Hélène Lachance fait partie des meubles à La Maison Verte

De nos jours, c’est de plus en plus rare de voir des employés passer leur vie professionnelle au sein de la même entreprise. Ces doyens peuvent être un exemple inspirant pour la relève entrepreneuriale. À La Maison Verte, plusieurs femmes y travaillent depuis de nombreuses années, mais une en particulier est là depuis les premières semences en 1983. Hélène Lachance fait partie du groupe de femmes qui ont commencé le grand projet de semis forestiers. Depuis tout ce temps, elle est toujours demeurée fidèlement en poste au sein de l’entreprise sociale de Hearst.

Hélène Lachance avait entendu parler, à l’époque, d’une oppor-tunité de travail à La Maison Verte par l’entremise de Lucie Paquin alors qu’elle fréquentait un centre de la petite enfance avec sa fille. Le mot circulait, des emplois étaient disponibles pour les mères célibataires. « En 1982, c’était la construction, je n’ai pas travaillé là-dessus, j’ai commencé en 1983 quand c’était les premières semences. Au début, nous étions beaucoup parce que nous semions à la main », explique-t-elle.

Ce qui l’interpelait dans le projet, c’était un emploi lui permettant une certaine souplesse au niveau travail-famille, ce qui était parfait pour subvenir aux besoins de sa fille. Mme Lachance a fait du travail saisonnier à temps partiel jusqu’en 1988. Ensuite, elle commence à travailler à temps plein avec Lucie Paquin pour accomplir des tâches variées. Son dévouement lui vaut même le titre d’aide-technicienne, poste qu’elle occupe toujours aujourd’hui.

Mme Lachance a vu l’évolution de La Maison Verte, d’année en année. Les agrandissements, l’ajout de différents projets comme le magasin, les tomates et les concombres, mais aussi l’industrialisation et les techniques de semence. « Semer à la main, c’était long et tu pouvais en avoir des doubles, si quelqu’un échappait des graines par exemple. Ça allait mieux, c’est sûr, avec la semeuse et on a changé de semeuse depuis », indique la principale intéressée.

Après 40 ans, elle est toujours en amour avec son travail puisque – les tâches sont diversifiées et elle aime le travail physique. Elle profite aussi de quelques semaines de congé entre la fin de l’empaquetage et le début des semences. Aussi, depuis une dizaine d’années, le manque de main-d’oeuvre constitue un défi pour l’équipe.

Pour ce qui est des premiers arbres qui ont été plantés en 1983, Hélène avoue ne jamais les avoir visités. « On a déjà été dans le bois, Michelle Lamy et moi, pour mesurer des arbres qui avaient été plantés cinq ans auparavant. On avait passé une journée à les mesurer, c’était des journées brulantes », a-t-elle expliqué.

Manon Cyr, qui a été en tête de l’entreprise pendant onze ans, a beaucoup de gratitude pour ses employés, mais elle reconnait que Mme Lachance est indispensable dans l’organisation. « De nos jours, une loyauté de 40 ans à la même place, c’est assez unique et ça, je trouve ça spécial ! En plus que dans l’histoire de La Maison Verte, il n’y aura pas d’autres personnes qui vont pouvoir avoir cet honneur-là, parce qu’elle est là depuis la première production en ’83. Juste en soi-même, ça, c’est extraordinaire. Puis, imaginez l’expérience que tu as quand ça fait 40 ans que tu es dans le même domaine ! Quand il faut former les nouvelles ouvrières sylvicoles pour l’arrosage des arbres, c’est Hélène notre go to, elle entraine nos ouvrières, nos étudiantes l’été. Elle a beaucoup d’expérience et de connaissances dans sa tête et nous sommes chanceuses à La Maison Verte d’avoir beaucoup de femmes qui travaillent avec nous depuis plusieurs années. »

Hélène ne sait pas quand elle savourera la retraite puisqu’elle compte bien donner encore quelques années de sa vie à La Maison Verte. Chose certaine, son départ sera un grand vide pour l’organisation puisqu’elle détient énormément de connaissances générales liées au travail de l’entreprise.

Photo : gracieuseté de La Maison Vert