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Mariette Carrier-Fraser est née et a débuté sa carrière en éducation à Hearst. En 36 ans dans le système de l’éducation de l’Ontario, cette grande dame a ouvert le chemin de plusieurs institutions éducationnelles et organismes francophones. Malheureusement, son décès a été annoncé jeudi dernier, à l’âge de 78 ans. 

À seulement 18 ans, cette pionnière était devant une classe d’étudiants à Hearst, en 1961. Elle passera plus de 36 ans à défendre l’éducation en français en Ontario, dont pendant 14 ans, soit de 1983 à 1997, à titre de sous-ministre adjointe à l’éducation en langue française au ministère de l’Éducation. 

On lui doit notamment la création du Collège Boréal, du Collège des Grands Lacs, mais surtout celle des 12 conseils scolaires de langue française en Ontario. « Je n’ai pas eu la chance de la connaitre », indique le député de Mushkegowuk-Baie James, critique aux affaires franco-phones à Queen’s Park, Guy Bourgouin. « Cette dame a eu une carrière exceptionnelle. On vient de perdre une grande dame dans la communauté franco- ontarienne. J’ai lu toutes les choses pour l’éducation et les avancées qu’elle a faites pour la communauté franco-ontarienne, je peux vous dire qu’il n’y a pas grand monde qui peut se vanter de ça. » 

Lors des festivités pour souligner l’autonomie complète de l’Université de Hearst vendredi dernier, les organisateurs n’ont pas pu passer sous silence le départ de cette battante originaire d’ici. « Lorsque j’ai obtenu le poste de recteur, elle a tout de suite communiqué avec moi pour m’offrir son aide en cas de besoin », indique Luc Bussières, recteur de l’Université de Hearst. « Ça n’est pas entré dans l’oreille d’un sourd, j’ai souvent téléphoné à Mariette pour obtenir son opinion. Avec elle, lorsqu’elle aimait quelque chose, elle le disait, mais lorsqu’elle n’était pas d’accord, elle me le disait également tout de suite. » 

Lors de son passage à l’émission L’info sous la loupe vendredi dernier sur les ondes de CINN 91,1, le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario n’a pas caché sa tristesse d’apprendre que son amie, qu’il avait rencontrée pour affaires quelques jours auparavant, était décédée. « C’est un journaliste qui m’a appris la nouvelle », nous a mentionné Carol Jolin. « Elle a été la première présidente de l’AFO et je la respectais beaucoup et je lui demandais conseil souvent. Son impact sur la communauté franco-ontarienne va continuer à se faire sentir parce que si nous sommes toujours là et toujours fort, c’est à cause de gens comme Mariette. » 

Selon ses amis proches, elle a toujours eu la communauté de Hearst à coeur, bien qu’elle soit partie remplir une mission au sud de la province. Elle avait encore plusieurs parents et amis dans la région. La femme de 78 ans serait décédée d’un accident vasculaire cérébral. 

Photo : archives Le Droit