Université
Considération de l’Université Laurentienne par les élèves du secondaire
Les élèves du secondaire ont recommencé à considérer l’Université Laurentienne dans leurs demandes d’admission cette année, alors que les inscriptions sont en hausse de 10,5 % en comparaison avec l’an dernier selon une nouvelle diffuée à RadioCanada. L’Université Laurentienne a reçu 3151 demandes d’inscription jusqu’à maintenant cette année, soit 300 de plus que l’an dernier. Toutefois, comparativement à 2021, les chiffres sont encore inférieurs aux 4942 inscritions avant le début de la crise qui a secoué l’Université Laurentienne. La Laurentienne s’est placée sous la protection de ses créanciers le 1er février 2021.
Crédit photo : Info des universités de l’Ontario
Des étudiants de l’UdeH iront à Yellowknife dans un but éducatif
L’Université de Hearst a signé une entente de collaboration avec le Collège nordique francophone des Territoires du Nord-Ouest, une première depuis son autonomie. Les représentants des deux établissements ont signé ce partenariat de nature pédagogique hier à Hearst.
Le Collège nordique francophone des Territoires du Nord-Ouest existe depuis onze ans et cherche des partenaires pour élargir son offre de programmation universitaire francophone dans le nord du pays et permettre à leurs apprenants d’obtenir des crédits.
Un premier cours conjoint sera offert au printemps 2023 à la population de l’Université de Hearst et du Collège nordique francophone, mais aussi à l’ensemble de la population francophone du pays, grâce à des cours en bimodalité ou en virtuel. « Je suis persuadé que nous n’aurons pas de difficulté à remplir notre classe de 25 », indique de manière convaincante Luc Bussières, recteur de l’Université de Hearst.
Après deux semaines d’apprentissage, les étudiants se rencontreront à Yellowknife pour une période d’une semaine. Le thème du cours ainsi que d’autres détails seront annoncés à une date ultérieure. Et, d’autres cours seront également élaborés et offerts dans les années à venir.
Le recteur de l’Université, Luc Bussières, et le directeur général du Collège, Patrick Arsenault, estiment qu’il s’agit d’un partenariat gagnant-gagnant pour les deux institutions d’enseignement. « Ça s’inscrit dans la volonté de l’établissement d’accroitre sa visibilité à l’échelle nationale, et de faire connaitre davantage son offre francophone unique en Amérique du Nord, basé sur un modèle innovateur qui permet à chaque étudiante et à chaque étudiant de suivre un cours à la fois en vue de l’obtention d’un baccalauréat », indique M. Bussières.
Du côté du Collège nordique francophone, M. Arsenault mentionne qu’à travers ce partena-riat, on souhaite augmenter les capacités pédagogiques et rendre l’éducation plus accessible à la francophonie ténoise. « Il s’agit d’une belle occasion d’offrir à notre population étudiante des expériences et des rencontres enrichissantes entre franco-phones de partout au pays. »
Le Collège nordique francophone est un organisme sans but lucratif qui a pour mission d’offrir des programmes de formation postsecondaire et continue, et des cours de langues. Sa clientèle est composée d’apprenants provenant de diverses communautés des Territoires du Nord-Ouest et d’ailleurs. L’année dernière, près de 460 francophones fréquentaient l’établissement.
Le directeur général indique que le Collège est le seul organisme à offrir ce type de formations en français au nord du 60e parallèle dans le monde. Les Territoires du Nord-Ouest comptent 11 langues officielles, dont le français. Près de 10 % de la population de cette région parle français.
L’Université de Hearst seule responsable de sa destinée
La direction, le personnel, les collaborateurs, les étudiantes et les étudiants ainsi que les principaux acteurs du passé étaient réunis dans le gymnase de l’Université de Hearst la semaine dernière pour festoyer la tant attendue autonomie complète. Ce n’est pas sans émotion que cette soirée s’est déroulée.
L’Université de Hearst fêtera ses 70 ans d’existence en 2023, et ce, de manière autonome. « C’est un rêve depuis longtemps partagé par de très nombreuses personnes, depuis les membres du clergé catholique, les fondateurs, puis par toutes les équipes qui ont pris le relai depuis, et par nos 1300 diplômés et leurs familles qui ont cru en l’Université de Hearst au fil des sept dernières décennies », indiquait l’actuel recteur, Luc Bussières, lors de cette soirée protocolaire.
