La Bibliothèque publique de Hearst offrait une activité thématique pour Pâques le vendredi 31 mars dernier. Un repas était servi pour les familles qui s’étaient inscrites. Les enfants ont pu s’amuser à faire des bricolages et écouter des histoires de Pâques.
En demandant des études d’évaluation à répétition et en « reculant la ligne d’arrivée au milieu de la course », des hauts fonctionnaires du ministère fédéral du Patrimoine canadien (PCH) retardent indûment le projet de Maison de la francophonie de Toronto.
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François Bergeron – IJL – Réseau.Presse – l-express.ca
Les fonctionnaires de PCH nuiraient ici à l’action de la ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, qui aurait déjà qualifié de « bijou » ce projet s’inspirant d’infrastructures semblables pour les francophones à Winnipeg et à Vancouver.
« La ministre est très mal servie par ses fonctionnaires », a déclaré le président du comité du projet, l’avocat Kip Daechsel, dans une conférence en ligne, ce jeudi soir 19 janvier, organisée par la Société d’Histoire de Toronto.
Nouvelle étude de faisabilité
La ministre a accordé récemment 100 000 $ au Centre francophone du Grand Toronto pour effectuer une étude de besoin et de faisabilité d’un « lieu de rassemblement » ou d’un « espace communautaire ».
Ce geste a été interprété par certains comme un désaveu du projet de l’équipe de Kip Daechsel. « Ça n’a rien a voir avec notre demande », répond-il. « Nous serions même ravis de donner un coup de main. »
Crédit : capture d’écran par François Bergeron
De fait, la PDG du CFGT, Florence Ngenzebuhoro, a indiqué à l-express.ca que l’équipe du projet de Maison de la francophonie fera sûrement partie des groupes qui seront consultés dans le cadre de l’étude financée par le fédéral.
Cette nouvelle initiative du CFGT « semble être au tout début d’un pèlerinage similaire à celui de la Maison, qui a duré plus de 15 ans », avertit Kip Daechsel. « Il ne faut pas qu’on se laisse jouer par certains décideurs (pas tous) qui n’ont manifestement aucun intérêt à appuyer la francophonie torontoise. »
Consultations
Le comité directeur de la Maison, ajoute-t-il, « a toujours été guidé par les directives reçues de la communauté à travers des consultations ». À l’origine, le Comité consultatif des affaires francophones de la Ville de Toronto avait donné son appui au projet.
« Le seul intérêt du projet est de renforcer le plus grand nombre de composantes possibles de la francophonie torontoise et ontarienne. »
« Le gouvernement du Canada a reçu plusieurs demandes de financement de la part d’organismes sans but lucratif pour des espaces communautaires dédiés à la communauté francophone de Toronto », écrit le cabinet de la ministre Ginette Petitpas Taylor à l-express.ca.
« À ce jour, les demandes de services en français incluant l’aide aux logements, les services en santé mentale et les services juridiques sont en croissance, particulièrement dans la région du Grand Toronto. Par conséquent, le financement annoncé pour le Centre francophone du Grand Toronto permettra le déploiement d’une étude de faisabilité qui déterminera les besoins de la communauté en termes d’espaces communautaires. »
Ça passe ou ça casse
Le fameux projet serait rendu à « l’étape finale », ayant identifié un lieu propice – le 62-64 de la rue Charles Est, dans le quartier Bloor et Yonge – et surtout un propriétaire francophile prêt à vendre (12,5 M $), prêt à attendre que l’équipe sécurise le financement, et même prêt à redonner un million à la cause !
Cette maison de style « Empire français », qui a déjà appartenu à un architecte, a notamment abrité l’Alliance française de Toronto et, au sous-sol, le journalL’Express de Toronto, du milieu des années 1970 au milieu des années 1980.
Ce n’est d’ailleurs que récemment, selon Kip Daechsel, que les fonctionnaires de PCH ont objecté que le caractère historique de l’édifice jetait une ombre sur l’achat et les rénovations.
Évaluations divergentes
Après avoir reçu deux évaluations de la propriété à 12,5 millions $, une de Cushman Wakefield (« une référence dans le domaine ») et une de la part d’experts recommandés par SPAC (Services publics et approvisionnement Canada), les fonctionnaires de PCH – que Kip Daechsel préfère ne pas nommer – ont réclamé une nouvelle évaluation…
« Tout en reconnaissant que nous satisfaisons à tous les critères du programme auquel nous avons adressé notre demande de financement », affirme Kip Daechsel.
