’est l’un des efforts d’intégration qu’on fait dans cet aspect-là », constate M. Dorval.
Au niveau de l’Épargne-jeunesse, un outil d’épargne et de littératie financière offert à plusieurs écoles primaires et secondaires depuis des années par la Caisse qui s’en dit très fière, une nouveauté les attend. « Des écoles anglophones ont demandé à être ajoutées à la liste des participants pour septembre. Le système Allia prend tout son sens ici aussi, car il va permettre aux jeunes quittant la région pour études ou autre, de continuer à gérer leurs comptes et obtenir des services en ligne, d’autant plus que les ristournes qui les concernent seront remises d’ici quelques semaines. »
Chaque centre de l’Alliance sera visité dans les prochaines semaines afin de présenter et répondre aux questions des sociétaires par rapport au nouveau système numérique Allia. À Hearst, l’équipe de la Caisse profitera de sa prochaine Assemblée de sociétaires qui se tiendra en soirée le 5 septembre prochain à la salle Caisse populaire de Hearst du Club Action.
La firme comptable Baker Tilly a révisé les états financiers de la Corporation de la Ville pour l’année 2022. Ces chiffres ne comprennent pas les corporations municipales. Le rapport de l’auditeur indépendant et les états financiers consolidés audités seront présentés ultérieurement.
Le surplus annuel de l’année 2022 se chiffre à 3 272 762 $, comparativement à 1 491 115 $ pour l’année 2021. Le surplus annuel s’ajoute aux surplus accumulés de l’année 2021, pour atteindre 57 847 044 $.
Le gouvernement de l’Ontario offre un financement pour moderniser les infrastructures de l’Hôpital de Timmins et du district. Une somme de deux- millions de dollars a été injectée pour améliorer la qualité des services de l’Hôpital régional.
L’argent provient du Fonds pour le réaménagement de l’infrastructure du système de santé et aidera à compléter les améliorations et les réparations essentielles à l’infrastructure de Timmins.
Selon le communiqué, le but est de créer un milieu plus sécuritaire et confortable pour les gens et leur famille, pour les interconnecter aux soins et services offerts à l’hôpital. « Ce financement aidera l’Hôpital de Timmins et du district à s’attaquer aux besoins prioritaires en matière d’infrastructure afin qu’il puisse continuer à prodiguer des soins de calibre mondial dans la collectivité », a déclaré Sylvia Jones, vice- première ministre et ministre de la Santé.
Le ministère précise que cette aide financière fait partie de l’investissement de plus de 208 millions de dollars réalisé cette année pour soutenir des améliorations et des réparations essentielles dans 131 hôpitaux et 58 établissements de soins de santé communautaires de la province. L’argent permet de répondre à des besoins urgents en matière de renouvèlement de l’infrastructure, comme des réparations ou des remplacements de toits, de fenêtres, de systèmes de sécurité, d’alarmes d’incendie et de génératrices de secours.
L’aide financière pour l’adaptation aux changements climatiques des pays les plus pauvres commence à devenir consistante en apparence, mais en apparence seulement.
Selon une nouvelle analyse d’Oxfam, qui effectue depuis des années un suivi de ces investissements, plus de la moitié des sommes jusqu’ici ont pris la forme de prêts, plutôt que de dons, ce qui accroît la dette de ces pays. Et une partie des dons proprement dits provient de programmes d’aide au développement déjà existants: il ne s’agit donc pas d’argent neuf.
En vertu d’engagements pris en 2009, les pays riches auraient dû atteindre, en 2020, 100 milliards par an pour des programmes visant à aider les pays plus pauvres. Le seuil n’a toujours pas été atteint, quoique il pourrait l’être pour la première fois en 2023.
En 2020 —l’année la plus récente pour laquelle on dispose de données complètes— le total était officiellement de 83,5 milliards$. Sauf qu’une fois qu’on a soustrait les prêts ainsi que l’argent qui aurait de toutes façons été versé en vertu des programmes d’aide existants, il ne reste que 24,5 milliards$, selon le rapport d’Oxfam paru le 5 juin.
La moitié de cette dernière somme va à des programmes dits « d’atténuation » (en gros, la réduction des gaz à effet de serre) tandis que l’autre moitié (11,5 milliards$) peut vraiment se qualifier comme une aide à des programmes d’adaptation aux impacts des changements climatiques.