En sept décennies, ce ne sont pas les défis qui ont manqué. « Cette université a dû, tout au long de son histoire, miser sur sa débrouillardise, sur sa fierté, sur sa détermination et, à certains moments particulièrement difficiles, sur son entêtement, sur sa résilience, sur son inventivité et sur ses capacités renouvelées au cours de toute son histoire à revendiquer son droit à l’existence, son droit à servir les populations franco phones à partir d’un modèle différent, un modèle à taille humaine », d’ajouter le recteur.
Au-delà de 200 personnes étaient présentes vendredi dernier pour prendre part aux festivités. Plusieurs partenaires de l’Université étaient sur place pour entendre des discours, et les invités n’ayant pas été en mesure de se déplacer avaient pris le temps de préparer une vidéo pour l’occasion.
Nouvelle image
Afin d’officialiser son indépendance récemment acquise et ainsi marquer cette date au fer rouge, l’organisation postsecondaire s’est dotée d’une nouvelle image de marque. Le nouveau logo et les couleurs choisies se veulent une représentation à la fois du parcours d’apprentissage différent de l’Université de Hearst ainsi que de ses trois campus.
Le nouveau slogan est Repenser son univers qui, selon l’équipe, incarne à la fois ce changement et les valeurs de l’Université.
Le logo est composé de la lettre H comprenant trois importantes couleurs. Premièrement, le vert correspond à la Ville de Hearst, la forêt et la nature ; le bleu est en ligne avec Kapuskasing et l’eau ; et finalement, l’or représente très bien Timmins et ses mines.
L’Université de Hearst accueille des étudiants en chair et en os
Après deux années à jongler avec des cours en ligne ou en présentiel à cause des nombreuses restrictions reliées à la pandémie de la Covid-19, les équipes des trois campus de l’Université de Hearst pouvaient enfin vivre une vraie rentrée à titre d’institution indépendante.
On peut lire dans un communiqué de presse que l’Université vient d’ajouter trois chapitres importants à son histoire. Premièrement, c’est la première fois depuis le début de la pandémie que la vie universitaire reprend de plus belle. « Fébriles et enthousiastes, nous sommes heureux d’accueillir la nouvelle cohorte, ainsi que les étudiants et étudiantes qui ont débuté leurs études en virtuel », est-il écrit dans le communiqué.
La vie étudiante en avait pris pour son rhume au cours des deux dernières années. Le recteur, Luc Bussières a toujours mentionné que la vie étudiante est une partie intégrante importante pour les étudiants.
Les études virtuelles nuisent aux relations sociales, au travail d’équipe et surtout au sentiment d’appartenance à l’Université.
À la rentrée lundi dernier, 265 étudiants étaient présents sur les trois campus. Ce chiffre pourrait être revu à la hausse dans les prochaines semaines puisque la direction s’attend à recevoir d’autres inscriptions avant le début du prochain cours en bloc.
Nouveau diplôme
Outre accueillir les étudiants, les premiers étudiants au nouveau programme de Diplôme d’études supérieures en psychothérapie sont déjà en classe. Ce programme intensif a été conçu à partir du profil des compétences de l’Ordre des psychothérapeutes autorisés de l’Ontario.
Il s’agit d’un programme de deuxième cycle axé sur le développement des compétences menant à une carrière en psychothérapie. Les étudiants ayant réussi le programme pourront par la suite entreprendre les démarches afin d’être officiellement admis comme membre auprès de l’Ordre des psychothérapeutes autorisés de l’Ontario.
Autonomie
L’institution ne pouvait pas passer à côté de leur première année à titre d’université autonome grâce à une autonomie complète et entière obtenue le 1er avril dernier par le gouvernement ontarien, et ce, après 69 ans d’opération. « Ceci marque le dernier jalon indispensable à notre développement. »
L’UdeH est maintenant un établissement universitaire ontarien avec les mêmes droits, obligations et responsabilités que les autres universités de la province. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts afin d’obtenir cette reconnaissance attendue depuis six décennies.
