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Portrait de Jeannine Fontaine

Par Jocelyne Hébert avec la collaboration de Claudine Locqueville

Jeannine Fontaine est née à la maison, à Mattice, en novembre 1938, la deuxième de cinq enfants : René, Jeannine, Fleurette, Marielle et Lauryanne (en ordre sur la photo). Elle est la fille de Laura Legault et Zacharie Fontaine, qui se sont installés à Mattice puisque le grand-père, Noé Fontaine, y possédait un moulin. Ensuite, Noé établira le moulin Fontaine à la Passe-à-Fontaine. En juin 1939, la famille déménage sur la rue Kitchener à Hearst, que Jeannine et ses amies surnomment la rue des Pignons. Bien des voisins sont des amis, notamment les Séguin, Gagnon, Blais, Richard, Audet et Bourdon.

Jeannine se souvient que l’hiver son père aménageait une patinoire derrière la maison, étant donné qu’il possédait un grand terrain. Ses parents font aussi l’acquisition d’un chalet d’été sur le lac Pivabiska, où ils pouvaient inviter des amis. Chaque enfant de la maisonnée a eu droit à des cours de piano, instrument dont leur mère jouait. En 1951, M. Fontaine décide de compléter le sous-sol de la maison dans laquelle la famille avait déménagé au coin des rues Front et 7e. René, le seul frère, était celui qui avait la charge de surveiller les partys de ses soeurs tandis que son père raccompagnait ceux et celles qui n’avaient pas de tour. Un jour, René, qui était entraineur d’une équipe de balle, avait invité chez lui les membres de l’équipe adverse dans le but de les faire veiller afin de les fatiguer et ainsi augmenter les chances de victoire pour son équipe qui les affrontait le lendemain.

Jeannine poursuit ses études jusqu’à la douzième année. Elle va deux ans à Cochrane et deux ans à Haileybury puisqu’à l’époque il n’y avait pas d’éducation secondaire en français à Hearst. Elle fait ses débuts dans l’enseignement à Mattice en 1957, avec un groupe de 55 élèves de 4e et 5e années. Elle prenait le train le lundi matin de Hearst pour se rendre à l’école et ne revenait que le vendredi. Durant la semaine, elle logeait à l’Hôtel Dupuis, lequel bâtiment n’existe plus aujourd’hui. Après cette année d’enseignement, Jeannine se rend à Ottawa pour faire son « école normale » (École des sciences de l’éducation). De retour de ses études, la jeune diplômée enseigne à un groupe de 40 élèves à l’École Ste-Anne durant six ans en 4e année. Ensuite, elle accepte un poste en 5e année, à Ottawa, pour deux années consécutives. Puis elle revient dans notre région et en 1969, et ouvre les portes de l’École du lac au Lac Ste-Thérèse, avec seulement quatre élèves. Puis, Jeannine enseignera durant quatre ans à Georgetown et Burlington.

Jeannine est la mère de Jean Guérin et des jumelles Julie et Mélanie, qui vivent tous à Hearst. Elle a trois petites-filles et un petit-fils.

En 1974, elle s’investit dans un autre type d’enseignement, soit donner des cours de poterie privés dans un local de l’école à Hallébourg. Femme déterminée et d’action, Jeannine s’implique grandement dans notre communauté. De 1983 à 1989, l’octogénaire offre des ateliers de croissance personnelle. Elle travaille trois ans à La Boutique de Rachel Catellier et garde des enfants pendant quatre ans. Elle fait du bénévolat pour les Lumberkings, le Club de curling et l’équipe de natation Phoenix.

Jeannine siège 35 ans au sein du Conseil des Arts et multiples sont ses tâches, dont hôtesse des loges durant plus de 15 ans. Elle garde d’excellents souvenirs de ses rencontres avec différents artistes, particulièrement avec le sympathique Yvon Deschamps et celle avec Bruno Pelletier qu’elle a dû raccompagner parce que les clés de son auto étaient restées dedans. Monsieur Jean Lapointe a grandement apprécié ses fameux cretons, tellement qu’il a insisté pour en acheter trois pots. Encore à ce jour, elle apporte des petites sucreries aux techniciens et autres avec qui elle a développé de belles amitiés.

Jeannine aime vivre à Hearst, car elle a l’occasion de rencontrer d’anciens élèves et des connaissances avec qui elle peut discuter. Le fait que ses enfants y demeurent aussi a assurément joué un grand rôle dans sa décision de rester à Hearst.

Encore aujourd’hui, Jeannine tricote, crochète et cuisine des plats dont plusieurs profitent. Elle se sent vraiment privilégiée d’avoir effectué autant de voyages, que ce soit avec des membres de la famille ou des amis. Elle assiste au plus grand nombre de spectacles possible et savoure chaque prestation. Bref, Jeannine profite pleinement de ce qui se présente à elle.