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Pendant la grossesse les femmes se préparent à l’arrivée du nouveau-né, et l’allaitement fait partie du processus. Pour certaines, le choix est simple, pour d’autres l’hésitation se continue jusqu’à la naissance du bébé. Peu importe le choix qu’elles feront, Karolann Dufour offre son aide à toutes les nouvelles mamans à titre de spécialiste en lactation certifiée. Dans le passé, les femmes étaient nombreuses à allaiter leur bébé et même qu’il y avait des nourrices qui s’occupaient de le faire dans le cas d’un décès postpartum ou quand une mère ne produisait pas assez de lait. Avec les différentes révolutions féministes et les changements dans la société, la formule est venue répondre à un besoin, mais elle a aussi été préférée à l’allaitement pendant plusieurs années. Selon Karolann Dufour, les connaissances transmises d’une génération à l’autre se sont perdues au fil du temps et ce sont les femmes d’aujourd’hui qui en vivent les conséquences.

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La spécialiste de l’allaitement a eu envie d’en apprendre plus à ce sujet après avoir eu ses trois enfants. Elle les a tous allaités, mais elle avoue que c’est lorsque des défis et des obstacles sont survenus après la naissance de son petit dernier qu’elle a décidé d’aller suivre une formation afin d’obtenir une certification. « Je regardais autour de moi et je me suis rendu compte que c’était pas juste mon histoire. Je demandais à d’autres mamans et beaucoup me disaient qu’elles avaient demandé de l’aide et qu’elles n’avaient pas reçu l’aide dont elles avaient besoin. Toutes les mamans et tous les bébés sont différents. C’était difficile de trouver quelqu’un qui pourrait répondre à un problème vraiment précis », raconte-t-elle.

L’allaitement, ça devrait être facile et pratique lorsque tout va bien, c’est pourquoi Karolann se déplace à l’hôpital gratuitement pour travailler avec les mamans, mais surtout avec les bébés. « C’est quelque chose qui est tellement important pour moi et je trouve qu’avec un bon départ, les mamans vivent de belles histoires d’allaitement », dit-elle. Grâce à ses connaissances, elle peut voir si le transfert du lait se fait bien et si la mère est assez stimulée par son nourrisson pour produire une quantité suffisante qui viendra subvenir à ses besoins. Chaque femme qu’elle rencontre a un rapport à l’allaitement qui diffère d’une à l’autre. Certaines l’ont déjà vécu ou ont vu une amie allaiter, d’autres ne connaissent absolument rien sur le sujet. Les raisons pour lesquelles l’allaitement peut être difficile sont nombreuses et Mme Dufour observe et vérifie toutes les possibilités qui peuvent être à la source du problème.

Depuis les dernières années, de nouveaux obstacles sont survenus avec la pandémie. Tout d’abord, la peur de transmettre un virus au bébé en allaitant. « Pourtant ce que peu de gens savent c’est que le corps de la maman analyse la salive du bébé dans les premières secondes d’allaitement et le cerveau sécrète ce que le bébé a besoin dans le lait. Avant même que la maman ait la grippe, elle a déjà envoyé les anticorps à son bébé. Tout passe par le lait maternel, les bébés ont donc tendance à être moins malades et à développer moins d’allergies lorsqu’ils ont été allaités », explique-t-elle. Il y aurait même une corrélation entre le taux d’obésité et les bébés qui ont bu à la bouteille, le fait de boire toute la bouteille au lieu de boire à sa faim au sein entrainerait des répercussions sur l’enfant. Deuxièmement, comme d’autres choses en magasin, la formule connait des ruptures de stock et la diversité est de plus en plus limitée. Il y a donc des mères qui décident de retourner à l’allaitement pour cette raison, en plus d’être l’option la moins couteuse en ce temps de situation économique précaire.

Avec la pénurie de médecins à Hearst, Karolann offre un programme prénatal qui permet aux femmes enceintes d’acquérir des informations importantes sur l’allaitement, mais aussi sur l’accouchement et les jours qui suivront. Elles bénéficient de trois mois d’accompagnement par la suite. Son amie Jessica Gagné travaille comme doula, une accompagnatrice à la naissance. Ensemble, elles se partagent les rôles et espèrent qu’elles pourront donner les ressources nécessaires et des opportunités aux femmes de la région. Pour l’instant, la majeure partie du travail de Mme Dufour est fait de bon cœur, bénévolement. Certains frais se rattachent toutefois à des rencontres privées puisqu’elle est en fait travailleuse autonome et désire se faire connaitre dans la région. Vous pouvez la suivre sur Facebook