Le 15 mai, avait lieu le vernissage de l’exposition IMAGES&MOTS à la Galerie 815 du Conseil des Arts de Hearst. Les membres du Bureau des regroupements des artistes visuels de l’Ontario (BRAVO) de la région du Nord ont préparé un projet de création d’œuvres inspiré par un poème franco-ontarien. Plus d’une quarantaine de personnes se sont déplacées pour contempler ces réalisations et pour discuter avec les artistes présents.
Normand Fortin est membre de Bravo-Nord et il explique que pour le groupe, les poètes représentent bien les Franco-Ontariens. « L’art visuel et la poésie se ressemblent bien, donc nous avons décidé d’en faire un projet collectif et ensuite une exposition. Chacun des artistes visuels a dû se pencher et faire de la lecture de poètes franco-ontariens qui les inspiraient pour commencer. De là, chacun de nous a créé deux œuvres à partir de deux poèmes. Notre but, aussi, c’est de montrer la littérature franco-ontarienne pour que les gens puissent prendre le temps de lire et de voir de l’art franco-ontarien. » Les artistes visuels du projet qui exposent leurs œuvres à la Galerie 815 sont : Colette Jacques, Denis Taman Bradette, Denise Dufour, Francine Plante Pokio, Laurent Vaillancourt, Louise Fortin Mondoux, Marlène Rheault, Normand Fortin, Sarah Miller, Solange Vaillancourt et Yvon Grzela.
Ces gens se sont inspirés des poètes suivants : Sylvie Fillion, Sonia Lamontagne, Denis Bradette, Elsie Suréna, Édith Lamontagne, Jules Tremblay, François Baril Pelletier, Guy Lizotte, Jacques Poirier, Jean-Marc Dalpé, Patrice Desbiens et Véronique Sylvain. Certains collaborateurs visuels ont également composé un texte pour ensuite l’interpréter sous forme d’une œuvre d’art visuelle.
L’exposition IMAGES&MOTS est en tournée, ayant commencé à Moonbeam et poursuivra son chemin après Hearst, vers Timmins, Sudbury et Kapuskasing. « Et ensuite, qui sait, nous sommes prêts à l’amener partout en province. »
BRAVO est un mouvement qui est ouvert à tous les artistes franco-ontariens. Pour joindre le groupe, il suffit de se rendre sur le site web bravoart.org et remplir un formulaire d’adhésion. Créé en 1991, BRAVO est en constante évolution et ses membres ont l’occasion, entre autres, d’échanger entre eux, d’élaborer des projets collectifs, d’avoir accès à des galeries, des voyages et des visites d’autres artistes.
L’exposition en cours à la Galerie 815 du Conseil des Arts de Hearst jusqu’au 3 mai prochain présente les œuvres de France Poliquin, une artiste spécialisée dans les métiers d’art textile. C’est la deuxième fois que l’artiste native de Hearst expose à la Galerie 815, et le vernissage de l’exposition Rétrospective avait lieu le jeudi 21 mars dernier. Sa passion pour le textile date de l’enfance, sa mère l’ayant initiée au crochet à un très jeune âge pour la tenir occupée pendant qu’elle confectionnait des bas de laine pour les hommes au chantier. Par la suite, les projets de textile se multiplièrent et France rêvait d’apprendre de nouvelles techniques en création mode.
En plus du crochet, elle s’est intéressée à la broderie, au perlage, etc. Elle recevait même des commandes de son enseignante d’économie domestique au début de son secondaire. « Le perlage j’ai appris cela jeune, jeune, ici ! Parce qu’à La Baie la seule chose qu’il y avait pour faire du métier d’art c’était les perles ; à cette époque les Premières Nations allaient à La Baie et vendaient leurs fourrures et achetaient des pots de perles. Après cela, j’ai fait un contrat avec le Traité numéro 9, j’ai enseigné aux adultes et j’ai habité chez Mme Cheechoo. C’est elle qui m’a montré à travailler avec les méthodes autochtones. »
France quitte Hearst à la fin des années 80, et c’est à partir de ce moment qu’elle rencontre des gens de l’industrie qui la passionnait tant. Elle entreprend des études collégiales au Cégep du Vieux Montréal en Techniques des métiers d’Art en construction textile. Sa rencontre avec les deux directrices de l’école, Régine Mainberger et Louise Lemieux, a influencé l’orientation dans son art.
