De plus en plus de propriétaires d’entreprises éprouvent des problèmes de santé mentale. Ce nombre serait actuellement plus élevé qu’au moment de la pandémie de COVID-19. Un sondage mené à cet effet par la Banque de développement du Canada évalue cette proportion à près de 45 % comparativement à 32 % en 2021. Étant donné le nombre d’heures grandissant consacré au travail, ces entrepreneurs sont plus nombreux à identifier l’équilibre travail-famille comme l’une des principales sources de stress. L’inflation contribuerait également à leur inquiétude.
Un nouveau sondage réalisé en ligne fait croire que la plupart des Canadiens se sentent moins en sécurité maintenant qu’ils ne l’étaient avant la pandémie de COVID-19. Le sondage de la firme Léger démontre aussi que la plupart des répondants pensent que les gouvernements provinciaux et fédéral font un mauvais travail pour lutter contre la criminalité et rehausser la sécurité publique. Les résidents de l’Ontario étaient les moins satisfaits du rendement de leur gouvernement provincial. L’enquête a également demandé si un contrôle plus strict des armes à feu permettrait aux gens de se sentir plus en sécurité. Elle a révélé que 47 % des répondants ont déclaré que cela les ferait se sentir plus en sécurité, et 42 % ont dit qu’un tel resserrement ne changerait pas ce qu’ils ressentent. Interrogés sur leur opinion sur une liste d’actions visant à rendre les communautés plus sures, les répondants ont massivement appelé à des peines plus sévères pour les personnes reconnues coupables d’infractions violentes et à de meilleurs soutiens en matière de santé mentale, ces options obtenant respectivement 81 % et 79 % de soutien. Les trois quarts des personnes interrogées ont soutenu qu’il serait avantageux d’avoir plus de policiers et 72 % ont déclaré que la résolution de la crise du logement rendrait les communautés plus sures. Au total, 1517 personnes ont répondu au sondage réalisé pour l’Association d’études canadiennes entre le 6 et le 10 avril. Le sondage ne peut pas se voir attribuer une marge d’erreur.
Au cours de la pandémie nous avons observé l’ouverture de restaurants qui ont eu le culot d’affronter le défi d’ouvrir leur commerce malgré les restrictions imposées aux entreprises. Si la Covid a imposé un mode de vie restrictif, elle a aussi apporté un vent de fraîcheur sur la façon d’aborder le commerce. Certains commerçants innovateurs ont profité de ce vent de changement pour lancer leur projet. Le resto Tiny Hub est apparu peu de temps avant la fin des restrictions pandémiques. Allons voir comment il se porte un an plus tard.
Joëlle Roy – IJL – Réseau.Presse – Le Goût de vivre
Le 19 janvier 2022, Janice et Kathleen Murton ouvraient la porte aux premiers clients de leur restaurant Tiny Hub qui a pignon sur rue au coin des chemins Lafontaine ouest et Pointe aux Cèdres. Leur menu se prêtait aux restrictions en offrant des plats à emporter. Ce n’est qu’en mars que la salle à manger a pu accueillir la clientèle.
Dès l’ouverture les sœurs sont submergées d’un appui communautaire. Les gens sont heureux de voir ce local se réanimer; là où on allait manger chez Gloria pendant plusieurs années. Dès le début, les sœurs imposent un horaire qui leur permettra de concilier travail-famille. Kathleen l’exprime : « On ne veut pas que le travail prenne toute notre vie » ! C’est pourquoi Tiny Hub n’est pas ouvert pour le souper. Aussi, on cuisine les dimanches seulement en haute saison, soit de mai à octobre. Elles ont dû attendre cinq mois avant de se payer un salaire. Cinq mois de pourboires à regarder grimper la carte de crédit, confie Kathleen.
Il y a beaucoup plus que le profit à la base de ce projet. Du début, on souhaite créer un endroit où les gens se rencontrent et se rassemblent. « Ça nous rend heureuses de rendre un service à la communauté. Le restaurant ne nous rendra pas riche » ! selon Janice. C’est pour cette raison que se greffent certaines activités sociales à la mission culinaire. Par exemple, à tous les mois, on remplit Tiny Hub de joueurs de cartes qui aiment le jeu de Euchre.
