En après-midi le dimanche 19 mai dernier, un incendie s’est déclaré sur une ile de la chaine des lacs. Un arbre serait tombé sur les fils électriques, ce qui causa un incendie dans la forêt avoisinante menaçant ainsi plusieurs chalets.
Dans un effort communautaire, un propriétaire de résidence secondaire de l’ile est allé chercher sa pompe et son boyau de pompier pour arroser le brasier. Un homme se rendant sur place dans l’intention de visiter un ami est retourné à son chalet pour chercher sa pompe et son boyau d’arrosage afin d’aider le résident à contenir le feu en attendant l’arrivée des employés du ministère des Richesses naturelles et des Forêts. Lorsque les pompiers forestiers sont arrivés sur les lieux, ils ont demandé aux deux hommes de continuer à arroser, tandis qu’eux se sont rendus de l’autre côté du foyer d’incendie pour éteindre les flammes.
Personne n’a été blessé pendant cet incident et les chalets n’ont pas subi de dommages graves, sauf une toilette extérieure qui a été emportée par les flammes. Les pompiers forestiers sont restés sur place en soirée, par prévention.
Le 23 juin 1947, un journaliste du Globe and Mail écrivait (traduction et extraits par Serge Morissette) « Plusieurs feux de forêt menacent Hearst. Il y a présentement cinq feux de forêt dans la région qui brulent hors de contrôle dans le district Hearst-Kapuskasing, et un de ces feux se veut très sérieux. Un énorme feu sur les limites de bois de Arrowland et Marathon, 20 miles à l’ouest de Hearst, menace le village et la réserve de Calstock. Les femmes et les enfants ont été évacués de Calstock cet après-midi et les hommes doivent combattre le feu à un quart de mille de leur demeure. Des bucherons des camps des environs sont venus aider à combattre le feu. Tous les avions du ministère des Forêts du district amènent présentement des pompiers forestiers avec leurs équipements. Des employés du ministère nous disent que la série de feux dans le district Hearst- Kapuskasing est centrée dans une ceinture de bois très sec qui s’étend de Calstock à plusieurs milles à l’est de Hearst. Le danger deviendra de plus en plus sérieux jusqu’à ce qu’une pluie abondante se déverse sur la région. Au coucher du soleil, le feu était rendu juste de l’autre côté du ruisseau où se trouve le moulin de Calstock. » (Simone Lecours Camiré nous parle davantage de ce feu dans son livre Ma vie sur les bords de la Mattawishkwia.) « Un vent de 25 milles à l’heure attise les flammes du feu qui a commencé près de l’autoroute Trans-Canada, à six milles d’ici. Il semble que les vents ralentissent et on espère être capable de sauver le village. Une lignée continuelle d’automobiles remplies de meubles et des gens fuyant le feu sont arrivés à Hearst cet après-midi. Un autre feu au nord de Hearst s’enlignait directement pour les fermes de certains cultivateurs, mais les représentants du ministère nous disent que les cultivateurs peuvent facilement prendre la concession vers l’est jusqu’au Lac Ste-Thérèse. Un troisième feu s’est développé au Lac Ste-Thérèse ce soir. Il y a aussi un rapport d’un autre feu dans le comté de Hanlan et une personne, à lui seul, essayait d’éteindre le feu, mais il commençait à en perdre le contrôle. Le département des forêts nous a fait savoir que ce monsieur était laissé à lui-même puisque tous les pompiers forestiers étaient occupés pour l’instant. Le feu de Calstock est le plus gros feu et il est présentement hors de contrôle. Nous ne pouvons que prier pour de la pluie. »
Comme l’explique Simone Lecours Camiré dans son livre Ma vie sur les bords de la Mattawishkwia, le vent a changé de direction à la dernière minute et le moulin Lecours Lumber avec ses maisons à Calstock ont été épargnés de même que le village de Constance Lake.
Durant les années 50, la plupart des gens de Hearst avaient une opinion très négative des chasseurs américains et du sud de l’Ontario. Ces derniers avaient la réputation de tirer sur tout ce qui bougeait dans la forêt, de ne même pas s’être informés de ce à quoi ressemblait un original avant de venir à la chasse et finalement plusieurs d’entre eux ne respectaient pas les lois de sécurité exigées pour le bien-être de tous les chasseurs. Je me souviens d’au moins trois histoires qui circulaient dans le temps.
1) Chaque année, on entendait de nouvelles histoires des gens de Hearst qui s’étaient fait tirer par des Américains, par accident. Je me rappelle en particulier, d’un jeune Houle qui avait reçu une balle dans le dos alors qu’il était en canot sur le lac avec une autre personne, par des Américains qui avaient cru que c’était un orignal à la nage.