Après sa formation, France Poliquin occupe divers postes dans le domaine du spectacle et des arts, parfois à titre de tisserande pour des productions de vêtements et accessoires dans les collections d’autres artisanes. En 1998, elle obtient un contrat comme costumière pour les accessoires dans l’entreprise montréalaise Cirque du Soleil, où elle s’occupe de la fabrication et de la conception de costumes pour le spectacle « O » à Las Vegas, dans l’atelier de dentelle. Pendant toute la décennie des années 90, elle travaille comme pigiste à titre de technicienne de scène et costumière au Centre Corel à Ottawa avec son ex-conjoint.
Ayant déjà un baccalauréat de trois ans en sociologie de l’Université de Hearst depuis 1985, l’artiste retourne sur les bancs de l’Université Laurentienne à Sudbury pour ajouter une année à son bac et reçoit son diplôme universitaire en Éducation.
Se décrivant comme une aventurière, Mme Poliquin part vers la Nouvelle-Écosse pour aller étudier à l’Université Nova Scotia College of Art and Design en 2011 et obtient un autre baccalauréat en beaux-arts spécialisé en textile. Durant ses études dans les Mari-times, elle rencontre l’artiste de renom international Toshiko Horiuchi MacAdam, qu’elle considère comme un de ses mentors. Originaire du Japon, cette artiste textile est maintenant installée en Nouvelle-Écosse, la province natale de son mari. « C’est elle qui fait de gros parcs crochetés pour enfants et le seul endroit où ce n’est pas possible d’en avoir c’est au Canada, pour une question d’assurances. Elle en a fait au Japon, aux États-Unis et partout dans le monde. » Les structures de jeux sont crochetées à la main avec du nylon et installées en sections par une équipe dans des espaces publics de loisirs afin de laisser les enfants utiliser leur imagination.
Consciente que son médium n’est pas le plus vendeur, elle a pris la décision, en sortant de l’école des métiers d’art, de monter des expositions au lieu de se concentrer sur la vente de créations. Avec une quarantaine d’expositions depuis 30 ans, France continue de travailler dans cette optique. « En sortant de l’université j’ai fait le choix d’exposer et j’ai une mini collection de boas en laine angora. Je fais beaucoup de récupération pour mes créations. J’ai acheté une balance d’une manufacture de laine angora très fine en Belgique ; je mets plusieurs laines ensemble et je crochète des boas. Je les teins ensuite avec une teinture végétale. Tout ce que je fais est super environnemental.
» Pendant la pandémie, France Poliquin se joint à d’autres artistes dans la confection, selon les méthodes traditionnelles, d’une collection de masques démontrant la résilience pendant la pandémie du 21e siècle. La collection Breathe a été sélectionnée par un jury qui a choisi parmi les pièces soumises celles qui seraient exposées à travers le Canada. Au total, elle a confectionné sept masques qui reflètent les sept phases de la pandémie. Les masques font partie des œuvres exposées à la Galerie 815, aux côtés de toiles en tissu créées selon la méthode japonaise shibori, avec de la teinture végétale, des poupées Waldorf et des courtepointes faites à partir de ses échantillonnages de teinture végétale.
France est née et a grandi dans une petite communauté du nord de l’Ontario. Hearst fut un endroit très dynamique, rustique et isolé qui lui a toujours donné son inspiration pour son art. France fut éduquée partiellement en Ontario à l’Université Laurentienne où elle a obtenu son baccalauréat en sociologie et en éducation. Ensuite, aimant l’aventure, elle se rend en Nouvelle-Écosse pour étudier au Nova Scotia College of Art and Design mieux connue sous le nom de NSCAD University pour obtenir au printemps 2011 un baccalauréat en beaux-arts spécialisé en textile.
Sa passion pour le textile n’a pas commencé en 2011, mais lorsqu’elle avait que deux ans. Sa mère lui a donné un crochet avec de la laine pour l’amuser pendant que cette dernière tricotait des bas pour le reste de la famille. Elle avait toujours un projet en textile sur sa table de chevet, elle rêvait à de nouvelles techniques pour faire de l’art mode. La professeure d’économie domestique Mme Delorme lui donnait déjà des commandes au début de son secondaire. Ce fut au début des années 1990 que son plus grand rêve se réalisa lorsqu’elle rencontre des personnes clefs qui vont influencer son orientation dans le domaine du textile. Mme Régine Mainberger et Mme Louise Bérubé les deux directrices de l’école atelier affilier avec le Cégep du Vieux Montréal lui enseigne plein de nouvelles techniques en textile. Elle obtient un DECen construction textile hautement spécialisé en création textile assisté par l’informatique.
Depuis, ses créations se sont développées en une petite collection d’accessoire dont elle s’inspire de la texture de l’écorce d’arbres pris en photo. Ces majestueux arbres de tous les coins de pays la fascine et ne cesse de lui donner des nouvelles idées pour son art en textile.