L’institution postsecondaire a eu le temps d’ouvrir deux campus, à Kapuskasing et Timmins, compléter une réforme qui a mené à plusieurs changements, dont les cours en bloc en 2014, créer le Groupe InnovaNor et diplômer 1300 personnes avant de devenir autonome.
Une célébration publique sera organisée le 16 septembre prochain pour souligner et fêter cette reconnaissance, mais aussi ses 70 ans en action.
Selon la direction, la cohorte de cet automne accueille autant des élèves diplômés des écoles secondaires de la région et de l’Ontario que des étudiants diplômés des collèges communautaires et des étudiants internationaux provenant de partout sur la planète.
Projets
Un projet d’agrandissement est toujours sur les planches à dessin pour augmenter la capacité d’accueillir davantage d’étudiants à Hearst. Selon la direction, les installations actuelles ne permettent pas vraiment d’accueillir plus d’étudiants sur les trois campus.
Plusieurs changements ont été complétés au bâtiment de Hearst et d’autres travaux de rénovation au campus sont prévus pour l’été 2023.
Pour marquer officiellement son autonomie, l’équipe de l’Université travaille actuellement sur un relooking de son image de marque, mais pour l’instant, aucune date limite n’a été déterminée.
Photo principale : Université de Hearst
Travailler moins pour une société plus heureuse
Ericka Muzzo – Francopresse
L’Université Saint-Paul d’Ottawa a récemment annoncé un projet pilote de quatre mois qui « pourrait révolutionner [son] fonctionnement » : de juillet à octobre, tout son personnel administratif travaillera 28 heures par semaine au lieu des 35 heures habituelles, sans réduction salariale.
« Peut-être que ça va fonctionner à merveille, peut-être qu’il va falloir adapter certaines choses et peut-être aussi que ça va être un échec lamentable, on ne le sait pas tant qu’on ne l’a pas essayé! Le vrai test, ça va être le mois de septembre avec la rentrée universitaire », lance Jean-Marc Barrette, vice-recteur à l’enseignement et à la recherche à l’Université Saint-Paul.
Photo : Courtoisie
Il explique que l’établissement pense depuis plusieurs années à adopter un modèle d’heures de travail réduites et que le contexte de pénurie de main-d’œuvre n’a fait que renforcer cette volonté.
« En période de plein emploi comme on vit actuellement, il y a beaucoup de magasinage et nos principaux concurrents, ce sont l’Université d’Ottawa, l’Université Carleton, le Collège Algonquin, La Cité… C’est un phénomène qui est nouveau d’il y a un an, un an et demi : on s’échange notre personnel sans arrêt », observe Jean-Marc Barrette.
L’établissement fait le pari qu’en offrant la semaine de travail réduite — l’Université Saint-Paul est d’ailleurs la première université à le faire au Canada d’après le vice-recteur —, ses équipes demeureront plus stables, «ce qui va enlever beaucoup de pression sur les collègues et les superviseurs pour former les employés».
Jean-Marc Barrette s’attend à voir moins de stress et moins de détresse psychologique chez les employés, ce qui pourrait se traduire en une baisse des congés d’invalidité.
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Les gouvernements pourraient s’en mêler
Dans le Nord de l’Ontario, la quinzaine d’employés de la petite municipalité de Rivière des Français a l’option, depuis janvier, d’effectuer une semaine de travail comprimée en quatre jours.
Presque tous s’en sont prévalus et «les employés adorent […] Ç’a levé le moral!» d’après la mairesse, Gisèle Pageau.
Photo : Courtoisie
« On est capables de garder le bureau ouvert une demi-heure de plus par jour, donc tout le monde gagne », ajoute-t-elle, soulignant que les employés ont tout de même dû apprendre quelques-unes des tâches de leurs collègues pour compenser.
Quelques autres municipalités ont téléphoné à Rivière des Français pour s’enquérir des modalités de ce projet pilote qui doit se conclure en septembre avec possibilité de conserver ce nouveau modèle.
Photo : Page Facebook Municipality of French River
Gisèle Pageau croit que «deux ou trois» ont commencé un projet similaire et s’attend à ce que le sujet fasse l’objet de discussions lors de la conférence 2022 de l’Association des municipalités de l’Ontario (AMO) qui aura lieu à la mi-aout.