2) Il y a aussi l’histoire d’un fermier dont une vache avait été tuée par des Américains qui croyaient que c’était un orignal.
3) Finalement, il y a l’anecdote du jeune policier de la PPO qui a reçu la visite de chasseurs américains qui voulaient savoir où aller pour tuer un original. Le jeune policier, qui aimait jouer des tours, les envoie sur la route 11, leur disant de s’installer là où il y a une enseigne « Moose Crossing » et d’attendre la venue des orignaux. Il retourne ensuite au bureau raconter à ses collègues la plaisanterie qu’il venait de faire; ils ont passé l’après-midi à rire de cette blague. Juste avant de finir son shift, le jeune policier reçoit de nouveau la visite des chasseurs américains qui viennent le remercier pour sa recommandation. Ils ont dans leur pickup deux orignaux, un buck et une femelle. Faits ou légendes, j’étais trop jeune pour vérifier ces histoires, mais elles faisaient certainement partie des discussions des gens de Hearst dans le temps. En voici quelques autres qui se rattachent à ce thème. Les commentaires suivants proviennent des réponses sur Hearstory. Armand : Je me souviens dans mon jeune âge d’un nommé Ti-Clin Francoeur à Hallébourg qui avait des chevaux à Val Côté. Ils ont tué deux chevaux. Ils les ont pris pour des orignaux. Andres (traduction) : Lorsque j’étais encore très jeune, des Américains sont venus sur la propriété de mon père à Wyborn. Mon père avait une petite ferme avec des chevaux et des vaches. Les quatre hommes sont arrêtés et se sont mis à tirer. Mon père, qui travaillait à la ferme arrive en courant et leur demande pourquoi ils tirent sur ses animaux. Ils lui répondent qu’ils croyaient que c’était un original. Laurent : Mon cousin Gérard Vaillancourt fut tué dans un accident de chasse en octobre 1960, comme le jeune Houle dans un canot. Gérald et Mona (traduction) : Gérald et Mona ont entendu dire qu’un Américain avait tiré sur la statue du premier orignal à l’entrée du village. Jim (traduction) : J’ai une histoire à raconter. Alors que je travaillais à la Banque Impériale en 1957, trois messieurs japonais sont entrés dans la banque et ont demandé pour me parler. Je leur ai demandé ce qu’ils voulaient. Ils me disent qu’ils sont à Hearst pour pêcher de l’esturgeon et que mon oncle à Toronto leur avait donné mon nom. J’ai appelé Albert Lahde et je lui ai demandé s’il pouvait aider ces messieurs. Il a accepté immédiatement. Le lendemain, l’un d’eux entre dans la banque et me demande de le suivre dehors. Et voilà, dans la boite de leur camion, il y avait trois énormes esturgeons. Albert Lahde s’était avéré un excellent guide. Vous ne pouvez pas vous imaginer le sourire radieux affiché sur les visages de ces trois hommes.
Par ailleurs, des boisés sains en bordure de terres agricoles fournissent aux animaux sauvages la nourriture dont ils ont besoin, ce qui diminue leur tendance à aller se nourrir des cultures et réduit les pertes. Et, comme les insectes ne sont pas tous bénéfiques, une belle biodiversité assurera un contrôle naturel des insectes nuisibles, grâce aux chauve-souris ou aux oiseaux qui s’en délectent.
Et enfin, ce couvert forestier apporte des avantages plus systémiques, mais qui profitent aussi aux agriculteurs. M. Saint-Pierre avance que des études « montrent que jusqu’à 25 % des gaz à effet de serre seraient absorbés par la forêt, ce qui n’est pas négligeable. Donc, de beaux boisés en santé, contrairement à ce qu’on a cru jadis, c’est aussi des terres agricoles productives.
Seulement en Ontario, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts a enregistré jusqu’à maintenant 445 foyers d’incendie sur son territoire. À peine rendu à la mi-saison qu’on peut déjà indiquer qu’il s’agit d’une saison record en matière de feux de forêt.
À travers le pays, on parle maintenant de 100 000 kilomètres carrés de forêt partie en fumée et même que certaines terres brulent toujours de manière incontrôlable. En regroupant les forêts brulées, c’est environ la grandeur du Nouveau-Brunswick et un peu plus de la moitié de la Nouvelle-Écosse.
Les changements climatiques feront que les brasiers seront de plus en plus nombreux dans les forêts, et ce, partout sur la planète. Les collectivités devront s’assurer de faciliter des ordres d’évacuation et trouver des solutions pour la piètre qualité de l’air résultant de la fumée qui peut prendre des mois avant de revenir à la normale.