Le conseil municipal adopte une résolution accordant une allocation budgétaire supplémentaire de 24 000 $ dollars pour le remplacement d’une pompe à la station de pompage de la 5e Rue. Au budget 2023, la Ville avait prévu une somme de 40 000 $ pour la réparation de cette pompe qui est en service depuis 1979. Depuis l’adoption du budget, la pompe a été expédiée au fabricant pour effectuer les réparations requises. Lors du désassemblage, le fabricant a déterminé qu’elle était en pire état que prévu et recommandait du même coup de la remplacer plutôt que de la réparer, surtout que le cout d’une nouvelle pompe avec les accessoires nécessaires pour l’installation se chiffre à 64 000 $. La différence entre le montant budgété et le cout de la nouvelle pompe sera financée par les surplus budgétaires des eaux usées.
Malgré l’inflation, la Municipalité de Mattice-Val Côté présente un budget pour 2023 inférieur à l’an dernier. Le budget approuvé par les élus est de 2 956 589 $ soit 142 948 $ de moins qu’en 2022. Cet exercice financier confirme, entre autres, la construction du parc d’eau. Les contribuables de MatticeVal Côté voient leur compte de taxes augmenter une fois de plus cette année. Après une hausse de 10 % en 2021 et une autre de 3 % en 2022, voilà que la Municipalité ajoute un 4 % cette année. « Les assurances ont augmenté à près de 17 % pour nous », indique le maire, Marc Dupuis. « Ça n’a plus de sens, tout augmente, les services provinciaux ont pratiquement tous monté. Ce n’est pas facile. La minute que nous avons un petit souffle, boom un coup dans le ventre », avoue-t-il en offrant à titre d’exemple la Municipalité de Matheson qui a augmenté son compte de taxes de 34,5 %.
En matière de revenus, la Municipalité estime avoir assez d’argent pour équilibrer le budget. La perception de taxes offrira une entrée d’argent de 1 538 295 $ et on prévoit obtenir 35 000 $ en pénalités et en intérêts.
C’est la case de la récréation qui risque de plaire à la population avec un montant de 149 700 $ provenant de la Fondation Trillium de l’Ontario. Il s’agit de la subvention pour construire le parc d’eau cet été. Une autre somme de 45 000 $ apparait au département de la récréation à titre de don. C’est de l’argent pour compléter le parc d’eau, mais le maire Marc Dupuis n’a pas voulu mentionner tout de suite le nom du donateur. Au niveau des subventions, un montant de 359 200 $ est au budget. L’argent vient presque en totalité du Fonds de partenariat avec les municipalités de l’Ontario. Toutefois, cette enveloppe a été amputée de 1,3 % par la province ce qui représente une somme de 4500 $ de moins. La Municipalité prévoit récolter 38 930 $ en location, attestation fiscale, frais, permis et licences, vente et intérêts. La Municipalité pense également être en mesure d’obtenir plus d’argent pour les transports, soit 166 440 $. Un financement de 100 000 $ est déjà garanti par la subvention NORDS. Quant au budget consacré à l’environnement, il a été divisé par deux puisque cette année une somme de 321 038 $ est prévue comparativement à 658 038 $ en 2023. En santé, un seul revenu de 13 425 $ sera perçu, et les taxes scolaires s’ajoutent au budget municipal : 269 786 $.
Dépenses
Les salaires des employés et des élus représentent une dépense de 458 014 $ comparativement à 535 425 $ l’an dernier. Les cotisations pour la Police provinciale de l’Ontario, le département du Service des incendies et les inspecteurs sont à la hauteur de 228 030 $.
Toujours pour 2023, la voirie coutera 556 558 $. Une somme de 135 000 $ est réservée à la construction, 132 750 $ à la maintenance, 79 548 $ au garage municipal, 123 935 $ en bénéfices, 74 375 $ à l’entretien de la machinerie, 1000 $ sera réservé pour les trottoirs et 9 950 $ pour les lampadaires municipaux.
Une bonne partie des dépenses est dirigée aux services environnementaux, soit l’eau, les égouts, le service de recyclage et cueillette de déchets. Cette année, la somme allouée à ce département est de 749 275 $.
Les services de santé sont évalués à 125 760 $ et la facture des services sociaux s’élève à 156 010 $. Le département de planification et de zonage coute 15 740 $. Les services culturel et récréationnel se partageront 404 131 $ comparativement à 186 714 $ en 2022. Toutefois, la création du parc d’eau utilisera près de la moitié du budget.
Le Comité des services vétérinaires de Hearst traverse des étapes dans le but de convaincre un nouveau vétérinaire à s’installer dans les locaux réservés à cet effet. De la promotion est faite partout au Canada, une incorporation a été demandée, une première campagne de financement a été réussie et l’équipe se prépare à envoyer quelqu’un au prochain congrès de l’Association canadienne des médecins vétérinaires.
