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Plusieurs termes peuvent définir Amélie Pomerleau, originaire de la région de Hearst, établie à Magog. Elle œuvre dans le domaine des arts à temps plein depuis une douzaine d’années. Multidisciplinaire, sa passion pour la sculpture de roche s’est tranquillement dirigée vers la création d’objets en céramique, le médium dans lequel elle peut réellement s’exprimer.

Amélie a passé son enfance dans la campagne de Jogues, passant beaucoup de temps dans les bois avec sa famille, dont le patriarche était chasseur et trappeur commercial. Quand Amélie a eu 13 ans, la petite famille prend la route et part s’installer à Lévis, dans la région de Québec. Cinq ans plus tard, quand ses parents retournent dans le Nord de l’Ontario, Amélie reste derrière et entame ses études postsecondaires. Diplômée en arts visuels de l’Université Concordia, elle décide de compléter un diplôme d’études professionnelles pour travailler la roche, une passion qui l’animait depuis ses 16 ans.

« Depuis 2014-2015, je me dédie à ma carrière en arts, j’ai décidé de faire ça à temps plein. Ce n’est pas arrivé du jour au lendemain ; les choses évoluent bien pour moi depuis que j’ai fait ce choix-là. Quand j’ai commencé à mettre plus de temps sur ma carrière en art, j’ai exploré la céramique et j’ai vraiment aimé ce médium-là. J’ai appris par moi-même à ce sujet, tout en prenant quelques formations », explique l’artiste.

Ce qui la fascine dans la céramique, c’est de faire des empreintes d’un peu n’importe quoi et jouer avec ça pour créer des sculptures. « J’ai créé des moules pour des parties de corps, tranquillement tout ça s’est assemblé pour faire des sculptures qui ressemblent à des parties de corps, mais fossilisées. Quand je suis arrivée à ce résultat, j’étais vraiment contente, on dirait que ça exprimait une idée que j’avais en moi depuis longtemps et que j’avais mis le doigt dessus. »

Son exploration s’est poursuivie dans la création de moulures, fait sur des modèles féminins, toujours inspirée par l’histoire de la terre et la nature. Son talent en céramique ne se limite pas aux projets artistiques et aux expositions : Amélie fabrique des collections de vaisselle en céramique utilitaire qui sont vendues dans des boutiques à Sherbrooke et à Magog.

Avec le temps, son lien avec ses racines nord-ontariennes s’intensifie et elle avoue qu’à ce temps-ci de l’année, le Nord lui manque. « Je vais toujours visiter mes parents à Val Côté l’hiver, j’ai toujours eu un attachement au territoire. J’ai passé beaucoup de temps dans le bois et creux dans le bois, dans des camps. Ç’a été vraiment marquant pour moi, c’est quelque chose que je porte, même si je suis partie à 13 ans, je porte encore ce rapport avec le lieu. J’aime ça revenir à Hearst. »

Étant travailleuse autonome, elle n’a quand même pas le temps de s’ennuyer. Depuis trois ans, elle enseigne la sculpture d’art à l’Université de Sherbrooke chaque automne pendant une session et elle anime des ateliers en collaboration avec divers organismes communautaires. « Je vais faire des projets artistiques dans ces organismes, qui œuvrent en santé mentale, pauvreté, etc. Je le fais pour donner accès à l’art à toutes les tranches de la communauté et c’est souvent à travers des subventions que je peux réaliser ce type de projet. »

Elle planifie ses années en fonction d’idées de projets et elle vit au rythme de ce qu’elle entreprend. « Le travail d’une artiste ne se limite pas au temps qu’elle passe en atelier, elle doit aussi rédiger des textes, faire des appels de dossiers, etc. Pour ses ateliers dans le communautaire, elle fait la préparation du matériel et va donner l’activité. Ça occupe pas mal mes semaines et même la fin de semaine aussi, ça déborde. C’est parfois difficile de décrocher lorsque tu es travailleuse autonome, donc je dis souvent que le travail en atelier est une sorte de vacances », dit Amélie en riant.

Son inspiration est tirée de l’histoire de la Terre, de la géologie et du temps que prennent les formations géologiques pour se créer, mais encore, l’expérience sur Terre des Êtres humains, le deuil, la fragilité, les élans créatifs, etc. « C’est comme un mélange de tout ça. Je prends beaucoup mon inspiration auprès des gens que je rencontre dans les activités dans les organismes communautaires. Des gens avec des histoires de vie chargée, unique, ce qui me touche et me donne envie de continuer. »

La rivière Missinaibi a été une découverte pour elle dans les dernières années, lors de son premier passage sur ses eaux. Amélie sent qu’elle a vécu une expérience intense. Pour elle, c’est un endroit spécial et habité. « Beaucoup de voyagement s’est fait sur cette rivière, par les Autochtones et même les coureurs des bois. Elle est une inspiration pour moi, la connexion entre le nord et le sud du pays. Cet été j’irai en expédition jusqu’à Moosonee en canot avec Follow Her North, une expérience que j’attends avec impatience. Aussi, dernièrement, je travaille à incorporer à mon argile de la terre prélevée sur les bords de la Missinaibi. Les sculptures issues de ces recherches seront présentées dans mes prochaines expositions. »

Pour avoir une meilleure idée de tout ce qu’elle fait, sa page Facebook professionnelle Amélie Pomerleau – Artiste démontre bien son travail et elle vend ses créations sur la plateforme de vente en ligne Etsy. Elle compte bien aussi, un jour, faire de la Galerie 815 à Hearst une vitrine dans le Nord pour son art.