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Le système de santé ontarien a connu de meilleurs jours. Dans la région de Hearst, les femmes doivent prévoir leur accouchement et se rendre à Timmins pour attendre l’arrivée de bébé. Selon les données de France Gélinas, députée provinciale de Nickel Belt, avec les retraites qui se multiplient, c’est maintenant 65 % de la population de Hearst qui n’a plus de médecin de famille. À l’échelle de la province, plus de 2,3 millions d’Ontariens n’ont pas accès à des soins primaires.

Au cours des dernières années, nous avons connu des crises dans tous les domaines de la santé. Par exemple, il y a eu 260 fermetures de salle d’urgence et plus de 1200 fermetures de programmes hospitaliers, du jamais vu en Ontario selon Mme Gélinas, qui est la porte-parole de l’oppression en santé. Elle est aussi porte-parole des Affaires francophones et des Affaires autochtones pour son parti.

Elle trouve que les services en santé ont régressé depuis la nomination au pouvoir du gouvernement conservateur de Doug Ford en 2017. « Les décisions ont été prises en connaissance de cause de l’effet dévastateur chez les gens et ils les ont prises quand même. Les motivations sont toujours les mêmes, il y a beaucoup d’argent à faire sur le dos des gens malades et il y a beaucoup de gens de l’entourage de M. Ford qui aimerait voir une privatisation des soins de santé ».

La pandémie a joué un rôle sur la pénurie de main-d’œuvre en santé, ainsi que la loi 124 qui stipule que les employés de la fonction publique ont une limite de 1 % d’augmentation salariale par année. Avec les risques et les conditions de travail pendant la pandémie, Mme Gélinas pense que cette loi en a découragé plusieurs d’œuvrer dans le secteur de la santé.

Le système de santé tel qu’on le connait maintenant au Canada est issu du programme national Medicare créer par le néodémocrate Thomas Douglas. « Le gouvernement fédéral donne des milliards de dollars pour ça. Lorsque les gens comme à Hearst n’ont plus accès à des soins ou bien que ces soins soient trop loin, ils viennent qu’à rechercher pour de meilleures options et nous avons un gouvernement qui dira oui il y a mieux dans le système de santé privé », explique France Gélinas. Mme Gélinas dit que nous vivons dans une démocratie et qu’il y a moyen de faire pression en allant voir le député ou en écrivant une lettre à la ministre de la Santé. « Les gens de Hearst du milieu de la santé pourraient mettre leurs têtes ensemble et dire : pour nous, si nous avions de l’argent pour une ou deux infirmières praticiennes ça nous permettrait de faire ci ou faire ça, etc. Et là, ça vaut la peine de mettre une pétition en place pour dire que tout le monde s’entend que cette demande aiderait aux gens de Hearst et pour que les 5 500 résidents aient accès à des soins ça nous prend cela. »

La députée soutient que c’est important d’en parler en chambre de ce que ça veut dire quand un patient n’a pas accès aux soins. Les médecins de famille font trop de tâches administratives et la députée a plusieurs pistes de solutions pour remédier à certains problèmes. « Pourquoi est-ce qu’on n’a pas des listes d’attente à la grandeur de la province où on saurait d’avance qui prend des patients ou qui n’en prend pas ? Ça se fait dans d’autres provinces. Pourquoi on n’a pas standardisé les formulaires des compagnies d’assurances ? Pourquoi est-ce qu’on demande encore des notes de médecin pour une personne qui a été malade la semaine passée avant qu’elle retourne au travail ? Ça serait de dire qu’en Ontario nous ne faisons plus de billets de médecin pour justifier une absence pour maladie. De mettre disponible un seul formulaire pour les compagnies d’assurances qui seraient identiques, etc. »

Lorsqu’apportées en chambre, ces questions obtiennent la même réponse : un non catégorique. Le gouvernement dit qu’il préfère investir dans la formation de nouveaux médecins, un élément avec lequel Mme Gélinas est entièrement d’accord. « L’école de médecine du Nord de l’Ontario c’est un joyau, et 98 % de ses diplômés restent dans le Nord de l’Ontario, c’est quelque chose de magnifique, mais ça prend six ans avant de former un médecin de famille. Pendant ce temps-là, nous avons des infirmières praticiennes, des secrétaires médicales, des travailleurs en santé mentale sous-employés dans le Nord de l’Ontario. »