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Denise raconte un épisode qu’elle a beaucoup moins apprécié, elle qui pourtant croyait trouver une certaine liberté. Après sa 8e année, sa mère tient à l’envoyer étudier deux ans au couvent à Cochrane. Plusieurs familles envoyaient leurs filles soit au couvent à Cochrane ou à celui d’Haileybury. De septembre à décembre, elle écrivait à sa mère pour lui demander de venir la chercher, sinon menaçait de se sauver. Denise raconte en riant qu’elle envoyait ses lettres sans timbre, donc lorsque sa mère allait chercher son courrier, la lettre lui coutait le double, c’est-à-dire huit cents au lieu de quatre.

Son frère Yves arrivait presque toujours avec un p’tit quelque chose pour sa jeune soeur et le plus souvent, c’était un bon Cherry Blossom. Voyageant beaucoup, il ne cessait de dire à Denise : « J’ai passé proche t’acheter un manteau… » Denise, dans sa tête d’enfant, malgré le fait qu’il avait juste « passé proche », était tout excitée juste de penser à ce qu’il avait voulu lui procurer. Devenue adulte, elle se reprend. Étant donné le métier de télégraphiste de son frère, elle achète un train miniature et lui remet en disant : « J’ai passé proche t’en acheter un beau gros ». Ce fut la douce revanche bien des années plus tard.

Après ses deux ans au couvent, Denise poursuit ses études à Ottawa et suit un cours commercial en secrétariat. En revenant à Hearst, elle se rend à une entrevue un jeudi et commence dès le lendemain ! Elle a environ 18 ans lorsqu’elle fait ses débuts à la Banque Impériale pour y travailler pendant 15 ans. Elle suit en quelque sorte les traces de son père puisqu’il avait été gérant pour la Banque d’Hochelaga (première banque à Hearst). Ensuite, vers les années 1967, Émile Joanis la recrute en lui proposant de venir chez F and J Lumber où elle travaille jusqu’à sa retraite (32 ans). À l’époque, Denise était la seule femme dans le bureau (M. Guindon est comptable et M. Cloutier, gérant). Elle explique que ses tâches étaient multiples et très variées, selon les besoins pour le bon fonctionnement du bureau.

Elle voyageait au travail avec un collègue. Environ deux ans après, Denise décide de s’acheter une Mustang. Malheureusement, elle ne pouvait pas la conduire, n’ayant pas son permis. C’est sa belle-soeur Réjeanne (épouse de Jacques) qui lui a montré à conduire, donc ce n’est qu’environ un an après ce grand achat que Denise peut légalement conduire sa Mustang seule.

Elle s’est impliquée à différents niveaux pour notre communauté. Pendant longtemps, le couronnement de la reine faisait partie du Carnaval. Denise a siégé à ce comité durant trois ou quatre années consécutives.

Elle a aussi agi comme secrétaire de l’équipe de baseball des Lumberkings pendant au moins quatre ans et participé à la cueillette de fonds pour la Société du cancer. Depuis 22 ans, Denise fait partie des Auxiliaires de l’Hôpital Notre-Dame. Elle y donne encore de son temps en faisant son bénévolat à la boutique de cadeaux. Ce rôle lui permet de rester en contact avec des gens, en plus de la valoriser. Elle reconnait que le bénévolat lui procure le plus grand bien et le recommande fortement à tous et à toutes, surtout à la retraite.

Denise conserve énormément de bons souvenirs de ses étés au Lac Ste-Thérèse avec sa mère et des amies qui demeuraient dans les parages. Elle avoue avoir pensé déménager à Ottawa une fois à la retraite pour se rapprocher de membres de sa famille, mais a choisi de demeurer à Hearst surtout pour son entourage. Elle a eu la chance de faire plusieurs voyages avec ses amies, les Golden Girls maintenant graduées à Platinum Girls, surnom que celles-ci se donnent. Nombreux sont les soupers au restaurant, rencontres pour jouer aux cartes notamment au Skip-Bo, dégustations… que ces dames pleines d’entrain, débrouillardes et autonomes ont organisés, ce qui contribue grandement à son bonheur.

Denise fait aussi de grands casse-têtes et des mots croisés. Finalement, elle pense que sa génétique du côté des Lambert joue un rôle important quant à sa longévité.