Depuis le départ de Dr Ram, le 1er janvier dernier, le Comité des services vétérinaires de Hearst travaille ardemment à la recherche d’un expert en médecine vétérinaire. « Nous avons embauché une assistante virtuelle pour nous aider. C’est vraiment ça son travail, d’afficher les postes aux bons endroits pour trouver un vétérinaire », indique la présidente, Jessie Lemieux. Une demande a été présentée en vue d’incorporer le comité vétérinaire. « L’incorporation nous permettra d’avoir accès à certains fonds. Mais, ce n’est pas une corporation normale : le gouvernement doit accepter que notre organisme sans but lucratif soit incorporé », dit la présidente. Afin d’obtenir du financement pour payer les couts de la recherche, mais également pour créer un fonds qui servira d’incitatif financier visant à faciliter la grande séduction, la première collecte d’argent a eu lieu par le biais d’une vente de billets, le prix étant de la bière pendant six mois. Tous les billets ont trouvé preneur ! Le groupe espère toujours obtenir l’aide de la Municipalité. Tel qu’il a été mentionné dernièrement, le conseiller Daniel Lemaire a été attitré comme représentant au comité vétérinaire. « Des fois, on part en grande et il nous remet à notre place. Il a apporté nos demandes à la Ville, donc on va voir ce que ça va donner. On veut faire là même chose que le recrutement de médecins à l’hôpital, soit un incitatif financier avec un minimum de service pour cinq ans », ajoute Mme Lemieux.
Outre l’incitation financière, le gouvernement provincial paie le loyer de la clinique jusqu’en janvier 2025 et il y a des possibilités de renouveler cette entente, selon le comité. « Nous avons parlé à quelques vétérinaires et les responsables dans les universités qui offrent ça. Comme moi, j’ai une cousine qui étudie pour devenir vétérinaire, donc elle en a parlé. là-bas. Elle a parlé à plusieurs personnes qui viennent du Nord, mais ils ne veulent pas revenir. » S’il est difficile de convaincre un vétérinaire d’expérience à venir s’établir à Hearst, c’est encore pire de convaincre un finissant. « Du côté des diplômés de cette année, il y en a beaucoup qui ne veulent pas avoir leur propre clinique. Ça aussi c’est un enjeu. Oui, la clinique il y a quand même de l’équipement dedans, mais il faut tout gérer. Et, les vétérinaires de l’extérieur ne sont pas du tout ouverts à accueillir de nouveaux clients, encore moins de se déplacer », déplore Jessie. Le comité a un certain espoir d’obtenir des réponses lors du Congrès de l’Association canadienne des médecins vétérinaires 2023 qui se déroulera du 6 au 9 juillet prochain dans le cadre de leur 75e anniversaire d’existence. « C’est un évènement qui est fait pour les vétérinaires. Les cliniques et les comités vont là pour recruter. J’estime qu’en revenant de là, on va avoir une meilleure idée de la longueur du processus. On va avoir un feedback. »
La Corporation de développement économique de Hearst a remis un trousseau à distribuer lors de cette occasion. « On veut vendre la vie simplifiée que Hearst peut offrir comparativement aux grandes villes. Il y en a beaucoup qui recherchent ça. »
FRANCOPRESSE – La qualité de la situation financière personnelle peut avoir des effets négatifs sur la santé mentale de nombreuses femmes et leur procurer un stress financier quotidien. Selon un récent sondage Léger, plus de la moitié des femmes ressentent des impacts négatifs sur leur santé mentale en raison de leur situation financière.
Eya Ben Nejm – Francopresse
58 % des répondantes au sondage âgées de 18 à 54 ans ont déclaré que leur situation financière leur causait des défis de santé mentale.
Des résultats qui n’étonnent pas Nour Enayeh, présidente de l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne (AFFC).
« On sort d’une pandémie et on sait ce que les femmes ont dû vivre pendant cette pandémie, que ce soit de la violence ou la charge mentale. Plus, il y a l’inflation. Je ne suis pas du tout surprise de ce chiffre. »
« Dès qu’il y a une situation financière qui change ou qui baisse, ce sont les femmes qui sont impactées le plus dès le début », poursuit-elle.
Photo : Courtoisie
Impact de la situation financière sur la santé mentale
L’inégalité salariale toujours d’actualité
En 2022, un rapport sur les écarts salariaux de Statistique Canada révélait qu’entre 1998 et 2021, les femmes canadiennes âgées de 25 à 54 ans « gagnaient 0,89 $ pour chaque dollar gagné par les hommes. » Une différence moyenne de 3,79 $ l’heure.