Situation actuelle
Pour la région de Hearst, l’indice du risque d’incendie est considéré comme modéré. Aucun foyer d’incendie ne se trouve de Longlac à Cochrane. Les températures plus douces et les précipitations offertes par Dame Nature au cours des deux dernières semaines ont contribué à épargner le territoire du district de Cochrane.
Il ne semble plus y avoir de restrictions pour allumer des feux de joie à travers la province, toutefois certains parcs provinciaux interdissent toujours d’allumer des feux récréatifs.
Les amateurs de feux de camp peuvent maintenant s’en donner à coeur joie sans craindre d’obtenir une contravention. Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts a levé l’interdiction provinciale d’allumer des feux à ciel ouvert plus tôt cette semaine après plus d’un mois de restriction.
Le risque d’incendie de forêt est beaucoup plus faible en raison du temps plus frais et de la pluie des derniers jours. Jusqu’à maintenant, la province recense 420 brasiers, ce qui est nettement supérieur à la moyenne des dix dernières années.
La situation peut être différente selon les secteurs et les règlementations municipales. Il est recommandé de consulter les autorités locales ou le site Internet de la province concernant les différents parcs provinciaux.
Toute personne allumant un feu de camp doit être extrêmement prudente puisque les risques de feux de forêt sont quand même toujours présents. Elle doit également prendre toutes les mesures nécessaires pour entretenir le feu, le garder sous contrôle et s’assurer qu’il soit complètement éteint avant de quitter le site.
Même s’il est permis d’allumer un feu, les individus qui omettent de respecter les règles de sécurité pourraient être condamnés à une amende et tenus responsables des couts pour l’éteindre.
Dans le cadre des célébrations de
la fête du Canada, le gouvernement de l’Ontario offre aux
familles d’aller pêcher gratuitement jusqu’à dimanche prochain,
le 9 juillet.
« Pour aider les familles à célébrer
la fête du Canada, nous rendons
plus facile de se lancer sur l’eau
et de profiter des possibilités
de pêche de calibre mondial de
l’Ontario, » a dit Graydon Smith,
ministre des Richesses naturelles
et des Forêts. « La pêche est un
moyen agréable et abordable de
vivre des moments de qualité
en famille tout en communiant
avec la nature. »
Même si la pêche ne nécessite pas
de permis, les sportifs devront
avoir une pièce d’identité émise
par le gouvernement provincial ou
fédéral avec votre nom et date
de naissance.
Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts vous invite à vous renseigner sur le programme de gestion et de lutte contre les insectes nuisibles, et de lire la description du projet et du plan pour les projets spécifiques d’insecticide aériens pour contrôler l’infestation de la tordeuse des bourgeons de l’épicéa dans les districts de la rivière Abitibi, Gordon Cosens, Pineland, Romeo Malette, Spanish et les forêts du Timiskaming, dans la région de Chapleau, Wawa, Hearst, Cochrane Kapuskasing, Timmins Kirkland Lake et Sudbury. Le MRNF a approuvé l’utilisation d’insecticides dans certaines forêts qui débutera le 18 mai et se terminera le 18 juin 2023.
Depuis 1998, la Ville de Hearst a conclu une entente avec le ministère des Richesses naturelles et des Forêts pour aider le service d’incendie de Hearst à contrôler et éteindre les feux de forêt dans les limites de la Municipalité, advenant un besoin. Le dernier accord a été adopté le 13 mars 2018 et nécessitait une révision après cinq ans. Un examen de l’entente a été effectué par le superviseur local des opérations d’incendie et aucun changement n’a été proposé. La nouvelle entente doit être prolongée jusqu’à 2028. Les couts fixés pour la prochaine année sont de 1,48 $ par hectare, pour un total de 11 316,08 $ avec une augmentation annuelle basée sur l’inflation et un maximum de 4 %.
Les Comtés unis de Prescott-Russell (CUPR) pourraient fournir une aide financière aux propriétaires de petites forêts victimes de la tempête Derecho. Boisé Est, qui regroupe les propriétaires de forêts, a relancé les CUPR pour une aide concrète. Certains conseillers sont enclins à les appuyer, mais à certaines conditions.
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Charles Fontaine – IJL – Réseau.Presse –Le Droit
Les propriétaires de terrains boisés de l’Est ontarien n’ont toujours pas reçu d’aide financière d’aucun palier gouvernemental six mois après la tempête Derecho. Le vice-président de Boisé Est, Jean Saint-Pierre, a présenté mercredi à la réunion du conseil des CUPR, les impacts de cette catastrophe sur les forêts et leurs propriétaires.
