L’inflation a eu pour effet d’attirer davantage de bénévoles aux activités de glanage permettant d’amasser les surplus dans les champs des producteurs maraîchers dans toutes les régions du Québec.
Cette constatation provient des responsables de plusieurs organismes chargés de ces activités de cueillette. « C’est incontestable que l’inflation a un impact sur l’inscription des bénévoles qui font les récoltes », affirme Eloïse Chamberland, coordonnatrice de Maski Récolte, en Mauricie. Entre 2021 et 2022, les inscriptions ont doublé, en passant de moins de 200 à plus de 400.
« Autant les bénévoles que les organismes auxquels nous distribuons le tiers de la récolte nous disent que cette aide fait une réelle différence. »
Les propriétaires de la ferme Les Jardins du Petit-Trompe-Souris, à Maskinongé, Laurianne Croisetière et Marco Lacasse, accueillent des bénévoles depuis le début du glanage de leur secteur, il y a plus de cinq ans. « Dès qu’on évalue qu’il y aura des surplus, on contacte Maski Récolte, explique la productrice. Les bénévoles viennent vider le jardin et repartent avec des aubergines, des poivrons, des courges, des choux de Bruxelles… Ça nous fait plaisir de savoir que nos surplus servent à la communauté. C’est une belle culture de partage ! »
C’est le même sentiment qui anime Jonathan Daigle, de la Ferme des Possibles, à Saint-
Valère dans le Centre-du-Québec, qui collabore avec Artha-Récolte depuis ses premières récoltes en 2018, l’année où l’organisme a lancé ses activités. En 2021, ce sont 11 tonnes de légumes qui ont été récupérées dans ses champs et le propriétaire, lui-même, en a distribué aux organismes communautaires des environs.
« C’est vrai qu’au début, on était un peu réticents de laisser entrer des gens sans expérience dans les champs, dit-il, mais tout se passe très bien. Les participants se concentrent vraiment sur ce qu’ils ont à faire.
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Une douzaine de bénévoles s’affairent à vider le champ de la ferme Les Jardins du Petit-Trompe-Souris, de Maskinongé, qui est ouvert au glanage depuis plusieurs années. (Photo : gracieuseté de Maski Récolte)
La Municipalité de la MatticeVal Côté rencontre des problèmes concernant le projet de réfection de sa station de traitement de l’eau et celui du chemin Ressor. La pénurie d’entrepreneurs et l’inflation contribuent aux dépassements de couts qui forcent les élus à prendre des décisions afin de prioriser des travaux. Mattice-Val Côté avait présenté une demande de financement en septembre 2021 pour les divers projets de réparation à accomplir à l’usine de traitement de l’eau. Le budget avait été établi à 55 000 $ pour recouvrir le toit en tôle, 30 000 $ pour réparer les murs et plafonds endommagés par l’infiltration d’eau par le toit, 25 000 $ pour remplacer une pompe défectueuse, 20 000 $ pour déplacer la génératrice à l’extérieur et 19 500 $ pour les dépassements de cout.
Le total s’élevait à 149 500 $ et la Municipalité comptait sur le gouvernement fédéral pour absorber 40 % de la facture, 33,33 % du provincial et la différence de 39 871,65 $, soit 26,67 %, payé par la Municipalité. « La couverture a 20 ans, elle a coulé dans le passé ; les murs et le plafond ont été abimés par l’eau. Aussi, on a des pompes à la rivière qui poussent l’eau au plan et ces pompes-là ont de l’âge, on a commencé à les remplacer. Avec les nouvelles pompes, on a des économies en énergie », indique M. Dupuis.
L’approbation du financement a été annoncée en avril 2022, toutefois lorsqu’est venu le temps de trouver un entrepreneur pour accomplir les travaux, aucune entreprise n’a soumissionné. Un nouvel appel d’offres a été émis en février 2023 et deux soumissions ont été obtenues : la plus basse à 146 285 $ et la deuxième à 197 750 $.
