On ne peut pas dire que le hockey est en santé au Canada ! Avant la pandémie, les inscriptions étaient en baisse partout du Canada et, d’après moi, la pandémie vient de donner le coup de grâce. Pourquoi les jeunes ne veulent-ils plus jouer au hockey ?
Année après année, les associations de hockey mineur du Canada enregistrent des baisses d’inscriptions. Selon le rapport de Hockey Canada de 2020-2021, toutes catégories confondues, filles et garçons, seulement 385 190 inscriptions ont été enregistrées au pays. En 2006-2007, 546 237 joueurs étaient inscrits au pays et la meilleure saison était en 2014-2015 avec 639 510 inscriptions.
Il ne fallait pas paniquer de voir les inscriptions baisser après la saison 2020-2021, puisque la pandémie débutait, la plupart des arénas fermaient et personne ne savait vraiment ou on se dirigeait. Le vrai problème, c’est que les jeunes ne sont pas de retour en 2022 ! Ils ont découvert qu’il n’y avait pas juste le hockey dans la vie !
Les baisses d’inscriptions, surtout au niveau masculin, ne datent pas de la pandémie. Avant la COVID-19, le hockey féminin gagnait en popularité, passant de 73 791 inscriptions en 2006-2007 à 102 959 en 2018-2019, mais les garçons ont passé de 552 016 en 2014-2015 à 504 084 en 2019-2020.
À mon humble avis, j’espère me tromper, mais ce n’est pas de sitôt qu’on remarquera plus de 600 000 inscriptions au hockey mineur d’un océan à l’autre. Pour que le sport national du Canada soit intéressant, ça demande de l’effort, du travail en équipe, de la persévérance, du dépassement de soi, de la rigueur et les enfants de notre époque ne sont plus rendus là.
Les sports individuels sont de plus en plus populaires et les jeux d’équipe sont beaucoup plus populaires derrière les écrans à la maison que sur une glace.
Je pense également que les jeunes parents n’ont plus l’intérêt à encourager leur enfant vers ce sport qui est dispendieux, demande beaucoup de temps et de sacrifices. C’est rendu qu’on écoeure les parents avant même d’entrer dans l’aréna. Il faut suivre des formations à titre de parents, c’est grave pas à peu près. Encore une fois, parce que 5 % des parents se comportent comme des imbéciles, il faut faire payer tout le monde.
Les grands penseurs à Hockey Canada ont tellement voulu encadrer les organisations qu’ils ont oublié le principal : le plaisir de jouer. Il faut cesser de penser à former les futurs joueurs de la LNH et tout simplement encadrer des parties de plaisir. De toute façon, les meilleurs joueurs finissent toujours par se rendre dans la LNH quoiqu’il en soit, peu importe le chemin.
Prenez le cheminement de carrière de David Perron qui s’aligne avec les Red Wings de Détroit. Il a toujours été ignoré des équipes élites de sa ville natale. Il est passé du midget B en 2004 à la Ligue junior AAA du Québec en 2005, à la Ligue junior majeur du Québec en 2006, à la Ligue nationale en 2007. Ce n’est certainement pas l’encadrement et les jeux détaillés lors de son passage dans la Ligue midget B qui ont fait de lui ce qu’il est actuellement. Il s’amusait tout simplement.
Le hockey sert à aussi développer de bonnes personnes. Apprendre à jouer en équipe, se dépasser selon son niveau personnel et surtout initier les enfants à la socialisation. C’est vivre des émotions autant positives que négatives peu importe le calibre. C’est d’apprendre à perdre, mais aussi à gagner.
Tout le monde égal
Lorsque j’entends les moralisateurs dire que l’important ce n’est pas de gagner, c’est de participer ! Franchement, c’est pas mal looser ! Tu joues en équipe, tu t’amuses en équipe et tu donnes tout ce que tu as pour gagner dans le plaisir. Pas dans les 72 plans de matchs et les 75 structures des entraineurs. Je comprends qu’il faut une certaine stratégie, mais il y a des limites.
Il est évident que je me souviens davantage des tournois gagnés que de perdus, je me souviens aussi quand même des tournois où mon équipe a été éliminée rapidement, mais la chambre des joueurs n’était pas triste parce qu’on avait l’impression d’avoir tout donné et d’avoir contribué. Je me souviens aussi des défaites lors de certains tournois où le coach avait préféré me laisser sur le banc ! Ce genre d’expérience m’a fait détester le hockey en plus d’engendrer de la haine.
Autre problème : lorsque les organisateurs placent intentionnellement tous les meilleurs joueurs dans une même équipe et laissent le reste pour les autres. Voilà un autre élément nocif qui décourage les jeunes. Cela arrive trop souvent, et ce, partout, même à Hearst pour ne pas dire surtout à Hearst.
Pour moi, dans le sport comme dans la vie, il faut tout donner pour essayer de gagner ! Je suis aussi intense lors d’une simple partie de Monopoly ou une joute de 500 aux cartes… tu joues pour gagner ! Sinon, ça donne quoi ? Si tu perds, au moins tu as fait de ton mieux et ça, personne ne peut te l’enlever.
Autre problème avec les nouvelles générations, on ne leur apprend plus à perdre et à vivre des échecs. On élève nos enfants dans la soie et il ne faudrait surtout pas qu’ils aient de la peine. Plus tard, lors du premier échec, ils tombent en dépression et c’est la fin du monde.