À la suite de Noël au village, le resto a vibré au rythme de la musique d’un party de cuisine. Autour des élections municipales, on accueillait une clientèle qui voulait connaître ses candidats et le conseiller David Brunelle a choisi cet endroit pour célébrer sa victoire. Bref, le restaurant est un lieu d’échange communautaire pour les gens d’ici et pour les nombreux nouveaux venus qui ont profité de la Covid pour retaper leur chalet et élire domicile dans Tiny. Eux aussi sont avides de mieux connaître l’histoire locale.
Disons que le concept « local » habite toutes les facettes de ce projet. D’abord, les ingrédients de ces petits délices sont le plus local possible. Janice est fière d’affirmer que tout est canadien, ontarien et, surtout l’été, largement produit dans Simcoe. Toute leur verdure, à l’année, provient de Operation Grow de Midland.
Sur les murs, on peut voir et même acheter des œuvres d’artistes visuels du coin. Il y en a pour tous les genres. L’an dernier, l’artiste Randy Peacock a vendu toute sa collection d’oiseaux en métal peint. Ses oiseaux de 200$ se sont envolés bien avant de rouiller !
Le menu aussi est empreint de couleur locale. On y trouve un sandwich Dorion en honneur de Danielle, fidèle cliente. Quant au McMurton, on l’a ressorti des boules à mites pour le plus grand plaisir des habitués. Il s’agit d’un sandwich pour le déjeuner avec œuf, viande, fromage que maman Murton, Donna, avait concocté dans les années 80 alors qu’elle cuisinait au club Maple Valley. Si vous y ajoutez laitue et tomate, le sandwich se renomme un Desrochers! Les gens locaux se reconnaissent et les nouveaux venus rigolent. Une cliente éclate de rire en voyant la pâtisserie « Aunt Judy’s shortbread » car n’avons-nous pas tous une « matante » qui nous a gâtés avec ses desserts ?
Notre Donna nationale a aussi fait fureur avec ses tourtières pour les fêtes. Là encore, la preuve de ce succès n’est pas dans le pudding; il est dans la recette d’un certain Omer Desjardins de Penetanguishene qui en a régalé des bouches il y a une soixantaine d’années. Donna, adolescente, était bonne copine avec sa fille. Quand elle allait chez les Desjardins après l’école, ce n’était pas pour se planter devant un écran : elle aidait à faire des tourtières. Et de toutes évidences, elle n’a jamais perdu le tour !
Il y a tant à dire sur un commerce monté sur les meilleures intentions du monde. Leur fierté, leur bonheur est palpable. Kathleen confie qu’elle est fière de se lever le matin pour aller travailler. Plus la discussion avance et plus l’émotion monte. Alors que Kathleen va quérir la pièce de résistance, Janice me raconte qu’une cliente régulière leur a offert un cadeau pour leur rendre hommage. Alma Maurice a confectionné une boîte contenant des photos et des articles tirés de cette glorieuse première année. Même la boîte est une pièce artisanale décorée de laine tissée pour faire de jolis motifs.
Alma a fait lire la lettre-hommage par maman Donna devant tous les clients dont certains se rendent compte qu’ils mangent dans un établissement bien ancré dans la vraie vie pleine d’histoires et d’émotions. « Je voulais les encourager. Elles sont tellement fines! C’est bon de pouvoir sortir manger sans aller en dehors » exprime Alma. La présentation s’est faite avant Noël car le moment était à peu près entre les anniversaires des deux soeurs.
Tiny Hub est fermé pour le mois de février, question d’équilibre et question de recharger les batteries. Elles ont hésité vu que la dernière semaine de janvier a rapporté un profit record ! Elles nous reviendront pleines d’idées et d’énergie renouvelée. Non, il n’y aura pas plus de friture ni de Coke Diet ! Que du bon à prix abordable.
Les commerces avec conscience ont une place dans notre société de consommation. Au resto Tiny Hub, la conscience aura toujours la meilleure table !
Titre : Tiny Hub .jpeg
Légende : Les deux proprios du restaurant Tiny Hub, Kathleen et Janice Murton, devant leur trophée mérité en cette fin de la première année en affaire. La table surélevée a été construite spécialement pour le poker. C’est l’oeuvre de papa Ron Murton.