Ce nouvel examen, effectué par une firme imposée par PCH mais qui ne figurerait pas sur la liste de SPAC, a conclu à une valeur très inférieure au prix demandé.
Le comité de la Maison a répliqué en commandant une contre-étude à Michael McFarlane, Newmark Valuation & Advisory – encore une fois « l’une des firmes les plus prestigieuses dans le domaine », selon Kip Daechsel. Cette étude de 21 pages de Newmark, dont l-express.ca a obtenu copie, identifie de « multiples erreurs » dans l’étude mandatée par le ministère (mais toujours payée par la Maison).
Ça se discute depuis plus de 30 ans
Kip Daechsel vante un projet porté par la communauté… Mais on en discute plutôt rarement et discrètement depuis plus de 30 ans dans la francophonie torontoise.
Ancien président du Club canadien de Toronto, Kip Daechsel est associé à l’aventure depuis une vingtaine d’années… Il assure que « ce n’est pas mon projet, c’est le projet de toute la communauté ».
En 2014, une soirée en hommage à l’ancien premier ministre Jean Chrétien avait permis de collecter 225 000 $ pour financer les premières démarches de la Maison de la francophonie de Toronto (un projet d’au moins 20 M $).
Une garderie et quelques bureaux d’organismes
Au fil des années, la plupart des institutions franco-torontoises ont acquis ou loué des locaux adaptés à leurs besoins : Alliance française, Théâtre français, Centre francophone, L’Express, Collège Boréal, la nouvelle Université de l’Ontario français…
Aujourd’hui, une garderie Les Bouts d’Choux serait le « locataire principal » de la Maison et occuperait 40 % de l’espace. D’autres organismes – comme FrancoQueer, le MOFIF, l’Entité 3, l’AFO, l’AJEFO, la Société d’Histoire – auraient signifié leur intention d’y installer leurs bureaux et d’avoir ainsi « pignon sur rue ».
« Des salles de réunions et une belle terrasse sont prévues. Le sous-sol sera un espace fort agréable, avec accès direct à l’extérieur. »
La Maison propose à ses membres une occupation en mode coopératif ou en copropriété plutôt qu’un bail traditionnel de location.
« Il est inconcevable », s’insurge Kip Daechsel, « que le gouvernement dise non à la garderie, au MOFIF, à FrancoQueer… »
Selon lui, outre de l’obstruction ou de l’incompétence de la part des hauts fonctionnaires, il y aurait aussi de l’attentisme de la part des gouvernements. « Le fédéral attendrait un engagement du provincial, le provincial attendrait un signal du fédéral. »
Un « actif » francophone à Toronto
Au Centre francophone, Florence Ngenzebuhoro s’interroge : « L’édifice du 62-64 rue Charles Est n’est pas si grand. Va-t-il pouvoir accommoder des rassemblements ou des fêtes de nos communautés culturelles ? C’est peut-être un besoin que va identifier notre étude. »
« La Maison ne prétend pas répondre à tous les besoin », indique Kip Daechsel. « Le but est de créer un actif de la communauté. »
Peu d’organismes franco-torontois, en effet, possèdent leurs propres locaux. La plupart sont locataires.
C’est le cas du Centre francophone du Grand Toronto, qui n’a pas d’affiche à l’extérieur du 555 rue Richmond Ouest, où il loue le 3e étage. Le TfT n’a pas encore son théâtre. Le Collège Boréal, qui loue actuellement le 3e étage du 1 rue Yonge, va louer ses nouveaux espaces à la Distillerie en septembre. Les écoles, évidemment, appartiennent aux conseils scolaires, qui sont à leur tour des entités financées par la province…
La saga de la Maison de la francophonie de Toronto se poursuit. Kip Daechsel entend persuader la ministre des Langues officielles de remettre le projet à l’ordre du jour avec les fonctionnaires de Patrimoine canadien.
Depuis déjà deux ans nous entendons parler des fonds du fédéral pour l’ensemble des familles canadiennes qui font appel aux services de garde. Le but étant d’en réduire les coûts jusqu’à concurrence de 10 $ par jour. L’autre objectif de cet apport financier était de créer plus de places en garderie pour desservir les familles. Si les bénéficiaires profitent déjà d’un rabais de 50 %, on n’a pas réussi à offrir plus de places en raison de cette difficulté à recruter du nouveau personnel qui perdure._______________________
Joëlle Roy – IJL – Réseau.Presse – Le Goût de vivre
Une rencontre avec la directrice des services à la famille de La Clé, Annick Brown, s’impose pour remettre les pendules à l’heure. Lors de son dernier entretien avec Le Goût de vivre l’été dernier, elle attendait la première tranche des fonds pour baisser les tarifs des garderies de 25 %. Si la distribution des fonds a pris beaucoup plus de temps que prévu, le rabais accordé aux familles l’a été de façon rétroactive en date du 1er avril 2022.