Le montant accordé à l’entrepreneur ne comprend pas l’achat de la pompe au cout de 38 000 $, la réparation intérieure de 30 000 $ et le déplacement de la génératrice à 20 000 $. Finalement, seulement le recouvrement du toit et le remplacement de la pompe seront effectués en 2023. « On va travailler pour trouver du financement pour faire les autres travaux parce qu’à titre de Municipalité on est encore fragile côté budget », avoue le premier magistrat. Devant cette nouvelle réalité, la Municipalité sera dans l’obligation de présenter une révision du projet auprès du Fonds ontarien d’investissement communautaire. La mauvaise nouvelle est qu’une telle demande peut prendre de trois à six mois avant d’obtenir une réponse, ce qui pourrait reporter le projet à l’été 2024. Ainsi, la Municipalité n’est pas à l’abri d’une autre augmentation de cout.
Chemin Ressor
La Municipalité obtient de manière récurrente un montant d’argent provenant du Fonds d’appui au développement du Nord de l’Ontario, et au cours des trois dernières années une somme de 190 358,10 $ a été accumulée. Ce financement pourrait être utilisé pour améliorer certains éléments du chemin Ressor. Le projet initial comprenait le remplacement du plus gros ponceau de bois estimé à 130 000 $, de trois autres plus petits ponceaux à 30 000 $, le creusage des fossés sur une distance de 2,5 kilomètres à 25 000 $ et l’ajout de granuleux pour 30 000 $. Ce projet était donc évalué à 215 000 $ en janvier 2022. La direction de la Municipalité a une fois de plus cette année demandé une prévision budgétaire et cette fois-ci le cout pour accomplir ces mêmes travaux s’élève maintenant à 950 000 $. Sur une période de 12 mois, l’évaluation a augmenté de 735 000 $. Puisque les petits ponceaux ont été commandés, la Municipalité propose que l’équipe des Travaux publics s’occupe de l’installation. La location d’une pelle excavatrice avec un opérateur et l’achat de granuleux servira à exécuter les travaux cet été. « Pour le plus gros ponceau fait en bois, on va le réévaluer parce qu’on prétend qu’il pourrait être encore bon pour plusieurs années. On va essayer d’arranger ça, mais il y a aussi beaucoup de travail à faire dans plusieurs concessions à Val Côté dans les prochaines années. »
FRANCOPRESSE – Cette semaine sur la Colline : séjour diplomatique mouvementé en Asie pour Justin Trudeau, la pénurie de médicaments pour enfants pourrait persister, crêpage de chignon en Chambre à propos de Disney + et course à la chefferie chez les verts.
Mélanie Tremblay — Francopresse
Échanges tendus en Asie et tir de missile nord-coréen
En marge du G20, à Bali en Indonésie mardi, le premier ministre Justin Trudeau a interpelé le président chinois Xi Jinping à propos notamment de l’ingérence de son pays dans les élections fédérales de 2019, tel que le rapportait Global News le 7 novembre.
Crédit photo : Capture CPAC
La brève rencontre non officielle entre les deux hommes, qui s’est déroulée dans une zone non accessible aux médias, a fait les manchettes au Canada. Une situation qui a déplu au président chinois qui a accusé Justin Trudeau, le lendemain, d’avoir divulgué de l’information aux médias canadiens. « Tout ce dont nous avons discuté a été rapporté aux médias. Ce n’est pas approprié », a-t-il indiqué par un interprète lors d’une rencontre informelle. Le président chinois a déclaré que les deux hommes devraient avoir des conversations respectueuses, « sinon, on ne peut pas prévoir les résultats ».
Discussion entre Justin Trudeau et Xi Jinping. Bali, Indonésie, le 16 novembre.
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Vendredi, rendu au forum de la Coopération économique de la zone Asie-Pacifique (APEC) en Thaïlande, le premier ministre a été convoqué à une réunion d’urgence à la suite d’un tir de missile balistique de la Corée du Nord. L’engin s’est abimé en mer de l’Est à 1000 km de Pyongyang. Un geste que le premier ministre a qualifié « d’irréfléchi ».
Justin Trudeau a conclu sa tournée dans la région indopacifique vendredi pour aller participer au 18e Sommet de la Francophonie à Djerba, en Tunisie.
1 million de flacons de médicaments pour enfants
Santé Canada a confirmé vendredi que le pays recevra 1 million de flacons d’analgésiques pour enfants au cours de la prochaine semaine. Les produits seront distribués dans les pharmacies et chez les détaillants dès le début de la semaine prochaine.
Santé Canada avait été informé du risque de pénurie d’ibuprofène et d’acétaminophène liquide pour enfants et nourrissons en avril dernier. Selon l’agence, les manufacturiers canadiens avaient alors confirmé pouvoir répondre à la demande.