Partout au pays, on retrouve dans les municipalités des clubs pour les personnes du troisième âge comprenant des activités sociales comme les cafés-causeries, les jeux de cartes, des sports ou pour pratiquer un passetemps tel que l’artisanat. Hearst ne fait pas exception avec des installations très récentes. Pierre Brochu est l’homme derrière le Club Action. Originaire de Hearst, il habitait la région de Longlac et exploitait une entreprise de camionnage. Forcé de prendre sa retraite à cause d’un problème de santé survenu en 1983, il revient s’installer dans sa ville natale une dizaine d’années plus tard. Autrefois membre du Club Soleil qui se situait dans les locaux du Conseil des Arts de Hearst et étant affilié aux Chevaliers de Colombs, il s’implique de plus en plus dans le groupe. Aujourd’hui, il est le président du Club Action, et ce, depuis 2005. « Il y avait deux clubs pour personnes âgées : le Club Soleil et l’Atelier des Pionniers. Lorsqu’on demandait une subvention, l’Atelier des Pionniers et Club Soleil tombaient dans la même subvention. Le gouvernement a dit qu’il fallait qu’on se fasse une idée, j’ai donc commencé à travailler pour unir les deux clubs. Une fois que les deux clubs ont été unis, on a commencé à bâtir en 2009 et puis le 1er juillet 2010, on rentrait dans notre bâtisse neuve », explique M. Brochu. Pour la composition du conseil d’administration, les membres sont issus des deux anciens clubs et compte 10 sièges administratifs sous le nom Club Action Hearst. Une seule employée y travaille à temps plein pour coordonner l’administration en plus d’être responsable de l’accueil. Le reste est assumé par les membres de manière bénévole. Avant la COVID-19, le nombre de membres au Club Action frôlait les 600 personnes ; maintenant ils sont plus ou moins 350 membres. Selon M. Brochu, la crainte de sortir n’est pas la seule raison pour justifier cette diminution. « Certains ne sortiront plus jamais, il y a en a qui sont au cimetière, d’autres sont au Foyer, ou sinon la pandémie a amené un autre roulement de vie. Le Club Action a été complètement fermé pendant deux ans, il y avait juste moi qui travaillais la menuiserie et j’étais tout seul. On avait même de la popote tous les jours, les gens pouvaient venir déguster une soupe et un dessert pour 5 $, mais ce n’est plus possible. Avec le prix des aliments maintenant, on aurait doublé le prix pour le même service, donc on a arrêté de le faire pour le moment », explique-t-il. Pour être membre, il faut être âgé d’au moins 18 ans et payer une cotisation annuelle de 20 $, ensuite un montant de 2 $ s’ajoute comme frais à chaque activité. Selon les loisirs, le matériel peut être acheté sur place. Pour ce qui est du bois, le Club peut compter sur des dons. Présentement, M. Brochu et d’autres membres participent à la construction de portes en bois pour l’église. Le coin où est installé l’équipement sonore de l’Église sera complètement fermé. Le design des portes a été créé par M. Brochu lui-même, il s’est inspiré de portes de cathédrales dans le film Dame de Paris. Le président est souvent seul à travailler le bois et ça le tient occupé tous les jours, parfois même la fin de semaine. Le profit recueilli par les ventes est réinvesti en totalité dans le Club. Pour ce qui est de l’avenir du Club, le principal intéressé affirme qu’il est en mode survie puisque la prochaine génération potentiellement intéressée à s’impliquer est encore sur le marché du travail. Il estime que l’écart est de près de 20 ans entre les deux générations, et ces gens ne sont pas encore prêts à s’investir. Club Action Hearst gère une page Facebook pour la publication des activités et faire connaitre les services offerts par le Club. Une version papier est aussi disponible sur place.
Trois mois après son entrée en poste, le nouveau directeur général de l’Hôpital général de Hawkesbury et district (HGH), Frédéric Beauchemin, est toujours aussi positif qu’au départ. Même si la pénurie de main-d’œuvre reste préoccupante, il se montre chanceux avec la position géographique de la ville.