C’est déjà une jolie somme. Prenons l’exemple de la mignonne petite fille d’âge pré-scolaire, Florence Robitaille qui fréquente la garderie de l’école Sainte-Croix à Lafontaine. En janvier 2022, les services de garde lui coûtait 39 $ par jour. En avril 2022, le taux journalier est descendu à 29,25 $. Déjà en 2022, sa famille a économisé 1 803 $. À 50 %, le nouveau tarif depuis le 1er janvier, baisse le taux quotidien à 18,43 $. « Nous allons économiser environ 605 $ par mois comparé à ce qu’on payait en 2021. Plus de 7 200 $ pour l’année ! Ça va vraiment nous aider » ! expriment ses parents Jean-François Robitaille et Mikaela Lefaive.
Après les deux prochaines étapes, le taux devrait se rapprocher du fameux 10 $ par jour qui est, en fait, une moyenne. Certains payeront encore moins car ils reçoivent de l’aide financière du comté ou encore de la Nation métisse de l’Ontario. D’autres payeront légèrement plus que 10 $. On devrait y arriver d’ici le mois de septembre 2024.
Le but d’aider les familles avec leur budget est atteint haut la main. Quant à subventionner de nouvelles places de garde, on oublie ça ! Dans sa bonne volonté d’aider les familles et l’univers des services de garde, le gouvernement fédéral n’a pas réussi à attaquer le nerf de la guerre : le défi de trouver et de maintenir du personnel entre autres à cause des salaires qui n’attirent pas les foules.
Annick Brown affirme que « c’est mon plus grand défi » ! Les fonds du programme ont permis d’augmenter les salaires des employés qualifiés mais ces derniers ne sont qu’une minorité. La qualification recherchée peut s’obtenir en ligne avec entre autres, le Collège Boréal, qui reconnaît les équivalences du travail accompli. Il s’agit de deux ans d’études.
« Une bonne partie de mon travail consiste à valoriser la profession auprès du gouvernement. Ce sont des éducateurs et des éducatrices et non des gardiens, gardiennes d’enfants ». Elle maintient que l’apprentissage de l’enfant commence à la garderie et non à la maternelle; d’où le changement de nom de « garderie Le petit Voilier » à « Services de garde éducatifs ».
Si on trouvait le personnel, les six garderies de La Clé pourraient accueillir plus d’enfants car chacune d’elle possède une liste d’attente. On peut tout de même reconnaître le progrès en observant la rétention du personnel depuis l’arrivée d’Annick qui a travaillé fort pour raffermir l’esprit d’équipe et le climat de travail. De toute évidence, les résultats sont favorables. Il ne reste qu’à trouver d’autres travailleurs de la petite enfance.
D’ici là, les petits s’amusent dans les Services de garde éducatifs de La Clé tout en profitant des repas cinq étoiles de leur propre service de traiteur Le Gosier !
Les membres du conseil municipal de la Ville de Hearst se sont réunis dans le cadre d’une réunion extraordinaire la semaine dernière afin d’approuver une résolution pour adopter un arrêté municipal autorisant la signature d’une entente avec le Conseil d’administration des services sociaux du district de Cochrane dans le but d’enregistrer l’Agence Familigarde au système pancanadien d’apprentissage et de garde de jeunes enfants.
La demande de participation au système par l’Agence Familigarde déposée le 12 octobre dernier pour l’année 2022 a été acceptée le 17 octobre. Avec la participation de la Ville de Hearst à ce programme, les frais de garde seront réduits de 25 %, en moyenne, pour les enfants de moins de six ans. D’ici la fin décembre 2022, il y a possibilité d’une baisse supplémentaire de 50 %, en moyenne, pour finalement passer d’ici septembre 2025 à des frais moyens de 10 $ par jour.
Les parents utilisant les services de la Garderie Bouts de chou paieront de moins en moins cher pour faire garder leurs enfants. Avec la nouvelle entente entre le gouvernement fédéral et celui de l’Ontario, les frais baisseront graduellement pour atteindre 10 $ par jour en 2025.