« La production a doublé au Canada comparativement à l’an dernier et demeure toujours insuffisante », a expliqué en conférence de presse le Dr Marc Berthiaume, directeur du Bureau des sciences médicales à Santé Canada.
La présence constante de virus respiratoires tout au long de l’été et de l’automne a mené à une augmentation de la demande. Ce n’est qu’au cours des derniers mois que Santé Canada s’est penché sur la possibilité de s’approvisionner à l’étranger.
Le Dr Bureau confirme que les exigences en matière d’étiquetage dans les deux langues officielles n’a pas ralenti l’approvisionnement.
Stabilisation de l’inflation et crêpage de chignon en Chambre
Le taux d’inflation est resté stable depuis les trois derniers mois pour s’établir à 6,9 % en octobre au Canada. « Le ralentissement de la croissance des prix des aliments a contrebalancé l’accélération de la croissance des prix de l’essence et du cout de l’intérêt hypothécaire », a indiqué Statistique Canada, mercredi.
Dans un souci de donner un exemple concret d’économies que peuvent faire les familles, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, indiquait la semaine dernière que sa famille avait mis fin à son abonnement à la plateforme Disney +.
Crédit photo : capture d’écran
Une déclaration que le chef de l’opposition officielle, Pierre Poilievre, s’est empressé de remettre sur le nez de la ministre en chambre cette semaine.
Crédit photo : Inès Lombardo
« [Les libéraux] avaient dit que les taux d’intérêt resteraient bas pendant des décennies et que les gens pouvaient donc continuer à emprunter. [La ministre] a ensuite dit que les Canadiens devraient payer leur facture de chauffage de 6 000 $ en annulant leur abonnement de 13 $ à Disney +. C’est le conseil que nous donne la ministre des Finances. »
Cette dernière s’est empressée de répliquer. « Le chef conservateur vit dans une maison du gouvernement de 19 pièces, il n’a pas à payer de loyer ni d’hypothèque, il a accès à un chef et à un chauffeur. Tous ces privilèges sont une reconnaissance du rôle essentiel de l’opposition officielle. Mais avec ce privilège, vient une responsabilité ». La ministre a demandé que le chef conservateur s’excuse auprès des Canadiens pour leur avoir prodigué de mauvais conseils pendant la course à la direction alors qu’il encourageait les investissements en cryptomonnaie.
Une nouvelle direction chez les verts samedi
Le Parti vert du Canada connaîtra un nouveau ou des nouveaux chefs samedi. En tout, six personnes se présentent à la succession d’Annamie Paul, dont deux duos.
L’ancienne cheffe du parti, Elizabeth May, tente de reprendre la direction des verts en duo avec l’ancien journaliste québécois Jonathan Pedneault. Le second duo dans la course est constitué d’Anna Keenan de l’Île-du-Prince-Édouard et du Montréalais Chad Walcott. Les candidats Simon Gnocchini-Messier, du Québec, et Sarah Gabrielle Baron, de l’Ontario se présentent quant à eux en solo.
Crédit photo : Grady Lawlor
Après la piètre performance des verts, qui n’ont fait élire que deux députés aux élections de 2021, la cheffe Annamie Paul avait annoncé sa démission. Cette dernière n’avait pas réussi à décrocher le siège dans la circonscription de Toronto-Centre.
Les derniers chiffres de Statistique Canada démontrent que les ménages canadiens sont de plus en plus endettés. La différence entre le revenu et l’endettement des Canadiens a environ une fois de plus augmenté au deuxième trimestre. Les dettes augmentent plus rapidement que les revenus, selon Statistique Canada, et ce, en pleine inflation alors que le taux d’intérêt ne cesse d’augmenter.
En moyenne, pour chaque dollar gagné, un Canadien à environ 1,82 $ de dette sur le marché du crédit. Statistique Canada démontre du même coup que le revenu disponible des familles a augmenté de 1 %, alors que leur dette sur le marché du crédit augmentait de 2,1 %.
Il est également indiqué que les ménages ont ajouté 56,3 milliards de dollars de dettes au deuxième trimestre, dont 48,7 milliards de dollars en prêts hypothécaires.
