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Après près de 43 ans en activité, la Maison Arc-en-Ciel n’est plus nécessaire aux yeux de Santé Ontario qui préfèrent rediriger les fonds vers des services externes. Le centre de désintoxication pour jeunes hommes francophones à Opasatika ne sera qu’un souvenir et rien n’indique pour le moment que des services seront orientés vers les francophones. 

À moins d’un revirement soudain ou d’un miracle, demain (vendredi 30 septembre) sera la dernière journée d’opération de la Maison Arc-en-Ciel. « C’est déplorable parce qu’on perd une institution qui était la seule pour les jeunes francophones du Nord de l’Ontario », déclare vigoureusement le député de Mushkegowuk-Baie James, Guy Bourgouin. 

La décision de Santé Ontario survient alors qu’aucune place ne serait disponible en région pour suivre une cure et qu’une grave crise d’opioïde bat son plein. Le centre était le seul à offrir des services résidentiels en français dans le Nord, et Santé Ontario ne s’est pas engagé à utiliser l’argent retiré à la Maison Arc-en-Ciel pour d’autres services en français. 

On se souvient qu’au printemps dernier, la menace de Santé Ontario de couper le financement avait fait couler beaucoup d’encre, ce qui avait permis à la direction d’obtenir un sursis de quelques mois pour procéder à des changements afin de conserver ce service en région. « Écoute, la décision était faite, le gouvernement voulait fermer ça », indique Guy Bourgouin. « Ils n’ont même pas laissé le temps à l’organisation de procéder aux changements que Santé Ontario demandait. Et, devant la menace de fermeture, les employés ont trouvé des opportunités d’emploi et ils sont partis. » 

La direction du centre estime que les démunis seront les plus affectés puisqu’ils n’ont plus de place où aller. Le gouvernement pousserait la formule des rencontres virtuelles pour venir en aide aux personnes de la région. « Imaginez un jeune toxicomane qui essaie de s’en sortir, puis il va falloir qu’il se trouve un ordinateur pour suivre une cure en ligne! C’est vraiment beau ça ! », ajoute le député néodémocrate. « Le ministre à la Santé mentale et de la Lutte contre les dépendances, Michael Tobolloe, avait donné une extension jusqu’en septembre parce qu’il me disait qu’il croyait en la Maison Arc-en-Ciel et il ne voulait pas que ça ferme. Je vais aller le voir pour le remercier de l’excellent travail qu’il a fait », indique sarcastiquement Guy Bourgouin. 

Les jeunes francophones devront dorénavant se rendre à Ottawa pour obtenir le même service dans leur langue. « On n’a déjà pas de services dans le Nord, on avait une place qui essayait de sortir les jeunes de la rue et de leurs problèmes, mais un programme politique en a décidé autrement. Surtout, c’était des peanuts comme budget, c’était une goutte d’eau dans le budget global de ce ministère, mais ils l’ont coupé pareil. Le gouver- nement est en mission pour centraliser les services, ils ne comprennent pas qu’on ne peut pas centraliser les services dans le Nord comme on le fait à Toronto », conclut le député. 

Vente des installations 

Puisque les immobilisations du centre de désintoxication appartiennent à la paroisse de Hearst-Moosonee, celle-ci a tout simplement décidé de placer une affiche à vendre devant les bâtiments au cours des dernières semaines. 

Les membres du conseil d’administration de la Maison Arc-en-Ciel ont tenu une assemblée générale des membres pour mettre fin aux opérations légalement la semaine dernière.