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Un communiqué de presse a été publié par le regroupement des Premières Nations de Matawa annonçant une progression significative dans les analyses d’ADN de Blastomyces.

En effet, une importante percée scientifique a été réalisée alors que la Première Nation de Constance Lake continue d’être aux prises avec les graves répercussions d’une épidémie de blastomycose en l’absence de recherches environnementales approfondies et de ressources financières pour faire face à la complexité de la situation. Les efforts déployés par la communauté ont abouti à la détection, confirmée en laboratoire, de champignons Blastomyces sur les terres de Constance Lake.

Ce n’est que la deuxième fois qu’on réussit à isoler des blastomyces dans l’environnement en Ontario, la première fois remontant aux années 1980. Cette percée est d’autant plus monumentale qu’il s’agit du premier échantillon de l’Ontario confirmé à l’aide d’un nouveau test PCR de l’ADN.

Une épidémie dévastatrice de blastomycose avait frappé la Première Nation de Constance Lake à l’automne 2021, infectant plus de 50 personnes et causant la mort de cinq autres. À la suite de l’intervention d’urgence, la Première Nation s’est associée à Four Rivers, au Groupe des services environnementaux de Matawa et à l’Université Laurentienne pour mettre sur pied une équipe spécialisée dans la recherche de réponses.

En 2023, l’équipe Up North On Climate de l’Université Laurentienne a procédé à une analyse documentaire ciblée afin de soutenir les efforts déployés par la communauté pour rechercher le champignon. En fin de compte, l’examen a permis de découvrir un protocole d’échantillonnage et d’analyse efficace de l’Université du Minnesota, qui a permis de détecter pour la première fois l’ADN de blastomyces dans un échantillon environnemental de l’Ontario. Cette percée suggère que les futurs efforts d’échantillonnage contribueront à une meilleure compréhension du cycle de vie et de l’habitat du champignon, ce qui pourrait apporter à la région des réponses dont elle a désespérément besoin.

Les lieux d’échantillonnage et la méthodologie ont été déterminés en fonction des connaissances de la communauté locale, des informations obtenues grâce à l’examen de la littérature et des expériences analytiques persistantes menées par Genetic Health de Thunder Bay.

Parmi les éléments qui ont conduit à cette découverte sans précédent, on peut noter les conditions environnementales, les modèles météorologiques, la procédure de stockage et de transport des échantillons, ainsi que la méthode de purification, d’extraction et de séquençage de l’ADN.

L’importance de la recherche menée par les communautés est primordiale. Les Premières Nations peuvent et doivent mener des recherches environnementales de pointe. Cette première étape de l’identification positive d’un échantillon de blastomyces a validé les préoccupations de la communauté et rappelle à ses membres qu’il n’est pas question de baisser les bras lorsqu’il s’agit du bien-être des gens de la communauté.

Le chef de la Première Nation de Constance Lake, Rick Allen, explique que sur le coup, les informations qu’il a reçues ne satisfaisaient pas le conseil de bande et ils ont persisté pour trouver des réponses à cette épidémie. « Nous continuerons à travailler pour trouver les ressources nécessaires afin que la recherche sur la blastomycose soit une priorité et que notre personnel bénéficie du soutien dont il a besoin. La Première Nation de Constance Lake exige un financement adéquat pour la recherche sur la blastomycose, car des vies en dépendent ».

« La découverte du Blastomyces ne change rien au fait qu’il est ou a été présent – nous savions déjà qu’il était (ou avait été) présent en raison de l’épidémie. Ce qui change, c’est notre capacité à progresser dans notre compréhension de la maladie. Le fait de pouvoir trouver un blastomyces dans l’environnement nous permet de connaitre les conditions environnementales dans lesquelles il vit », indique Sarah Cockerton, directrice générale de Four Rivers, groupe de services environnementaux de Matawa First Nations Management.

« En voyant où et comment il vit, nous espérons pouvoir commencer à mieux le comprendre, ce qui nous permettra de comprendre comment les gens peuvent s’adapter à sa présence. Cette compréhension est d’autant plus importante que le climat change de manière imprévisible et que l’on assiste à une augmentation possible de l’incidence de la maladie. Il s’agit d’une découverte absolument extraordinaire », conclut-elle.

Il est important de se rappeler que si la détection dans l’environnement signifie qu’un blastomyces était (et peut encore être) présent, il est donc naturellement présent dans l’environnement, impossible à éliminer, et l’infection humaine par la blastomycose n’est pas intentionnelle.