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Charles Fontaine – IJL – Réseau.Presse –Le Droit
Le manque de ressources humaines est l’enjeu numéro un pour M. Beauchemin et le président du conseil d’administration de L’HGH, Guy Yelle. La plupart des employés proviennent de la région de Prescott-Russell, mais étant donné le juste milieu de la ville de Hawkesbury, des employés d’Ottawa et de Montréal y travaillent. « À mon avis, on est chanceux par notre emplacement, affirme M. Beauchemin. Il faut trouver des gens un peu plus loin dans une pénurie comme ça. »
Il soutient qu’il est important de garder les travailleurs à l’HGH, mais aussi dans le domaine de la santé. « Avec la pandémie, les gens ont décidé de changer de carrière », observe celui qui a occupé plusieurs postes à l’Hôpital d’Ottawa pendant 16 ans avant de s’amener à Hawkesbury.
Le physiothérapeute de formation croit également que le gouvernement devrait augmenter les espaces dans les collèges et les universités. « Ensuite, c’est d’aller chercher des travailleurs à l’international », ajoute-t-il.
Pour bien utiliser le personnel qui est à sa disposition, il dit s’assurer de bien jumeler la main-d’œuvre avec les services offerts. « La population est vieillissante, alors il faut s’assurer de satisfaire les besoins de la communauté. »
Plus de lits qui donnent un souffle
En avril dernier, l’hôpital inaugurait la fin de son projet de réaménagement. En doublant en superficie, le nombre de lits passait de 69 à 100 et les services d’urgence sont conçus pour accueillir jusqu’à 70 000 visiteurs par année.
L’ajout de nouveaux lits était plus que nécessaire, soulignent les deux messieurs. L’ajout de services ambulatoires permet également de sauver de l’espace dans les lits. Par contre, pour alléger l’urgence et offrir des programmes additionnels, d’autres agrandissements pourraient être de mise, selon le directeur général.
« L’agrandissement, réalisé en même temps que la pandémie et la pénurie de main-d’œuvre, a mis beaucoup de pression au niveau des ressources humaines, mentionne M. Yelle. Mais les postes ont été pourvus. On veut offrir les services plus prêts de la maison. L’élargissement des programmes et l’ajout du nombre de lits nous ont aidés à ce niveau-là. »
Long temps d’attente à l’urgence
Les temps d’attente dans les hôpitaux augmentent de plus en plus à travers la province. Cependant les temps d’attente de l’HGH sont parmi les plus longs en Ontario. Selon Santé Ontario, le temps d’attente à l’urgence avant d’être admis à l’hôpital est de 33,5 heures à l’HGH. La moyenne de la province est de 21,5 heures. Hawkesbury fait partie des six hôpitaux de la province où ce temps est le plus long.
Pour obtenir une première évaluation par un médecin, le temps moyen est de deux heures. À Hawkesbury, cette donnée monte à 3,5 heures, ce qui classe l’hôpital parmi les cinq pire de l’Ontario dans cette catégorie.
« Il faut desservir tous les besoins de la communauté. Oui, nos temps d’attente sont plus longs, mais on est le seul hôpital qui offre les soins dans notre région. Le plus proche est Cornwall et ensuite Ottawa. Je crois que la géographie joue un grand rôle là-dedans », explique Frédéric Beauchemin.
Il mentionne que l’urgence est toujours assez occupée.
Pandémie à trois volets
La COVID-19 est un enjeu toujours présent dans le milieu hospitalier. De plus, les cas de virus respiratoire syncytial et d’influenza augmentent eux aussi. « Ce sont trois maladies respiratoires et on se rattrape pour les dernières années où c’était seulement la covid. C’est ça le fardeau pour le système de santé en ce moment. Je pense qu’on va être là-dedans pour les prochains mois », souligne le directeur.
Beauchemin mise sur les nouveaux services ambulatoires et les chirurgies de jour offerts par l’hôpital pour desservir les gens de la communauté. Lorsqu’une personne requiert des soins tertiaires, elle est envoyée à Ottawa où des soins plus avancés sont offerts.
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Frédéric Beauchemin, directeur général de l’HGH (Charles Fontaine, Le Droit)
Guy Yelle, président du conseil d’administration (Charles Fontaine, Le Droit)
Frédéric Beauchemin, directeur général de l’HGH (Charles Fontaine, Le Droit)