« Les femmes éduquées, les femmes qui se trouvent dans les centres-villes sont moins affectées par cette situation », explique Roger Gervais, professeur adjoint en sociologie à l’Université Sainte-Anne en Nouvelle-Écosse. « Les femmes qui se trouvent travailler dans des emplois où il y a peu d’éducation en comparaison aux hommes [ceux-ci] peuvent avoir un salaire plus élevé. »
Une situation qu’observe aussi Sophie Rousseau, chargée de projets au Réseau-Femmes Colombie-Britannique. « Les femmes sont, beaucoup plus que les hommes, amenées à combiner une série de plusieurs emplois qui sont des emplois à temps partiel et qui sont souvent plus précaires, pas permanents, avec moins de protection de syndicats et moins de bénéfices. »
Nour Enayeh de son côté défend la nécessité de « s’assurer qu’on offre des salaires égaux pour les emplois à valeur égale. La présidente de l’AFFC appelle aussi les personnes à s’outiller pour qu’elles réclament des salaires plus adéquats.
« On sait que beaucoup de femmes sont toujours hésitantes à demander des salaires plus élevés de peur de perdre leur travail », constate-t-elle.
« On n’a pas accès aux soins de santé mentale parce qu’on a des emplois précaires et donc ça se précipite, note Sophie Rousseau. On devient de moins en moins capables de soutenir tout ce surmenage et cette charge mentale et on finit par être malades, perdre son emploi et là, tout de suite, c’est immédiat, ça prend un mois et on a perdu son logement parce qu’on ne peut plus payer son loyer », analyse-t-elle.
« On a beaucoup de femmes qui vivent des crises de santé mentale et qui ne peuvent pas se permettre parce qu’elles ont dans des emplois à temps partiel et précarisé et non syndiqué, sans plan de bénéfice, sans plan d’assurance maladie supplémentaire ».
« Les femmes se trouvent souvent à travailler juste pour ne pas perdre leur job et pour payer la garderie. Ce qui impose un stress financier incroyable », observe Sophie Rousseau.
Photo : Courtoisie
« Il y a surtout le travail qui se poursuit après le travail, à la maison, ajoute Nour Enayeh. La charge mentale, le travail invisible. Beaucoup de travail qu’elles font est non rémunéré. Ça rajoute un poids en plus du stress salarial. Il y a des femmes qui travaillent presque une deuxième journée de travail. »
Le travail non rémunéré à reconnaitre
Dans un rapport de 2021, le Comité permanent de la condition féminine recommande une reconnaissance du travail non rémunéré chez les femmes.
« La répartition inégale du travail non rémunéré peut avoir une incidence négative sur l’égalité entre les sexes ainsi que sur les femmes, notamment en ce qui a trait à leur salaire, à leur participation au marché du travail, à leur avancement professionnel et à leur sécurité financière à diverses étapes de leur vie. »
Le rapport recommande notamment une meilleure collaboration du fédéral avec les provinces et territoire afin de reconnaitre, réduire et redistribuer la responsabilité disproportionnée des femmes au chapitre du travail non rémunéré et de la prestation des soins.
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En 2021, Roger Gervais s’est penché sur la question de la double journée de travail pour le compte de la Fédération des femmes acadiennes de la Nouvelle-Écosse (FFANE).
« Pour expliquer la double journée de travail de la femme, une première idée récurrente est liée à la perception que les hommes sont incapables de bien faire le travail domestique et que, pour économiser du temps, c’est plus facile pour la femme de le faire », indique le rapport auquel 49 femmes de la province ont participé.
Selon le chercheur, les perceptions qui existent encore aujourd’hui sur la charge de travail réservée aux hommes et aux femmes à l’extérieur du milieu professionnel trouvent leurs sources profondes dans l’histoire sociale.
« Lorsqu’elles sont arrivées sur le marché du travail, [les femmes] l’ont fait en maintenant le travail à domicile que leurs mères faisaient avant elles. Elles le maintiennent encore aujourd’hui », indique Roger Gervais.
Selon lui, la reconnaissance et la prise de conscience de notre histoire sociale fait partie de la solution. « Il y a une société qui nous influence, et cette société historiquement avait des structures sexistes. Ces structures ont un impact sur moi, ont un impact sur toi, et en même temps ce sont des choix et des comportements, des fois de manière non conscientes et des fois de manière très conscientes qui vont nous faire continuer à reproduire ces structures », déclare-t-il.