À travers le pays, d’autres municipalités comme Quispamsis et Sackville au Nouveau-Brunswick, et Guysborough en Nouvelle-Écosse tentent aussi l’expérience, poussant le Syndicat du Nouveau-Brunswick à réclamer que la Province tente un projet pilote afin d’encadrer la semaine de quatre jours.
Pour Arnaud Scaillerez, professeur à l’École des hautes études publiques de l’Université de Moncton, les gouvernements auront effectivement un rôle à jouer si le modèle continue de se répandre.
Photo : Courtoisie
« Tout dispositif nouveau nécessite d’être encadré pour équilibrer les pouvoirs entre employeurs et employés, afin d’éviter toutes déviances et toutes formes d’abus. […] Si ce dispositif devait se généraliser, il est certain qu’un encadrement légal à l’échelle fédérale, provinciale et même internationale réduirait les risques d’abus, voire d’esclavagisme moderne », indique-t-il.
D’ailleurs, le professeur a eu écho de réflexions concernant le Code du travail canadien qui viseraient à faciliter la mise en place de la semaine de quatre jours.
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Travailler moins, mais mieux
Arnaud Scaillerez, qui effectue des recherches auprès d’entreprises ayant opté pour la semaine de quatre jours, note qu’il peut s’agir d’une « contrepartie » au télétravail qui est « réservé, en règle générale, à des emplois où les tâches peuvent se faire à la maison […] des emplois qualifiés où on travaille devant un ordinateur ».
Si le télétravail est ainsi « réservé à une caste professionnelle et intellectuelle », la semaine de quatre jours peut être mise en place de manière «plus démocratique», souligne l’expert.
D’autres pays en ont d’ailleurs fait l’essai, avec succès, constate-t-il : « Il y a une augmentation du rendement des entreprises ou au moins un maintien du rendement », et ce, plus de deux ans après la mise en place du nouveau modèle dans certains cas.
Le professeur observe toutefois qu’il vaut mieux privilégier un modèle de réduction des heures plutôt que de compression, car faire autant d’heures en quatre jours, « ça peut vraiment devenir très fatigant ».
C’était une inquiétude à Rivière des Français, mais Gisèle Pageau n’a pas vu de problème à ce niveau : « On ne voit pas de négatif […] et s’ils préfèrent retourner à la semaine de cinq jours, c’est leur choix », fait-elle remarquer.
À l’Université Saint-Paul, « on a demandé à notre personnel de réfléchir sur la façon dont le travail se fait », indique Carole Audet, vice-rectrice associée, Talent, diversité et culture.
Photo : Courtoisie
« On regarde aussi à investir dans de nouveaux moyens technologiques […] revoir certaines méthodes de travail, regarder le nombre de réunions », ajoute-t-elle.
« L’objectif, c’est de le faire à cout zéro », complète le vice-recteur Jean-Marc Barrette.
Éviter de créer des «esclaves modernes»
Pour Arnaud Scaillerez, « sur le plan sociologique et philosophique, il faut voir quelle société on veut demain, qu’est-ce qu’on veut créer ».
« Est-ce qu’une société moderne, c’est une société qui gagne des milliards, ou est-ce que c’est une société où les employés et les citoyens sont heureux? C’est un vrai choix », souligne-t-il, en ajoutant que cela nécessiterait « une meilleure répartition des richesses ».
Le professeur met toutefois en garde contre le danger d’empirer le déséquilibre entre les pays : « Il faut éviter que ce soient les sociétés occidentales qui travaillent quatre jours et que pour compenser on fasse travailler davantage les autres pays. Il ne faudrait pas que d’autres pays deviennent les “ esclaves modernes ” du travail pour nous permettre à nous, sociétés occidentales déjà bien installées dans notre confort, d’en avoir encore plus. »
En Espagne, 200 entreprises volontaires participeront à un projet pilote de trois ans pour tester la semaine de quatre jours. Le gouvernement espagnol a créé un fonds de 50 millions d’euros afin de compenser les entreprises si elles subissent des pertes.
« Il y a une prise de conscience éthique et mondiale que les gouvernements doivent absolument prioriser », avertit Arnaud Scaillerez.
Photo : Annie Spratt – Unsplash
Photo principale : Courtoisie Université Saint-Paul