Movember : Le mois de la moustache
Le mois de novembre peut être déprimant, avec l’arrivée du froid et de la neige, les journées qui raccourcissent, les virus qui reprennent de la vigueur. Pendant ce mois, il y a aussi tous ces hommes qui commencent à se laisser pousser une moustache, phénomène communément appelé Movember. Ce mouvement rassemble des hommes de partout qui désirent sensibiliser les autres au bon maintien de leur santé. La croyance populaire est que les gens amassent des fonds pour le cancer de la prostate, mais Movember inclut la santé mentale et la prévention du suicide chez la gent masculine.
La cause de la santé mentale chez les hommes est ce qui a poussé Guillaume Comeau, un père de famille qui habite à Hearst, à créer un évènement Movember à pareille date l’an passé. À ce moment-là, M. Comeau vivait un moment difficile et il a saisi l’occasion pour entreprendre une campagne de dons sur sa page Facebook personnelle. « Le mois de juin c’est le mois de la santé masculine et on n’en parle presque pas. Pour moi, c’était important à ce moment-là de créer cette information-là et la partager avec mes amis et ma famille », dit-il. Guillaume désire aussi briser le stigma autour de la force mentale qu’un homme devrait avoir, et ainsi sensibiliser ses pairs aux options qui sont offertes dans la région pour les problèmes de santé mentale masculins.
« J’ai amassé 550 $ au total, j’avais dit que j’égalerais la somme jusqu’à occurrence de 200 $ et c’est ce que j’ai fait. Mes proches ont donc donné 350 $ et moi le reste. Je mettais des mises à jour de ma moustache sur ma page », raconte Guillaume Comeau. Depuis, il porte fièrement la moustache tout au long de l’année, mais il explique que pour faire partie du mouvement, la moustache doit être rasée à la fin d’octobre et pousser durant le mois de novembre. En fonction de la pilosité de la personne, il peut y avoir quelques jours ou semaines où le look n’est pas à point, mais ça fait partie des règlements. « Cette année, je n’ai peut-être pas pris le temps de publier sur Facebook toutes les semaines pour amasser des fonds. Cependant, je me dis qu’en faisant quand même le mouvement, pour moi si j’avais des questions je pouvais quand même expliquer et éduquer un peu par rapport à cette cause-là », confie-t-il.
Le taux de suicide chez les hommes est trois fois plus élevé que chez les femmes, et au Canada ce sont 12 personnes par jour qui meurent par suicide. Sur 4012 suicides commis au Canada, 3058 individus étaient des hommes, et la santé mentale vient jouer un rôle dans ces statistiques. Selon la Commission de la santé mentale du Canada, les hommes en tant que groupe pourraient masquer leur stress et composer avec la souffrance émotionnelle au moyen de comportements et de gestes dommageables, au lieu de demander de l’aide. Cette triste réalité, la campagne Movember veut la changer. Une des options sur leur site Web est de courir ou marcher 60 km pour les 60 hommes qui meurent par suicide chaque heure dans le monde.
Le cancer de la prostate est le cancer le plus répandu chez les hommes. Toutefois, il n’est que le troisième plus meurtrier. Le taux de survie net après cinq ans est de 91 %, le deuxième taux le plus élevé derrière le cancer du testicule, et 24 600 hommes ont reçu un diagnostic de cancer de la prostate au Canada en 2022. La tendance observée est à la baisse, donc la sensibilisation pour faire les dépistages préventifs pourrait porter fruit. Malgré le fait qu’un individu survivra au cancer, le processus vécu lors de la maladie pourrait influencer sa santé mentale.
Le mouvement Movember offre des suggestions d’évènements, mais les gestionnaires sont ouverts à n’importe quelle idée de campagne de financement qui serait organisée pour soutenir la cause. Il suffit de s’inscrire, créer un profil, choisir votre défi et de le partager avec le plus grand nombre de personnes. Une application a même été créée pour l’occasion, alors les utilisateurs peuvent suivre l’évolution de leur objectif.
Photo gracieuseté de la famille Comeau