La Ville de Hearst a signé une entente avec le Conseil d’administration des services sociaux du district de Cochrane dans le but que la Garderie Bouts de chou participe au système pancanadien d’apprentissage et de garde de jeunes enfants (AGJE). Avec cette participation, les frais de garde seront réduits de 25 % en moyenne pour les enfants de moins de six ans, rétroactif au 1er avril 2022.
De plus, d’ici la fin décembre 2022, il y aura une possibilité de réduire à nouveau, cette fois avec une moyenne de 50 % et finalement d’ici septembre 2025, les frais moyens devraient s’établir à 10 $ par jour.
En mars 2022, l’Ontario a conclu une entente avec le gouvernement fédéral pour sa participation au système pancanadien d’AGJE. Ce plan vise à réduire les frais de garde, à accroitre l’accessibilité, à améliorer l’offre de services de garde, à appuyer l’inclusion et à améliorer les données et les rapports.
Pour ce qui est de la rétroactivité au 1er avril 2022, le CASSDC sera responsable de rembourser les parents qui ont payé les frais complets, sous forme de crédit. À compter d’octobre, les parents paieront les frais réduits de 25 % et le CASSDC remboursera la Ville pour compenser les frais réduits.
Alexandra Snider – IJL – Réseau.Presse – Le Goût de vivre
Le 28 mars 2022, le premier ministre Doug Ford a annoncé un financement pour les services de garde qui verront une réduction des coûts de garderies jusqu’à une moyenne de 10$ par jour d’ici septembre 2025. Déjà en avril, une réduction de 25% des frais avait été annoncée. Cependant La Clé, l’organisme de services francophones du comté de Simcoe qui gère les garderies «Le petit voilier» pourra appliquer ce nouveau tarif en septembre 2022 seulement.
Annick Brown, directrice des services à la famille à La Clé, explique que le délai est en raison du « comté de Simcoe, qui a pris beaucoup de temps pour analyser les composantes de l’entente pour pouvoir comprendre comment l’appliquer. » Mme Brown affirme que les familles seront informées une fois le rabais appliqué. Mme Brown souligne aussi que « le 10$ par jour c’est une moyenne, donc ce n’est pas nécessairement tout le monde qui va payer 10$ par jour. » Dépendant des subventions que les familles reçoivent, elles payeront plus ou moins de 10$.
Photo : Alexandra Snider
Toutefois, Annick Brown est très heureuse d’avoir reçu ce financement, tout comme Mélissa Ayotte, mère de 2 jeunes fils. « Si tu envoies ton enfant à la garderie chaque jour, c’est presque comme un autre loyer par mois et c’est juste pour un enfant. Si tu en as deux, c’est beaucoup. Je suis très contente. Si ça peut vraiment arriver à 10$ par jour, ça va aider beaucoup de familles. »
Pénurie de main-d’œuvre
Annick Brown affirme qu’il y a une pénurie d’éducateurs et d’éducatrices en service de garde à l’échelle de la province et particulièrement en français. « Notre seul défi c’est vraiment d’embaucher des éducatrices pour pouvoir desservir le nombre d’enfants qui demandent des places en service de garde. » Selon la directrice des services à la famille, c’est principalement une question de salaire. «Les éducatrices en service de garde partout dans la province ne sont pas payées selon le travail. »
Mme Brown remarque qu’une aide-enseignante avec le même diplôme qu’une éducatrice en service de garde fera presque 10$ de plus de l’heure. Le financement provincial inclut une augmentation de salaire pour les éducateurs et éducatrices. Elle ne s’applique pas aux éducateurs et éducatrices de La Clé cette année, mais cette augmentation pourrait aider au recrutement du personnel dans les années à venir.
En raison de la pénurie, il y a des listes d’attente pour des places en garderie, ce qui inquiète des parents. « On est sur une liste d’attente pour la garderie avec le conseil à La Source, mais c’est long », constate Mélissa Ayotte. Pendant l’année elle a embauché une gardienne à domicile. « J’ai déjà utilisé toutes mes journées de maladies parce que si la gardienne annule, là il faut rester à la maison », dit Mme Ayotte. La durée des listes d’attente varie entre garderies, précise Annick Brown, mais souvent des places se libèrent en juin et juillet. « Il nous manque du personnel, mais si on avait le personnel on pourrait ouvrir nos listes d’attente. »
Valoriser le travail des éducateurs
La Clé vise à créer un environnement de travail positif en valorisant le travail des éducateurs et des éducatrices. Annick Brown souligne que des campagnes de sensibilisation sont menées au sein de la communauté afin de faire savoir qu’une « éducatrice en service de garde ce n’est pas une gardienne, c’est une éducatrice, comme une éducatrice à l’école. Elles se chargent dès le début de l’apprentissage chez l’enfant. » Afin de pourvoir les postes d’éducateurs et éducatrices, La Clé va lancer une campagne de marketing exclusivement pour les embauches.
