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Au début de l’été 1948, j’avais 11 ans. J’ai remarqué que ma mère était enceinte. C’était un sujet dont on ne parlait pas… mais j’ai osé demander à maman quand notre nouveau petit bébé allait arriver. « Pendant les vacances », a‐t‐elle répondu. J’avais tellement hâte ! Le 1er juillet, pas de bébé… le 5 juillet, pas encore de bébé… le 24… pas encore. C’était tout à fait décourageant pour une enfant de 11 ans ! 

Je remarquais que maman avait de plus en plus de difficulté à marcher, qu’elle devenait de plus en plus grosse. Finalement, le 15 aout au soir, tout le monde se couche comme d’ordinaire. Mais en plein milieu de la nuit, mon père réveille tous les enfants et annonce que nous allons chez grand‐maman. On se rend à pied chez elle (une marche d’environ 10 minutes). En arrivant, papa lui dit : « Ça fait plusieurs fois que vous nous invitez à coucher chez vous, alors on a décidé de venir ce soir… » 

Mon oncle est allé chercher le médecin à Hearst. Dans ce temps‐là, il arrivait souvent que le médecin allait à la maison de la patiente pour faire les accouchements à domicile. Une de mes tantes assistait le médecin comme sage‐femme. Elle n’avait jamais fait aucune étude dans ce domaine, mais ses connaissances lui venaient de la pratique. 

Quand nos sommes revenus de chez Grand‐Maman, le lendemain matin, il y avait un beau petit bébé tout neuf à la maison. Ma mère voulait le faire appeler « Isidore » parce que c’est le nom du patron des cultivateurs. Je n’aimais pas du tout ce nom… mais devine qui a gagné ! 

J’étais la plus vieille, Isidore était le bébé, alors je l’ai gâté un peu. On n’avait pas de carrosse, mais il aimait beaucoup se faire promener dans la petite voiture. Je lui ai montré à attraper une balle. Il aimait beaucoup jouer à cache‐cache, il y avait bien des places à se cacher sur la ferme. 

Aujourd’hui, notre petit bébé a passé la soixantaine… 

Tu t’en repentirais !