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Un forum sur la santé a été organisé au Centre Inovo pour sensibiliser la communauté au travail qui se fait actuellement, entre autres, au rôle de Mélanie Goulet à titre de coordonnatrice du recrutement de l’Hôpital Notre-Dame. Mélissa Larose, directrice générale du développement économique de la Ville de Hearst, explique que pour la première édition, seulement les personnes invitées pouvaient y participer. Les invitations ont été faites selon l’impact que le manque de main-d’oeuvre dans le secteur de la santé a sur ces organismes, mais aussi les entreprises qui aident lors des activités de recrutement étaient conviées. « Avec cette première, on voulait voir le fil de la présentation, le feedback qu’on allait recevoir, c’était donc important de faire cette première étape », soutient Mme Larose. 

Mélanie désirait décortiquer ses tâches pour expliquer les autres occupations de son quotidien, mis à part le recrutement. Il était important pour elle d’expliquer ce qui a été fait dans la communauté jusqu’à présent, de parler des histoires à succès, comme le recrutement des docteures Shaheen et Fournier, et de souligner le travail des autres. « Je voyage beaucoup pour mon travail, je participe à des conférences, j’organise des activités avec des résidents et des étudiants en médecine également. On a même fait du recrutement à l’international, on ouvre la porte à d’autres options. » 

Recruter à l’international n’est pas une tâche évidente, surtout lorsqu’il est question d’équivalence et de permis de pratique. Selon Mme Goulet, le processus du côté des licences est de plus en plus souple ; l’Ontario a récemment changé les exigences requises pour pratiquer sur son territoire. « Par exemple, un médecin n’aura plus besoin de refaire sa licence, ni de travailler sous supervision comme c’était le cas le dans le passé. Les pays visés sont l’Irlande, l’Écosse, l’Australie et les États-Unis pour le moment, parce que ce sont les pays où l’éducation se ressemble beaucoup », affirme la coordonnatrice. Elle communique présentement avec un résident d’Écosse, un étudiant en médecine qui graduera l’année prochaine, qui a un intérêt à se joindre à l’équipe puisque sa conjointe habite déjà en Ontario. 

Pour Mélanie c’est très important de « mettre Hearst sur la map », de se déplacer et d’aller à la rencontre de personnes clés. En sortant de la région, elle peut partager avec un plus grand nombre de personnes le besoin criant de professionnels de la santé dans la communauté. « J’ai parlé aussi beaucoup des médias sociaux, c’est puissant comme outil, et j’ai dit qu’il est important pour les gens de la communauté de partager ce qu’on met sur nos médias sociaux. Chaque partage atteint des gens que je n’aurais pas pu atteindre avec juste les abonnés de la page. » 

Les médecins unilingues anglophones qui viennent s’installer ici savent que la ville est francophone et ont souvent le désir d’apprendre la langue de Molière, selon Mme Goulet. Notons l’exemple de la Dre Shaeen, qui parle uniquement anglais, mais qui envoie sa fille à la garderie en français. Les conjoints sont aussi inclus dans le processus de recrutement, et Mélanie travaille conjointement avec le Centre Partenaires pour l’emploi afin de trouver des pistes de solutions pour l’avenir de la nouvelle famille qui viendrait s’installer à Hearst. « Ce que Mélanie est en train de dire, c’est que c’est un effort collectif ! On a besoin de l’aide de la communauté. Une des questions que nous avons posées était : Comment la pénurie de médecins vous affecte-t-elle personnellement, au niveau de votre organisme ? Tout le monde avait quelque chose à dire. L’important, c’est d’inclure ces gens-là dans nos activités dès leur arrivée et leur faire découvrir les choses à faire dans notre région », rajoute Mélissa Larose. 

La phase deux du projet consistera à refaire l’exercice de présentation, en invitant le public. En plus de partager des informations, Mélissa et Mélanie aimeraient trouver davantage de bénévoles pour s’impliquer dans le comité ou pour amener les médecins qui sont en visite faire des activités. Que ce soit du ski de fond, de la motoneige, chasse et pêche : toutes les occasions sont bonnes à partager avec Mélissa et le comité afin d’inclure l’activité à l’horaire. 

À Hearst, plus de la moitié des résidents n’ont plus de médecin de famille, c’est pourquoi le rôle des cliniques locum est très important en ce moment. « Nous avons de nombreux médecins qui viennent passer de trois jours jusqu’à deux semaines chez nous, pour nous appuyer. Le système de santé aurait écrasé sans leur aide. Par mois, nous avons en moyenne une quinzaine de médecins qui viennent passer du temps ici. Parmi eux, j’ai des médecins qui reviennent plusieurs fois par mois », explique Mme Goulet. Le but est aussi de donner un répit aux médecins locaux, qui se répartissent entre l’urgence et leur pratique. Mélanie profite parfois de leur séjour à l’hôpital pour parler des avantages qu’il y aurait pour eux de se joindre à l’équipe et déménager à Hearst. 

Pour le moment, le recrutement des médecins est le dossier primordial ; la recherche d’infirmières se fait aussi, mais moins intensément. De plus, les infirmières-praticiennes (IP) ne bénéficient pas des mêmes avantages au niveau des subventions gouvernementales que les médecins. « Certaines places comme Kapuskasing reçoivent des fonds pour avoir un modèle avec plusieurs IP et seulement un médecin. Ici, Jacques Doucet avait fait une demande qui a été acceptée pour former une infirmière pour qu’elle devienne une IP et on l’a embauchée. Il faut faire des demandes chaque année, mais ça ne veut pas dire qu’on sera accepté », explique Mélanie Goulet. Du côté de l’hôpital, aucun programme du genre n’existe, mais ce serait un idéal à atteindre que d’avoir une infirmière praticienne sur le plancher pour appuyer les médecins. 

Mélissa Larose conclut que la rétention des médecins qui sont à Hearst à l’heure actuelle est possible grâce au soutien de la communauté, et elle encourage la population à prendre soin d’eux.