Dans le temps comme dans le temps – Hommage aux nôtres : Louise Tanguay

Préambule : J’avais presque complété la rédaction de ce texte sur la vie de cette artiste aux talents extraordinaires qui a toujours démontré « de la couenne dure » (avoir les nerfs solides, être coriace, endurcie, résistante, comme elle le dit elle-même) lorsque je suis tombé sur un article de 2019 faisant allusion au cancer incurable avec lequel elle vivait depuis 2014. Comment peut-on s’imaginer qu’elle soit capable de publier un dix-septième livre en 2023 et le faire en démontrant encore une fois le meilleur de son talent tout en étant touchée par ce fléau ? Chapeau, Louise !

Citations de Louise

« Tout est présent dans la nature. La vie, la mort, la tristesse, la beauté. Tout est là. Tous les sentiments humains, on peut les retrouver dans la nature, si on se donne la chance de la regarder et de l’observer. » (Louise Tanguay, photographe, émission Ici Ottawa-Gatineau, Radio-Canada, 6 juin 2019.)

« Je remercie le Nord, je remercie les orignaux, les épinettes noires et même les maringouins », énumère-t-elle en riant. « C’est peut-être à cause d’eux que j’ai la couenne dure et que j’ai réussi à passer à travers certaines choses. » (Louise Tanguay, photographe, émission Ici Ottawa-Gatineau, Radio-Canada, 6 juin 2019.)

Sa vie

Mes premiers souvenirs de la famille Tanguay me ramènent aux années 50. Le père, Lucien Tanguay, si je me souviens bien, est vendeur d’assurance et un fervent Chevalier de Colomb. Il participe beaucoup aux activités de l’Église. La mère, Berthe, retourne aux études, complète son baccalauréat et devient enseignante au primaire. Ils ont quatre enfants : Louis, Jean, Paul et Louise.

Comme plusieurs autres jeunes filles de Hearst dans le temps, Louise fait son primaire aux écoles Sainte-Thérèse et Saint-Louis, son secondaire à l’Académie Saint-Joseph et son bac au Collège universitaire de Hearst. Elle étudie aussi le piano pendant dix ans. Au début des années 70, elle se joint à Paulette Gagnon comme marionnettiste pour La Fabrik à Pantouf. Elle fait aussi partie du groupe La Pitoune et participe aux camps d’été pour les arts, Potion Magique 1 et 2 comme animatrice. Elle rejoint ensuite son frère Paul, un des fondateurs du journal Le Nord, en tant que maquettiste où elle apprend sur le tas. Elle s’empresse, après son travail, d’aller retrouver ses amies Lise et Yvonne Camiré, Georgette Villeneuve, Linda Fillion, Lise Proulx et/ou Suzanne Arseneault avec lesquelles elle joue de la mandoline, de la guitare et même de la batterie dans le groupe The Melo-Bels. Elle participe aussi avec ses compagnons Donald Poliquin et Paulette Gagnon, entre autres, à Théâtre Action. Ils parcourent la province donnant des spectacles surtout dans les écoles.

Enfin, avec Donald Poliquin, elle forme un duo de musique traditionnelle. « Tournées dans les écoles, mais aussi voyage au Japon et même la première partie d’un spectacle de Daniel Lavoie aux FrancoFolies de La Rochelle. Mais la tournée avec un enfant de 3 ans, ce n’est pas évident. Adieu la carrière musicale ! Un changement qui l’amène à déménager à Gatineau où elle habite maintenant. » (P. Gingras, La Presse, 27 novembre 2004 p. 17.)

Ses talents en photographie

Et la photographie ? Louise expose des photos pour la première fois à la Galerie 815, à Hearst, Ontario, en 1988. Depuis, ses photos ont fait l’objet de multiples expositions. Elle s’est associée à une galerie d’art pendant quelques années et a offert des ateliers sur la photographie. Elle prononce également des conférences et donne des présentations dans les écoles. Elle a guidé des excursions photographiques à Hawaii, à Paris, en Toscane, au Maroc et en Namibie. Ses photos ont été publiées dans des revues et journaux prestigieux tels que  Canadian Geographic,  L’actualité, Equinox, La Presse et The Globe and Mail, sans oublier Winds, la revue distribuée à bord des avions de la Japan Air Lines.

Véritable poète de l’image, Louise Tanguay porte sur la nature un regard original et très personnel. Chaque livre qu’elle publie « est plus qu’un livre d’art, c’est un plaidoyer pour la protection de l’environnement, dit-elle. Faire de l’art pour l’art, c’est égoïste. Je veux que mon livre soit utile pour l’environnement. Nous dépendons de la nature et, malheureusement, nous la gaspillons. Si une seule photo peut faire une différence, cela aura valu la peine, ajoute la photographe. » (Entrevue avec France Pilon du journal Le Droit, 4 octobre 2003, p. A 5.)

On ne peut pas vraiment rendre justice à l’art de Louise Tanguay sans visiter son site Internet au https://www.louisetanguayphotographe.com/ Son site est accessible dans les deux langues : français et anglais. Sous le titre PORTFOLIO elle expose des photos incroyablement touchantes dans les catégories suivantes : intelligence artificielle, œuvres récentes, animaux, divers, éphémères, fleurs, oiseaux, jardins, nature et voyages. On y retrouve aussi des photos encadrées à vendre ainsi que des cartes de souhaits. Dans la partie PROJETS, elle étale des murales qu’elle a créées pour les Jardins de Métis, Grand-Métis, QC ; le Holland Bloorview Kids Rehabilitation Hospital de Toronto ; l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa ; le Manoir Ronald McDonald de Toronto ; et l’Hôpital Mount Sinai de Toronto. Sous DIAPORAMA, Louise nous amène dans le monde des tulipes du Festival des tulipes d’Ottawa ; du jardin Keukenhof des Pays-Bas ; du festival des tulipes d’Istanbul en Turquie ; ainsi qu’au jardin de Monet à Giverny en France. Finalement, l’onglet LIVRES nous donne un aperçu des dix-sept (17) livres qu’elle a publiés.

Photo : louisetanguayphotographe.com