Le cumulatif des dettes des familles, mesuré comme le total des paiements obligatoires du principal et des intérêts sur la dette du marché du crédit en proportion du revenu disponible des ménages, était de 13,63 % au deuxième trimestre, contre 13,34 % au premier trimestre.
Inflation
Pendant ce temps, les libéraux fédéraux se disent déterminés à en faire plus pour aider les Canadiens à contrebalancer les effets de l’inflation. Le cout de la vie est au coeur des discussions du caucus réuni au Nouveau-Brunswick cette semaine.
Rachel Bendayan, secrétaire parlementaire du ministre adjoint des Finances, affirme que, pendant les vacances d’été, les députés ont tous entendu très clairement de la part de leurs électeurs à quel point il est devenu difficile de continuer à payer les factures.
Les libéraux prévoient doubler les remboursements de TPS, offrir des prestations de soins dentaires aux familles à faible revenu avec de jeunes enfants et augmenter une allocation de logement locatif, mais ont dû reporter le déploiement des politiques jusqu’après les funérailles de la reine.
En un an : + 7,7 %. C’est la progression moyenne des prix à la consommation entre mai 2021 et mai 2022, selon Statistique Canada. Du jamais-vu depuis janvier 1983. Deux secteurs portent cette inflation galopante : l’alimentation, qui a pris 9,7 % au mois de mai, et surtout l’énergie et l’essence, qui ont respectivement bondi de 34,8 % et 48 %, en un an.
La flambée affecte l’ensemble des provinces et territoires, mais l’inflation fait parfois le grand écart.
La hausse des prix à l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.) a atteint 11,1 % en mai, selon les chiffres publiés par Statistique Canada ; soit plus du triple que les 3,5 % enregistrés au Nunavut.
Les Territoires du Nord-Ouest, bien que frontaliers du Nunavut, ont vu leurs prix grimper de 7,5 %, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick de 8,8 %, alors que la Saskatchewan n’affiche que 7 % d’augmentation, soit le niveau le plus bas de toutes les provinces.
Des écarts qui s’expliquent entre autres par le prix de l’énergie, de l’immobilier et du transport des aliments.
La régulation du cout de l’énergie fait une différence
L’une des raisons qui expliquent cet écart notable entre les provinces est le poids de l’énergie dans le budget des ménages. Il est par exemple beaucoup plus lourd à l’Î.-P.-É., au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. Le renchérissement des tarifs de l’essence et du mazout affecte durement les habitants des trois provinces de l’Atlantique. Rien qu’à l’Î.-P.-É., les prix de l’essence se sont envolés de plus de 57 % et ceux du mazout de plus de 120 % au cours de l‘année.
« On dépense beaucoup plus que les autres Canadiens pour se chauffer, car beaucoup de maisons sont chauffées au mazout, contrairement au reste du pays, où le recours au chauffage électrique et au gaz naturel est plus répandu », analyse James Sentance, professeur d’économie à l’Université de l’Î.-P.-É.
Photo : Courtoisie
À l’inverse, en Alberta, certaines mesures budgétaires prises par le gouvernement provincial au printemps dernier ont réussi à limiter l’impact de la valse des étiquettes sur le pouvoir d’achat. La suspension de la taxe provinciale sur les carburants et les remises de 150 $ offertes sur les factures d’électricité ont permis de réduire l’importance de l’envolée des prix. En mai, l’inflation s’élevait ainsi à 7,1 % en Alberta, un chiffre en dessous de la moyenne nationale.
Plus au Nord, au Nunavut, la régulation des tarifs de l’énergie et des carburants, une particularité unique au pays, explique en partie le taux d’inflation singulièrement faible.
« Le diésel mais aussi les tarifs d’électricité résidentiels — jusqu’à un certain niveau d’utilisation mensuelle — sont largement subventionnés », détaille Trevor Tombe, professeur d’économie à l’Université de Calgary. Et d’insister : « Quand on parle d’inflation, on parle de croissance des prix, ça ne dit rien du niveau des prix qui demeure très élevé au Nunavut, mais aussi au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest. »
Trevor Tombe soulève également un «problème de collecte de données» dans les territoires canadiens. « Statistique Canada ne mesure pas les prix partout, les seules vraies évaluations se font à Yellowknife, Whitehorse et Iqaluit, regrette l’économiste. Il peut y avoir des dynamiques de prix très différentes dans des communautés plus éloignées qui ne sont pas prises en compte ».
