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Le terme crise du logement est largement utilisé depuis quelques années dans différentes régions du pays, la demande étant trop grande pour le nombre d’habitations de location disponibles. L’exode des gens de la région métropolitaine vers le Nord de l’Ontario pendant la pandémie a exercé une influence sur le marché immobilier de plusieurs villes. À Hearst, c’est la venue de nouveaux étudiants dans les institutions postsecondaires qui accentue le phénomène du manque de logements. Le journal Le Nord est allé à la rencontre de deux étudiants à la recherche d’un logement et de Chantal Pelletier, la responsable de la gestion des immeubles à l’Université de Hearst.

Chaque année, le nombre d’étudiants augmente et les places dans les résidences des campus sont limitées. De surcroit, celui de Hearst sera réduit de 15 places avec l’ajout de salles de classes et de bureaux pour le personnel au troisième étage de l’Université. Les places en résidence étaient surtout réservées aux étudiants de première année afin qu’ils puissent s’adapter et créer un réseau de contacts, ce qui les aide à trouver un appartement ou une chambre à louer l’année suivante. Le financement gouvernemental ne permet pas d’acquérir des immeubles servant à loger les étudiants ni de rénover les résidences déjà existantes; il est destiné à créer des salles de classe ou des bureaux pour le personnel de l’institution. Avec seulement sept places restantes dans la résidence du campus de Hearst, Chantal Pelletier a donc lancé un appel à la communauté dans le but de trouver des propriétaires de logements qui seraient prêts à réserver leurs appartements exclusivement aux étudiants de l’Université. « Ce que nous cherchons à faire c’est d’avoir des gens qui sont prêts à gérer des immeubles ou bien des maisons dans lesquelles ils loueraient des chambres à des étudiants en signant un bail directement avec eux », explique-t-elle.

L’UdeH a déjà essayé la formule de s’occuper de la gestion d’un immeuble avec des chambres à louer pour ses étudiants, mais ce n’a pas été un succès. À Kapuskasing, un arrangement a été fait avec le propriétaire d’un immeuble à logements. Celui-ci a libéré plus d’une trentaine d’appartements pour les besoins de l’Université et il s’occupe de faire signer les baux, etc. « Il semblerait que la demande est très grande pour septembre et ça commence à me faire peur, car ma recherche de logements est au point mort en ce moment. Des contacts ont été faits avec des gens, mais malheureusement ils n’étaient pas prêts à embarquer dans ce projet-là », affirme Mme Pelletier.

Ce ne sont pas les idées qui manquent à l’administration de l’Université pour les projets de logements. Toutefois, on veut demander l’aide de la communauté pour trouver des investisseurs et propriétaires locaux avant de faire affaire avec ceux de l’extérieur de la ville. Ndéry Dione est un étudiant à temps plein à l’Université de Hearst qui est arrivé l’année passée. Il a eu la chance d’avoir une place pour sa première année à la résidence, mais a dû commencer ses recherches pour un appartement presque aussitôt. Il a laissé ses coordonnées à plusieurs propriétaires d’immeuble depuis le mois de janvier et n’a reçu aucun retour d’appel. Il s’est donc trouvé une chambre dans un appartement du centre-ville qu’il partage avec trois autres étudiants. « On nous avait avertis que ce serait difficile de trouver un appartement, et de commencer à chercher avant la date limite du 31 avril. Certains ont des cousins ou de la famille lorsqu’ils viennent ici. Moi, j’ai dû me familiariser avec les gens pour trouver une place où rester », dit-il. Yann Yama est un autre étudiant de l’Université qui a commencé son parcours scolaire au Canada à Timmins en septembre 2021. Il est ensuite allé vivre à Québec le temps d’une session avant de revenir s’installer dans le Nord. « Quand je suis arrivé ici, c’est mon grand frère qui m’a abrité parce que c’est très compliqué de se trouver un appartement. Il me l’avait dit lorsque j’étais à Québec, mais je l’ai constaté à mon arrivée. Au départ, ici, les appartements sont réservés pour une certaine démographie, mais Hearst c’est une ville qui est en train de prendre de l’ampleur. Il y a les travailleurs qui viennent de l’étranger, il y a les étudiants qui viennent apprendre ici. Plus la demande est grande, plus il est difficile de se trouver un appartement. »

Pour Yann, c’est une chance qu’il ait ici deux grands frères qui l’ont pris sous leurs ailes. Les deux ont terminé leurs études à l’UdeH et sont maintenant sur le marché du travail. Le manque de logements l’inquiète pour les prochaines cohortes d’étudiants qui arriveront à l’automne et à l’hiver prochain.