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Une chronique de Serge Morissette

En septembre 1953, je commence ma 1re année à l’École Ste-Thérèse. Cette école a été construite en 1929 avec quatre classes. La même année, on complète la construction de l’école St-Louis de l’autre côté de la 10e Rue et on y inscrit les élèves de la 5e à la 8e année. L’école Ste-Thérèse accepte les élèves de la 1re à la 4e année.

Entre 1929 et 1953, on a ajouté un étage et quatre classes à l’école Ste-Thérèse. Les élèves qui apportent leur lunch à l’école doivent se rendre dans la salle au sous-sol pour manger. La porte d’en avant avec perron et foyer est réservée aux visiteurs, aux parents et aux enseignantes. La directrice a son bureau tout près. À chaque début de classe, que ce soit le matin, la récréation ou l’heure du diner, les élèves doivent prendre leur rang face à leur professeur devant la porte au sud de l’école et, après les annonces, ils entrent en file et en silence pour aller à leur classe avec leur prof.

 

Parmi les élèves que je côtoie à l’école Ste-Thérèse (remarquez qu’ils et elles ne sont pas tous ou toutes dans ma classe), je me souviens de Albert Timmermans, Pierre Robert, Rachel Thériault, Suzanne Pion, Nicol Poirier, Bernice Charrette, Clodie Paris, Yolande Leclerc, Allen Lamontagne, Raymond Paquin, Pierrette Bond, Luc Leclerc, Adrien Bégin, Denis Laprise, Carol Barrette, Gérald Allard, Fernand Narbonne, Louise Vaillancourt, Cécile Collin, Ernest Cloutier, Gaston Baillargeon, Gaetan Lapierre, Jean-Baptiste Bond, Roland Girard, Claire Payeur, Denise Bisson, Pauline Camiré, Carmel Boisvert, Gilles Bureau, Gérald Calleweart, Claude Brochu, Jean-Marc Boisvert, Robert Lussier, Norman Labranche, Janine Boutin, Carole Lévesque, Jean-Paul Boulley, Charles Boucher, Tom Matte, Michel Lafrance, Fernand Vaillancourt, Claude Fortier, Marcel Gagnon, André Lecours, Gilles Bray, André Léger, Léo Roy, Henriette Bouchard, Rachel Huard, Guill Archambeault, Roch Lemay, Robert Duguay, Albert Turgeon, Normand Bourdages, et j’en oublie.

La plupart des enseignantes sont des sœurs de l’Assomption avec quelques enseignantes laïques. Un souvenir qui m’a beaucoup marqué. C’était en septembre 1954, la deuxième semaine, je crois. J’étais en 2e année. J’arrive à l’école tôt et je m’amuse dehors avec mes amis jusqu’au son de la cloche à 9 h. Je me mets en rang, mais je m’aperçois que notre maitresse, mademoiselle Toussaint, si je me rappelle bien, n’est pas là pour nous recevoir. On nous demande de suivre les autres élèves et de se rendre en classe. Rendu là, on accroche nos manteaux et on place nos bottes sous le banc dans le vestiaire derrière la classe (il n’y avait pas de casiers dans le temps) et on va chacun à notre pupitre. Nos sommes tous surpris de voir la directrice devant la classe avec une autre madame qu’on ne connait pas. La directrice nous annonce qu’il y a eu une tragédie en fin de semaine et que mademoiselle Toussaint s’est noyée en se baignant dans la rivière Mattawishkwia à Wyborn. Elle nous présente ensuite notre nouvelle institutrice, mademoiselle Blanche Boissonneault qui sera avec nous pour le restant de l’année. Je dois admettre que nous avons été sous le choc de cette nouvelle pendant plusieurs jours, mais grâce à la sensibilité et à la compréhension de cette nouvelle institutrice, nous avons réussi à faire face à notre chagrin et à reprendre nos études après quelque temps. Nous avons passé une très belle année scolaire avec mademoiselle Boissoneault (elle n’était pas encore tante Blanche Doucet dans le temps).

 

Il n’y a pas de gymnase ni de bibliothèque dans l’école. Le catéchisme, le français, l’anglais, la mathématique et les sciences naturelles occupent la majeure partie de l’horaire avec un peu d’hygiène, d’histoire et de géographie pour les plus vieux. Des garde-malades de la santé publique nous visitent régulièrement et la plupart des élèves sont vaccinés. Dehors, les enfants s’amusent le matin avant la cloche, pendant les récréations et sur l’heure du midi. Plusieurs filles jouent au hopscotch et sautent à la corde. Plusieurs amateurs de hockey profitent aussi de l’occasion pour échanger des cartes de hockey et des comics (bandes dessinées). À l’ouest de l’école, on joue au ballon-chasseur qu’on appelait dans le temps « jouer à se tuer ». Quelques-uns jouent aux « pas de géants » alors que d’autres se lancent une balle molle.

Le mur au sud de l’école est réservé à ceux qui veulent jouer aux billes (qu’on appelait des « alleys »). Il s’agit de lancer une bille sur le mur de l’école et si elle frappe une ou d’autres billes, celles-ci t’appartiennent. On joue aussi à deviner combien de billes j’ai dans ma main. Dans la cour de récréation, il y a deux machins pour amuser les élèves. Le premier est la glissade sur le coin de la 10e Rue et de la rue Edward. J’en ai parlé dans un article préalable.

Tout près, il y a aussi une swing. Il s’agit d’un gros poteau de fer avec sept ou huit chaines attachées au haut du poteau à un anneau de fer. L’autre extrémité de la chaine est rattachée à une poignée de bois d’environ un pied de long. Cette poignée se trouve à environ trois pieds du sol. Il s’agit de prendre la poignée, étirer la chaine, courir autour du poteau le plus vite possible et ensuite lever les pieds et laisser la rotation de la chaine te promener autour du poteau, tout en de donnant des poussées à chaque fois que tes pieds touchent par terre. Généralement, c’est comme ça que ça se passe. Cependant, lorsque trois ou quatre des grands se mettent à courir ensemble autour du poteau, la rotation peut se faire très rapidement et les jeunes plus courts peuvent s’élever trois à quatre pieds dans les airs. Nous avons passé des moments inoubliables dans cette école.