Photo : Courtoisie
Le secteur de l’énergie n’explique toutefois pas à lui seul la situation. Cette disparité des taux d’inflation entre provinces et territoires reflète aussi des différences dans le cout du logement.
En Saskatchewan, les prix de l’immobilier ont seulement augmenté de 3,9 % entre mai 2021 et mai 2022, alors que pendant la même période ils ont grimpé de 15,4 % au Manitoba.
Résultat, la Saskatchewan a le taux d’inflation le plus bas au pays (7 %), et le Manitoba, le plus élevé dans l’Ouest (8,7 %).
D’une manière générale, Nicolas Marceau, professeur d’économie à l’Université du Québec à Montréal, rappelle que « la façon dont la concurrence joue dans les différents secteurs d’activité » explique aussi que les prix n’évoluent pas partout au même rythme. « Plus un marché est petit, comme celui de l’Î.-P.-É., moins il est concurrentiel, et plus les prix sont susceptibles d’augmenter rapidement », résume-t-il.
Plus cher pour se nourrir en Atlantique
Enfin, ajoute Nicolas Marceau, les couts du transport ne sont pas totalement étrangers aux rythmes d’inflation constatés. « La distance entre les marchés et les sources d’approvisionnement ou les ports d’entrée est le principal facteur des variations des couts des aliments entre les provinces », précise-t-il.
Au Canada, le Saint-Laurent, l’Ontario et le port de Vancouver constituent les grandes portes d’entrée des marchandises, que ce soit par voie terrestre ou maritime.
« À l’Est, un cout de transport supplémentaire s’ajoute pour les provinces de l’Atlantique et les distributeurs veulent le récupérer, observe Mario Seccareccia, professeur émérite d’économie à l’Université d’Ottawa. Quant à l’Ouest, si les marchandises arrivent à Vancouver, elles s’y vendront moins cher que dans les Prairies, où elles doivent parcourir un trajet en train supplémentaire pour y parvenir. »
« Certaines provinces peuvent aussi être avantagées par la présence de productions alimentaires importantes ou d’usines de transformation, et d’autres qui n’en ont pas sont plus vulnérables à des prix élevés », souligne le spécialiste.
La hausse du taux directeur divise
Le 13 juillet, la Banque du Canada a rehaussé son taux directeur d’un point. Il s’élève désormais à 2,50 %. Par cette décision, l’organisme régulateur tente de freiner l’inflation qui, en mai dernier, a atteint un record en 39 ans.
L’économiste Nicolas Marceau accueille favorablement cette annonce : « C’est efficace, le relèvement des taux d’intérêt sur les prêts hypothécaires va dissuader les particuliers d’emprunter, les inciter à épargner davantage et à dépenser moins. »
L’économiste Mario Seccareccia se montre lui plus prudent quant à l’efficacité d’une telle mesure. « La banque centrale contrôle uniquement l’inflation sur certains secteurs comme l’immobilier, alors que l’actuelle flambée des prix est en large partie due à la hausse des couts de l’énergie », estime-t-il.
Le prix de l’énergie dépend en effet de facteurs internationaux comme la guerre en Ukraine ou la persistance de tensions sur les chaines d’approvisionnements liées aux confinements en Chine. À terme, Mario Seccareccia craint une tempête économique durable, avec un possible retour de la stagflation, soit une période de stagnation économique combinée à une inflation élevée.
Photo : Giovanna Mazza
C’est pourquoi l’économiste Trevor Tombe appelle plus que jamais les autorités, fédérales et provinciales, à soutenir les ménages à faible revenu, « frappés plus durement par la flambée des prix » : « C’est un moment décisif, les gouvernements peuvent verser des allocations ciblées pour augmenter les revenus des plus pauvres et atténuer les effets inégalitaires. »
L’inflation sera dans toutes les actualités économiques du monde et l’Est de l’Ontario ne fera pas exception.
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Pierre St-Amant
IJL – Réseau.Presse – Le Régional
En commençant, la situation de la main d’œuvre, la pénurie ne se résorbera pas de sitôt. Si l’on peut espérer qu’il y aura un retour au travail de certains travailleurs. Les « Baby Boomers » qui ont devancé leur date de retraite par crainte de la Covid, (Covid est féminin) ne retourneront pas de sitôt au travail. Si l’on se fie aux nombreuses enseignes « Nous embauchons » la région n’est pas à l’abri de ce phénomène.