Grâce à des images satellitaires, il estime que la superficie de forêts détruites dans la région est de 13,48 km2. Les pertes financières pour deux érablières sont chiffrées à 150 000 $ et 975 000 $ pour les dix prochaines années. Les gros arbres, qui sont les plus grands donneurs de sève, ont été déracinés par les grands vents. Il ajoute qu’il est impossible de travailler de manière sécuritaire dans ces boisés où les arbres sont brisés. Le travail professionnel est requis dans ces situations. Les risques de feux de forêt sont aussi plus élevés quand une plantation complètement détruite n’a pas été traitée.
Saint-Pierre martèle que les impacts environnementaux de ces ravages sont non négligeables et qu’ils affectent tout le monde. Si les forêts restent dans ces états miteux, la régénération naturelle sera plus lente et cela engendrerait une perte importante de séquestration de dioxyde de carbone, qui contribue à contrer les changements climatiques.
Qu’un petit groupe de personnes
Aux yeux du bénévole acharné, les impacts de ces destructions de forêts ne se limitent pas aux propriétaires de terrains boisés. Étant donné que les arbres contribuent à avoir un environnement plus sain, toute la population bénéficierait de forêts en santé.
Après avoir sollicité à de nombreuses reprises les gouvernements provincial et fédéral pour un appui quelconque, sans succès, il se tourne vers les comtés unis. Boisé Est, qui regroupe plus de 200 propriétaires de forêts privés, demande entre 50 000 $ et 75 000 $ de la poche des CUPR pour la réparation de ces forêts.
Même si les membres du conseil se disent sympathisants envers ces personnes, ils sont plutôt prudents de les aider financièrement. Le fait que l’argent des contribuables serait utilisé pour les propriétaires de terrains boisés les freine à offrir un appui.
« De prendre de l’argent des fonds publics au bénéfice d’un certain groupe de gens, c’est difficile pour nous, avance le président des CUPR, Normand Riopel. La province est mieux équipée, mais ils sont plus lents à prendre des décisions. […] Personnellement, j’ai eu 300 000 $ de dommages et je n’ai pas demandé cinq cents à personnes. »
Photo : Normand Riopel, président des Comtés unis de Prescott-Russell. (Simon Séguin-Bertrand, Le Droit)
Le maire de Russell, Pierre Leroux, propose que ces terrains deviennent publics, donc les propriétaires n’auront pas à payer pour leur rétablissement. « On est limité dans les fonds. Ce n’est pas parce que les autres gouvernements ne font rien que ça doit retomber sur nos épaules. Les gens de Prescott-Russell n’ont pas accès à ces terrains-là étant donné que ce sont des terrains privés. Si le but est de préserver l’environnement, il y a toujours l’option de donner ces terrains aux comtés unis, alors ils deviendront publics et ça sera de leur responsabilité. […] Ils utilisent l’environnement comme excuse pour avoir de l’argent de notre part. Nous avons déjà des milliers de kilomètres de forêt. »
Pierre Leroux, maire de Russell. (Patrick Woodbury, Le Droit)
Demande sujette à discussion
Suite à cette rencontre, Boisé Est devra fournir une lettre détaillée de ce qu’il demande aux CUPR. Le conseil débattra ensuite sur cette proposition et la décision sera rendue à la réunion du 11 janvier.
Le conseiller qui semblait le plus ouvert à la discussion mercredi est le maire de Clarence-Rockland, Mario Zanth. Il est ouvert à aidé Boisé Est pour que leurs membres aient les outils nécessaires, un programme, pour les aider à obtenir une aide financière.
Mario Zanth, maire de Clarence-Rockland. (Simon Séguin-Bertrand, Le Droit)
« Lors des inondations, on n’a pas versé une cent pour aider les personnes qui ont été inondées, mais nous avons payé pour les sacs de sable qui étaient un outil pour les aider, compare-t-il. […] Après avoir reçu la lettre de Boisé Est, la première démarche sera de la transmettre à la province pour voir si elle peut aider. Ensuite, si cela ne fonctionne pas, je suis prêt à les aider. Nous allons avoir de plus en plus de vents violents et de catastrophes naturelles et nous avons la responsabilité de penser plus sérieusement à la manière dont on pourrait aider ceux qui sont dans le besoin. »
Une des propositions a été que les CUPR égalent le montant que les membres de Boisé Est sont prêts à débourser.
Photo principale : Les Comtés unis de Prescott-Russell (CUPR) pourraient fournir une aide financière aux propriétaires de petites forêts victimes de la tempête Derecho. (Charles Fontaine, Le Droit)