Skip to content

Plus de 3670 postes sont vacants dans la région de Prescott-Russell en 2022. C’est ce qu’ont révélé le Centre de services à l’emploi de Prescott-Russell (CSEPR) et Statistiques Canada, dans une conférence de presse tenue le 23 novembre dernier, au bureau de Hawkesbury du CSEPR.

_______________________

Noé Cloutier – IJL – Réseau.Presse – Le Régional

Les résultats de cette enquête sont en date du 1er juin 2022. Ces données ont été recueillies entre le 6 juin et le 22 août dernier, tout cela aux coûts de 20 000 $ des poches du CSEPR.

« Ces nombres confirment une réalité qui était connue et qui est maintenant chiffrée », a indiqué le principal consultant du projet, Benjamin Bercier, qui espère que ce  portrait plus précis de la problématique sera un « outil » afin de mieux trouver des solutions, notamment pour les municipalités et les promoteurs.

Quelques chiffres

Près de 2317 entreprises sont répertoriées dans Prescott-Russell et environ 21 251 personnes travaillent pour une entreprise de la région. Même si ce nombre d’employés pourrait sembler impressionnant, plus d’une entreprise sur deux (54 %) avait au moins un poste de libre en juin dernier.

Parmi les 3670 postes à pourvoir ; 2855 sont des postes à temps plein, 2822 sont permanents et 1539 sont affichés depuis trois mois ou plus. Aussi, pour ce qui est des salaires horaires ($/h) liés à ces emplois vacants, 42 % offrent un salaire de 19 à 26 $/h, 36 % de 15 à 18 $/h, 13 % de 27 à 34 $/h et 9 % de 35 $/h et plus.

« Quand on pense que le seuil nécessaire pour maintenir un niveau de vie acceptable dans la région est de 19$/h, on réalise qu’il y a encore beaucoup trop d’emplois à 15 à 18 $/h […], mais en même temps, on sait que ce n’est pas si simple et que les employeurs aussi doivent arriver… », constate la directrice générale du CSEPR, Caroline Arcand.

Pour ce qui est des municipalités ; 982 emplois sont à pourvoir à Clarence-Rockland, 765 à Hawkesbury, 739 à Russell, 390 à La Nation, 311 à Alfred-Plantagenet, 250 à Casselman et 233 à Champlain.

Le manque de logement pointé du doigt

Bien que la pénurie de main-d’œuvre ne soit pas un phénomène qui ne s’explique que par un seul facteur, c’est celui de la pénurie de logements qui a le plus ressorti.

« Le manque de logement est un frein à l’apport de travailleurs qui provient d’ailleurs pour venir occuper des emplois chez nous », a indiqué Lionel Renaud, président du conseil d’administration du CSEPR, qui constate aussi que de plus en plus de « sans abris » ont recours aux services de l’organisme. Un problème qui n’est cependant pas encore « chiffré » dans la région.

Ainsi, l’enquête précise que c’est le logement abordable qui doit être ciblé, c’est-à-dire un logement dont le coût représente 30 % ou moins du revenu brut familial. Pour en créer, la directrice générale du CSEPR ne cache pas que son organisme aura besoin d’aide, voire de sortir des sentiers battus.

« Bien que le logement ne soit pas du tout dans notre mandat […] nous savons bien que sans logement, nous ne pourrons pas aider les employeurs ni les travailleurs […] et en faisant cette étude, je crois qu’on fait déjà un pas dans la bonne direction vers les solutions », a complété Caroline Arcand, en ciblant aussi l’immigration pour pourvoir à la pénurie de main-d’œuvre, une solution qui, en revanche, requiert elle aussi de créer du logement.

Photo principale : gracieuseté Carole Muise