Deuxièmement, l’incertitude entourant la Covid risque de continuer à ralentir la reprise économique. Si les hospitalisations dues au variant Omicron semblent se stabiliser, nous ne sommes pas à l’abri de mesures plus importantes. C’est difficile de prévoir l’évolution de la situation avec la Covid et nous ne sommes pas à l’abri de plus des perturbations qu’elles engendrent.
Ce qui est nouveau c’est un retour en force de l’inflation. Avant le début de la pandémie, la pression inflationniste a été minimisée par trois dynamiques : un contrôle rigoureux des taux d’épargnes par les banques centrales, la mondialisation de la production des biens et service services et l’augmentation du niveau d’épargne des individus. Mais, la situation a changé complètement avec la Covid. L’inflation a atteint un sommet depuis 2003 avec un taux de 4,7 % au mois de novembre dernier. Encore plus dramatique est la montée des prix d’énergie avec 43 % et ceux des légumes avec 9,8 %. L’immobilier a vu une hausse de 18,2 % entre octobre 2020 et octobre 2021. Pour les courtiers immobiliers des deux côtés de la rivière, le marché dans la région devrait se stabiliser, mais demeurera un marché de « vendeur » pour 2022.
Les économistes ne s’entendent pas sur la durée de l’inflation, mais tous sont d’accord que l’inflation sera importante au moins pour la première moitié de la nouvelle année. D’autres incertitudes pourraient nous réserver de mauvaises surprises. La situation mondiale et très instable avec la Chine et la Russie qui menacent leurs voisins et les effets néfastes des changements climatiques pourraient nous mener à des désastres environnementaux.
Pour les investisseurs, l’année 2021 a été très bonne avec des augmentations impressionnantes des bourses. L’index S&P 500 détient le record avec une augmentation de 27 %. Pour la bourse de Toronto, les valeurs ont accru de 22 %. Les grandes firmes technologiques et les compagnies énergétiques en particulier ont vu des augmentations substantielles. Malgré ces augmentations, on ne peut parler de bulles, car les revenus des compagnies étaient au rendez-vous. Il est difficile de s’attendre à des performances similaires cette année et une douche froide est tombée sur les investisseurs dès le mois de janvier avec une baisse de 10 % au Nasdaq. Malgré cette « correction », Marie-Ève Yelle de Valeurs Mobilières Desjardins à Hawkesbury croit que les bourses auront, quand même, une autre année positive pour plusieurs raisons. Les dépenses en infrastructure, l’expansion de la classe moyenne en Asie, les dépenses liées à la transition vers un monde plus virtuel et la quantité des liquidités toujours disponibles, devraient assurer une année positive pour l’économie. Mme Yelle voit beaucoup de volatilité dans les marchés, mais si les investisseurs ont des portefeuilles bien équilibrés ils peuvent avoir confiance sur le long terme. Selon Warren Buffett, « le marché boursier est un instrument pour transférer l’argent des personnes impatientes vers celles qui sont patientes ».
Pour les consommateurs, ces incertitudes conseillent la prudence afin de prévoir des situations plus difficiles. Ils doivent être prêts à faire face à la montée de l’inflation ou à d’autres incertitudes. Avec la réduction des aides financières du gouvernement, les risques de faillite repartent à la hausse. Malgré ces aides, l’endettement des Canadiens est maintenant près de 1,77 $ pour chaque dollar de revenu disponible. Bref, les consommateurs doivent réduire leur niveau d’endettement, surtout celui avec les cartes de crédit qui ont des taux exorbitants. Les dépenses liées à d’hypothèques, qui sont la plus grande dépense pour une famille moyenne, pourraient voir leurs taux augmentés de quelques pourcentages. Les familles pourraient se préparer en prenant un taux fixe avant la montée des taux, surtout si leur marge de manœuvre ne peut s’adapter à des augmentations substantielles.
Pour plus de conseils sur la gestion des finances, plusieurs sites sur Internet guident l’usager sur des sujets financiers. Le site du Centre d’éducation financière Entraide budgétaire Ottawa (EBO) et le site du gouvernement du Canada, « Six étapes pour sortir de l’endettement », offrent des conseils tels que l’élaboration d’un budget, qui demeure le premier pas pour reprendre le contrôle des dépenses.