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Benoit Morin, mieux connu comme Ben, est né à Rouyn en 1942. Sa mère, Cécile Roy, est de St-Odilon, Québec, et son père, Josephat Morin, est aussi originaire de la région de Québec. Ben est l’enfant du milieu d’une famille de 2 filles et 4 garçons. C’est en 1946, alors que Ben est âgé de 4 ans, que ses parents déménagent à Hearst. Son père venait pour travailler dans le bois. Ben se souvient qu’il était tout jeune, la famille vivait dans des camps et déménageait souvent selon le travail du père. Tantôt c’était au camp chez Lecours, d’autres fois chez Levesque, chez Gosselin, à Calstock, Carey Lake etc. À l’époque, la population de Hearst est majoritairement anglophone, donc en 6e année son père insiste pour que lui et son frère changent d’école pour apprendre l’anglais et ainsi pouvoir mieux se débrouiller dans divers domaines plus tard. Ben est très reconnaissant que son père unilingue français ait pris cette décision puisque connaitre les deux langues lui a grandement servi en affaires. Intéressant aussi de se rappeler que dans ce temps, c’était très mal vu de changer d’une école catholique à publique, donc le père Grenier voulait excommunier les membres de la famille, mais Josephat a réussi à l’en dissuader. Ben raconte sa belle histoire d’amour en expliquant que Solange (Gauvin Camiré), veuve, était maman de deux enfants, soit Chantal et Alain, et elle travaillait comme serveuse à la Waverley. Les chums de Ben disaient qu’il n’y avait pas moyen de l’accrocher, alors Ben leur gage une caisse de bière. Ce n’est que des années plus tard qu’il en a fait part à sa bien-aimée puisqu’il était vraiment tombé amoureux d’elle. Propriétaire de Ben Shell, il savait que l’occasion de revoir Solange se présenterait puisqu’elle allait y faire le plein d’essence. Effectivement, ne soupçonnant rien, la serveuse arrive au garage, Ben lui propose une sortie qu’elle accepte. La jeune femme a 24 ans et Ben 25 lorsque les fréquentations débutent. Trois mois après des rencontres presque quotidiennes, le jeune homme fait sa demande et le mariage a lieu en septembre 1967. Solange décède en 2019 à l’âge de 76 ans.

La famille existante, constituée de Chantal (Caplan, Québec) et Alain (Gatineau) s’agrandit avec la venue de Stéphane qui vit à Hearst. Ben est l’heureux grand-papa de trois garçons et est fier de ses deux arrière-petites-filles. C’est dans le bois avec son père que Ben fait ses débuts sur le marché du travail, il va donc bucher pour environ un an, ensuite il choisit d’aller conduire des camions pour Pat Boutin puis pour Alphonse Lachance. Ensuite, il se retrouve à travailler pour Paul Lavoie qui louait la station Esso Impérial appartenant à Zackarie Fontaine. C’est là qu’il en apprend beaucoup en mécanique. Quelques années après, les couleurs du garage Esso changent pour celles de Shell et c’est Marielle Fontaine qui a comme fonction de gérer le garage. Après avoir travaillé un an pour elle, Ben lui offre de prendre la relève et il exploite ce commerce pendant environ 10 ans.

Après la vente, il est embauché pour faire de la mécanique chez F. and J. (Fontaine et Joanis), mais n’y reste que quelques mois avant de se lancer en affaires avec Réal Mercier et Claude Macameau. Ils deviennent cofondateurs et copropriétaires d’Expert Garage en 1973. En 1993, après 20 ans de longues heures et dur labeur, Ben se retire à 51 ans. Même une fois retraité, il n’a jamais vraiment cessé de travailler. Il s’est aussi impliqué au sein de la communauté en donnant plusieurs années de son temps pour la Banque alimentaire ainsi que pour la construction et rénovation de l’Église de St-Pie X. Il s’est longtemps porté volontaire pour venir en aide à des fermiers qui avaient besoin d’un coup de main côté mécanique ou autre. Encore aujourd’hui, ça lui fait toujours plaisir de prêter mainforte. Ben apprécie vraiment notre communauté. Il décrit les gens comme étant très amicaux et chaleureux, et considère que c’est un plus de vivre à Hearst, car c’est francophone et tout le monde se connait.

Bien que c’est encourageant du côté des gênes (ses parents ont vécu jusqu’à 85 et 86 ans), Ben pense qu’il n’y a pas que ce facteur qui compte pour vivre bien et longuement. Bouger, profiter du plein air, il a longtemps pêché et chassé, prendre sa marche quotidienne, jardiner, bricoler dans son garage, admirer les oiseaux qui volent d’une mangeoire à une autre sont des activités qui ont des effets thérapeutiques pour lui. En plus de déblayer sa cour et entretenir la maison entière, il fait aussi travailler ses méninges et socialise en allant jouer aux cartes quatre fois par semaine au Club Action.