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Le décès de Claude Villeneuve a fait jaser beaucoup de personnes à Hearst et ailleurs, se rappelant des souvenirs précis qu’ils ont partagés avec l’homme d’affaires et philanthrope. L’encre a coulé pour exposer ses accomplissements en tant que fondateur de Villeneuve Construction et de son implication remarquable dans l’industrie de la construction de routes dans le nord de la province, mais qu’en est-il de son côté plus tendre et de son passage à l’agriculture ?

Établi sur la rive du lac Ste-Thérèse, M. Villeneuve a mis énormément de temps, d’énergie et d’investissement dans sa ferme et ses terres avoisinantes. Sa grande générosité avec les autres résidents du Lac en a marqué plus d’un. Que ce soit de donner accès à la multitude de chemins qu’il a créés, d’aider avec sa machinerie, de donner quelque chose à faire, mais surtout de laisser les gens visiter la ferme, seulement lorsque la barrière est ouverte. Si les visiteurs venaient qu’à le croiser, il s’arrêtait pour jaser et proposait même de nouvelles choses à explorer sur ses terres.

La plupart des enfants de Hearst sont allés visiter la ferme de Claude Villeneuve à un moment ou un autre ; il était d’une hospitalité légendaire et aimait faire ces visites avec les jeunes. Chaque été, de nouvelles bêtes s’ajoutaient et d’autres n’y étaient plus. Il achetait des terres et visualisait des projets à réaliser sur chacune d’elles.

William Vandette et sa famille ont acheté une propriété au Lac Ste-Thérèse il y a quelques années et, dès l’âge de 12 ans, le jeune homme s’est rendu à la ferme et a demandé à M. Villeneuve s’il pouvait l’aider avec quelque chose. « Il m’a répondu : Tu es jeune, mais on va te donner une chance ! J’ai été là-bas un weekend à ramasser des roches dans un champ et c’est là que ça a commencé. »

Le premier été, William faisait les pelouses, s’occupait des chevaux, des vaches, et il aidait à faire les copeaux de bois pour les systèmes de chauffage de la maison et de la ferme. Il participait aux travaux dans les champs en raclant et en passant le faneur. Par la suite, en voyant la détermination et les capacités du jeune homme, M. Villeneuve accepta de le laisser conduire les tracteurs. « L’hiver d’après, j’ouvrais les chemins et les cours. L’été passé, on a fait des sheds et j’ai passé beaucoup de temps dans les champs à faire les foins. »

William et Claude ont développé une belle relation. Sa mère, Julie Brochu, décrit leur lien comme celui d’un grand-père avec son petit-fils. « Il trainait William partout, il l’amenait manger. Une fois, il avait volé son lunch et est allé en ville lui chercher un sub, sachant exactement ce que William prenait dedans. Les deux s’achetaient des cadeaux à leur fête et Claude était plus qu’un patron pour lui », dit-elle.

La suite des choses pour l’avenir de la ferme Villeneuve reste inconnue du public pour le moment, ses opérations donnaient un boulot à plusieurs personnes. L’équipe qui y travaillait n’a pas changé beaucoup au cours des dernières années et William se sent chanceux d’en faire partie. L’expérience qu’il gagne en travaillant là est bien différente des emplois d’étudiant qu’ont les autres jeunes de son âge.

William a eu la chance d’aller visiter M. Villeneuve avant son décès et, fidèle à lui-même, a essayé de le faire rire pour lui changer les idées sur ce qui était à venir. William lui a même promis de finir son secondaire, une promesse qui plait beaucoup à ses parents. La vie ne sera plus pareille au sein de la communauté du Lac ; son départ marque la fin de plusieurs petites choses qui rendaient Claude Villeneuve heureux.

Photos : Julie Brochu