La Clé s’intéresse également au recrutement d’élèves franco-ontariens. En collaboration avec La Clé, le Conseil Scolaire Viamonde a créé une Majeure Haute Spécialisation (MHS) en travail de la petite enfance qui sera offerte à Le Caron en septembre 2022. Plusieurs jeunes choisissent déjà de faire un stage COOP avec les services de garde de La Clé, mais avec la MHS, la formation sera plus encadrée.
Avec ses mesures de recrutement et de valorisation, La Clé souhaite que plus de personnes envisagent une carrière en petite enfance afin d’offrir un service essentiel aux familles.
Le manque d’accès à des services de garde est un défi que doivent surmonter de nombreux parents dans la région. Certains furent soulagés lorsque Jessie Lee Gagnon, maman de deux jeunes enfants, a annoncé en ouvrir un chez elle dans les dernières semaines. Plusieurs facteurs ont influencé sa décision de rester à la maison avec ses enfants tout en offrant ses services aux parents de la communauté.
Jessie Lee devait être en congé de maternité de son deuxième enfant pendant 18 mois. Cependant, avec le cout de la vie qui ne cesse d’augmenter, il devenait de plus en plus évident qu’elle devrait retourner au travail plus rapidement que prévu. Toutefois, un défi de taille l’attendait : le service de garde auquel elle avait recours ne pouvait pas reprendre ses enfants avant le mois de juin. Elle est donc bien placée pour comprendre les parents qui sont forcés de rester à la maison, sans travailler, faute d’avoir une place pour faire garder leurs enfants.
Avant son congé, Jessie Lee occupait un emploi à l’extérieur de la ville et devait voyager chaque jour pour s’y rendre. C’est un style de vie qui ne l’intéressait plus. « Être sur la route c’est tellement dangereux… j’ai des enfants à la maison qui ont besoin de moi et je n’aurais pas voulu qu’il m’arrive un accident. » Elle était donc à la recherche d’un emploi plus près de son domicile. Jessie Lee mentionne que le facteur budget a également été un élément important dans sa prise de décision. « Même si j’avais un très bon salaire, si j’enlevais la garderie pour les deux enfants et mon gaz sur ma paie, j’allais pratiquement travailler pour rien. »
Jessie Lee raconte que l’idée d’ouvrir un service de garde à la maison lui trottait dans la tête depuis le début de son congé de maternité.
Elle s’est décidée lorsqu’elle a appris qu’elle perdrait probablement son emploi dû à une fermeture. « C’était un plan B, mais plus que ça allait, plus ça devenait le plan A… Parfois, c’est difficile de prendre des grosses décisions comme ça, puis la vie décide pour toi. » Sa famille l’a appuyée à 100 % dans sa décision.
Les enfants ont commencé, graduellement, à faire leur entrée chez elle. Jusqu’à présent, l’adaptation se passe bien. Jamie (3 ans), sa plus vieille, est contente d’avoir un ami avec qui jouer. Ryan (1 an), le plus jeune, doit s’habituer à ne plus avoir toute l’attention de sa maman. Pour Jessie Lee, le plus grand ajustement est la restriction des sorties pendant la journée pour aller, par exemple, faire des commissions.
Une réorganisation de la maison a également été nécessaire afin de la rendre plus pratique et d’accueillir les lits d’enfants.
Jessie Lee ne sait pas combien d’années elle passera dans ce nouveau mode de vie puisqu’elle est toujours attirée vers l’idée de sortir de la maison pour aller travailler. Les parents n’ont toutefois pas à s’inquiéter à court terme puisqu’elle souhaite au minimum poursuivre jusqu’à ce que Jamie commence l’école. D’ici là, elle profite du temps passé avec ses enfants tout en venant en aide aux parents de la région. C’est une situation win-win, comme elle dit.
Au moment où le gouvernement de l’Ontario dévoile des chiffres concernant le taux d’absentéisme dans les écoles de la province, comment se vivent les mesures sanitaires dans les établissements orléanais chargés du développement des amis de Cannelle et Pruneau ?
