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Hearst a toujours joué un rôle dans les romans historiques de Terry West, mais jamais autant que dans ce dernier.

J’ai demandé à mon invité ce qu’il y avait dans ce nouveau livre qui pourrait inciter les gens de Hearst à vouloir le lire. Probablement parce que l’action se déroule dans la région de Hearst dans les années 1940. Le texte à la quatrième de couverture donne une brève description, sans dévoiler toute l’intrigue.

« Nous sommes en 1939 et Jari Hoivuneimi, nouvel immigrant à Hearst, est retourné en Finlande pour combattre les Russes qui envahissent sa patrie. Cinq ans passent, et un Jari sous le choc, maintenant un fugitif des deux côtés de l’Atlantique, revient en cachette au Canada. Son retour est motivé par le désir de revoir Kerttu Nurmi, la femme de Hearst qu’il a laissée derrière lui. Mais à mesure qu’il approche de la ville, il commence à perdre son sang-froid. Kerttu sera-t-elle repoussée par son état actuel, hagard et démoli par la guerre ? Pire, serait-elle avec quelqu’un d’autre ? Terrifié par ce qu’il pourrait trouver, il disparait dans le bois pour reprendre confiance et guérir. Pas pour toujours, se dit-il, juste assez longtemps pour que son corps et son esprit reviennent à la normale. Mais la convalescence prend du temps. Les mois s’éternisent. Il essaie de faire de la trappe, mais de nouvelles complications s’accumulent : un prisonnier de guerre allemand échappé de Newago Timber, des voleurs de fourrure, la solitude… Tôt ou tard, il devra se donner du courage, se rendre en ville et approcher Kerttu. La seule note positive dans son coin est Otto Schneider, un huttérite à la retraite de Reesor, qui vit maintenant dans une cabane à l’est de Jogues ».

J’ai demandé à l’auteur si les Finlandais de Hearst sont vraiment retournés en Finlande pour combattre les Russes en 1939. Selon Terry, beaucoup d’entre eux l’ont fait. Le regretté Mauno Jansson avait une longue liste de noms. Plusieurs sont morts à la guerre, d’autres sont revenus avec des médailles. Terry poursuit en disant que les Finlandais de Hearst étaient unis sur la nécessité de vaincre les Russes, mais divisés sur la politique. Certains étaient d’ardents communistes, d’autres non. Cela a conduit à de sérieux combats au Finn Hall sur le chemin du Lac Ste-Thérèse. Selon Mauno, un Finlandais de retour avait combattu avec les Russes et avec une si grande communauté finlandaise, il n’a pas duré longtemps à Hearst.

J’ai demandé qu’est-ce qui avait provoqué la guerre russo-finlandaise et Terry m’a répondu que la Russie a accordé l’indépendance à la Finlande en 1921, puis a voulu la récupérer en 1939. Cela rappelle l’histoire de l’Ukraine. La Russie l’a libérée en 1992 et veut maintenant la reprendre. La différence est que l’Ukraine obtient des armes occidentales, tandis que la Finlande n’en a pas eu et a perdu la guerre : 89 000 morts finlandais, 380 000 russes.

Comme suite à ma question sur l’importance de l’histoire dans ses livres, Terry explique qu’il écrit des romans historiques et qu’il est donc important de garder le contexte précis. Son premier objectif est que le lecteur soit intéressé, donc il doit y avoir du suspense. Si le lecteur apprend un peu d’histoire en cours de route, c’est un double succès. Or, ses personnages sont peut-être fictifs, mais les faits historiques entourant les évènements se doivent d’être exacts. J’ai finalement demandé ce qui l’a inspiré à écrire cette histoire en particulier. Il m’a parlé d’un souvenir récurrent d’hommes solitaires, trappeurs, prospecteurs, qui entraient à l’épicerie de son père dans les années 1940 et 1950. C’étaient des hommes maladroits, timides, malodorants, à l’air vaincu, qui passaient leur commande et se tenaient dans un coin, les yeux au sol. Ils parlaient rarement, et quand ils le faisaient, c’était généralement avec des accents étrangers — finnois, norvégien, suédois, bulgare, turc. Maintenant, sept décennies plus tard, Terry s’est demandé ce qui a poussé ces hommes à rechercher la solitude dans le bois ? Quel traumatisme, horreur, malchance ou déception les avait fait courir vers cet isolement. Chacun devait avoir son histoire. C’est là que réside l’inspiration de A Time to Disappear. Comme les ermites de sa jeunesse, ses personnages sont des épaves potentielles. Il a essayé de donner à chacun une histoire plausible, peut-être, une semblable à celle des hommes avec qui il aurait aimé prendre le temps de se lier d’amitié et de comprendre, il y a tant d’années.

Terry West fera le lancement de son livre à la

Scierie patrimoniale dans le cadre des cérémonies

du 100e de la Ville de Hearst, le jeudi 3 aout.