Un voyage au nord du Manitoba : un prix qui sort de l’ordinaire !

Au début de 2021, j’ai participé au concours Les rendez-vous de la Francophonie annoncé dans le journal Le Nord. 

À ma grande surprise, je gagne le premier prix : un voyage en train VIA Rail d’une valeur de 3000 $ ! Puisque je suis bénévole aux Médias de l’épinette noire, j’ai cru bon de me donner comme « devoir » de rédiger un compte-rendu de mon aventure vers cette région nordique qui m’était encore inconnue, tout en observant le rayonnement de la francophonie autour de moi. Ce que j’ai constaté m’a souvent étonnée ! 

Au cours des prochaines semaines, je tenterai de vous faire vivre ce voyage par mes écrits.

Troisième partie : Churchill, jour 1 

À la gare de Churchill, un moment de nostalgie m’envahit puisque cette bâtisse ressemble à celle que nous avions à Hearst. Elle abrite un genre de musée qui raconte l’histoire humaine et naturelle de la région. Nous sommes accueillies chaleureusement par Emily, une fille de Winnipeg, toute contente de parler français. 

La gare est à trois minutes à pied de notre hôtel, le Polar Inn and Suites. D’ailleurs, tout est proche à Churchill. C’est une ville de 850 habitants, avec 13 rues, un magasin Northern et deux restaurants ainsi qu’un gros complexe municipal qui abrite le centre de santé, l’école, une patinoire, une glace pour le curling, une piscine, un gym, un théâtre, un terrain de jeu intérieur et la bibliothèque. 

À l’hôtel, c’est Aubrie, une autre francophone originaire de Winnipeg, qui nous reçoit et se dit très heureuse de vivre à Churchill. 

Notre premier après-midi est consacré à la visite de la région avec une guide aimable et enthousiaste, Rhonda Reid. 

Sur les roches, dans l’eau, à marée basse, qu’est-ce qu’on voit ? Notre premier ours polaire ! Il est passablement loin, mais Gaëtane et moi sommes émerveillées… un beau gros toutou blanc qui semble tellement inoffensif !!! Ce n’est pourtant pas le cas, et à preuve, les gens de Churchill laissent les portes des véhicules débarrées afin de trouver refuge en cas de besoin. Rhonda nous amène ensuite au parc national Cap Merry où son mari travaille, un gars du Nouveau-Brunswick qui a élu domicile à Churchill il y a plusieurs années, tout fier de converser avec nous en français. Elle nous a aussi fait voir les incontournables de l’endroit : l’épave Miss Piggy, un avion qui s’est écrasé là en 1979 ; et celle de l’Ithaca, un petit cargo échoué dans la baie en 1960 ; la prison des ours polaires où l’on garde ceux qui s’aventurent trop près des résidences, avant de les relâcher dans la nature ; l’observatoire des aurores boréales ; et l’ancienne base militaire, entre autres. Étonnant, tout ce qu’il y a à voir dans ce village si isolé, sans compter le paysage qui nous en met plein la vue : le ciel encore plus haut et plus bleu qu’à Hearst, l’eau à perte de vue, les roches laissées sur place après la fonte des glaciers, la toundra, les 270 espèces d’oiseaux… un spectacle vivant qui ne finit jamais !