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André Magny
IJL – Réseau.Presse – L’Orléanais
Depuis le 3 janvier, les services à la petite enfance de la région d’Orléans reçoivent toutes les semaines de la part de Santé publique Ontario, du Bureau de santé publique Ottawa et le ministère de l’Éducation de l’Ontario les directives à adopter dans leur établissement, que ce soit en matière d’isolement ou de la divulgation des tests positifs. En principe, les parents sont avisés par une note de service à chaque nouvelle directive.
Presque deux ans depuis le début de la pandémie, on répète toujours le même verbe : s’adapter. Exemple : la modification de la période d’isolement. De 10 jours, elle est maintenant passée à cinq. Est-ce mieux ou pire ? Pour Lisa Décoste, directrice des programmes aux Services à l’enfance et à la famille à La Coccinelle, « c’est mieux parce que la période d’isolement est plus courte, mais c’est pire parce que le nouveau variant est plus contagieux et qu’il y a plus d’employés ou d’enfants qui doivent s’isoler. » Mais comme il n’y a plus de fermeture de groupe ou de programmes dictés par la Santé publique en cas de COVID-19, ça devrait être un plus, non ? Lisa Décoste apporte un bémol : « Parfois, tous les enfants et le personnel d’un groupe doivent s’isoler, alors ça revient quand même à fermer la salle ou le groupe. »
Crédit photo : La Coccinelle
Des mesures strictes
À La Coccinelle, on affirme que l’absence des enfants isolés en raison de symptômes à la garderie est relativement semblable à celle de la dernière vague. Cependant, « malgré toutes les mesures que nous mettons en place pour assurer la sécurité des enfants et du personnel, plusieurs parents choisissent de garder leurs enfants à la maison par peur du virus, ce qui fait que nos groupes ne sont pas remplis à leur pleine capacité », rapporte la direction.
Puisque la santé des enfants et du personnel est au cœur des préoccupations des milieux liés à la petite enfance, en ce qui concerne La Coccinelle, depuis le 6 décembre dernier, elle «a mis en place une politique de vaccination complète obligatoire pour tout le personnel, incluant les suppléantes», précise la directrice des programmes. À cela s’ajoutent évidemment l’autodépistage (questionnaire servant à détecter les symptômes), l’équipement de protection individuelle comme les masques médicaux ou N95, la distanciation physique et, bien sûr, le lavage des mains.
On dit tout ?
S’il y a des ressources qui se prononcent, d’autres hésitent. Au MIFO, étant donné que « la situation évolue quotidiennement », L’Orléanais n’a pu mettre la main sur aucun commentaire, en dépit de nos deux demandes.
Selon le gouvernement ontarien, une garderie comme la Coccinelle ne serait pas tenue de prévenir les parents en bas d’un taux d’absentéisme (personnel et enfants) de 30 %. Par contre, la direction préfère prévenir les parents concernés lorsqu’il y a un cas de COVID-19, confirmé par un test rapide dans le groupe de leur enfant. Cependant, on hésite à donner une statistique précise d’absences en lien avec la pandémie. « Nous préférons que ces données ne soient pas publiées, car les parents qui liraient l’article pourraient mal interpréter ces données et s’inquiéter inutilement », confie Francine Beaudoin, la directrice générale. Toutefois, qu’on se rassure, en cas d’absence chez le personnel régulier, les services à la Coccinelle continuent d’être offerts, grâce aux suppléantes régulières. Mme Beaudoin dévoile tout de même un chiffre intéressant démontrant l’utilité des mesures appliquées : entre le 1er juillet 2021 et le 15 janvier 2022, le taux d’absentéisme s’est situé entre 0,7 % et 2 %, sur un nombre total d’environ 300 employés.
Quant aux données rendues publiques par le gouvernement, celles au sujet des plus petits (les maternelles) sont amalgamées dans les données globales du Ministère pour chaque école, sans aucun détail, en ce qui concerne les plus jeunes. De plus, « les données pour les garderies ne sont pas comptabilisées », précise le service de communication du Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE). Les parents doivent donc s’en remettre à la transparence des professionnels travaillant avec leurs bouts de chou.
Au-delà des défis pour une direction comme celle de La Coccinelle pour trouver le personnel francophone apte à assurer la suppléance en cas d’absence, du côté des enfants, selon Lisa Décoste, ils « sont toujours aussi heureux de venir au service de garde et de pouvoir jouer avec leurs amis », grâce notamment à la créativité des intervenantes qui continuent « d’offrir des programmes amusants et éducatifs pour les enfants », assure-t-elle.