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La peinture avec les doigts en tant qu’adulte peux sembler difficile à exécuter, mais les toiles de Marie-France Lafleur-Gagnon prouvent le contraire. Après une dizaine d’années sans presque toucher ses pinceaux, un évènement important dans sa vie lui redonne son élan de création. Depuis, son instinct lui dicte d’aller vers une carrière d’artiste à temps plein. 

Il y a maintenant 21 ans qu’elle travaille au sein de l’entreprise familiale, étant la seule de ses soeurs qui a entrepris des études en gestion alimentaire et hôtelière pour soutenir ses parents et leur succéder. Si vous êtes adeptes de séjours au centre de villégiature Cedar Meadows à Timmins, peut-être l’avez-vous croisée, elle a occupé plusieurs postes jusqu’à maintenant. 

La peinture est revenue dans sa vie en 2019. Marie-France avait toujours aimé les arts, mais elle ne pensait pas qu’il était possible d’en faire une carrière. Ses toiles sont de type impressionniste, cependant elle fait encore des toiles plus réalistes avec ses pinceaux. « Plus jeune, ma mère m’avait inscrite à des cours de peinture à l’huile et dans le temps la peinture n’était pas soluble à l’eau. Je voyais l’enseignante passer beaucoup de temps à nettoyer ses pinceaux et je n’avais pas le gout de faire ça. J’ai eu un calling d’essayer de peinturer avec mes doigts, c’est sûr que je ne peux pas faire autant de détails qu’avec un pinceau. » 

Ses inspirations viennent sous forme de signes : si elle aperçoit trois aigles dans une même semaine, cet oiseau sera la muse pour sa prochaine oeuvre. Passionnée de photographie, Mme Lafleur-Gagnon utilise les nombreux clichés de ses voyages, du boisé autour de sa maison ou d’animaux qu’elle a captés avec les années. « J’aime beaucoup la nature et les animaux, c’est vraiment ce que je préfère peindre. J’ai voyagé partout dans le monde avant de me marier aussi, j’utilise mes photos comme références. » 

C’est auprès des enfants qu’elle a commencé à donner des ateliers de peinture, à la demande de gens qui aiment ses toiles. C’était plus simple de donner des cours à des plus petits comme point de départ. « Il y a deux ans, la directrice de La Ronde ici à Timmins m’a approchée pour me demander si je serais intéressée à donner des cours de peinture aux doigts. J’ai accepté et je donne des cours depuis. Maintenant, je prends les salles au Cedar Meadows pour mes ateliers. Mon horaire est flexible, donc je fais ça entre mes heures de travail. » 

Son éventuel départ du centre de villégiature sera une grande étape pour elle, mais une épreuve aussi pour sa famille, puisque c’est elle qui dans sa fratrie a l’expertise en hôtellerie. « Je crois que lorsque tu veux vraiment quelque chose, ça se réalise. Ma page Facebook a de plus en plus d’abonnés, mes ventes de peinture vont bien, on me demande souvent de faire des commissions aussi. J’organise des soirées Sip and Paint, une activité que les femmes aiment bien. Les prochaines sont en janvier, février, mars et avril. Les gens de l’extérieur peuvent bénéficier d’un tarif spécial sur les chambres lorsqu’ils viennent pour mes ateliers, c’est comme un genre de forfait que je peux offrir. » 

La peinture à l’huile est plus dispendieuse et moins connue de tous, donc Marie-France donne des ateliers avec les deux sortes de peinture. Cependant, la peinture à l’huile sèche plus lentement, ainsi il est plus facile de jouer avec les couleurs pour la peinture avec les doigts. 

Plus récemment, Marie-France a invité d’autres artistes de Timmins qu’elle connaissait à se joindre à elle pour exposer leurs toiles dans l’une des grandes salles de l’hôtel, afin de créer une sorte de galerie d’art. « C’était sous forme de levée de fonds : 15 % des profits de chaque vente allaient à un organisme sans but lucratif au choix de l’artiste. Nous avons donc aidé cinq causes différentes qui nous tenaient à coeur. » 

Elle suit actuellement des cours de thérapie de l’art, non pas pour devenir thérapeute, mais dans le but de mieux comprendre comment l’art peut aider celles et ceux qui vivent avec des traumas. 

La professeure Mélissa Vernier de l’Université de Hearst a demandé à Mme Lafleur-Gagnon de venir donner un atelier de peinture au campus de Hearst. Ne pouvant pas faire le trajet ce jour-là, l’artiste a guidé les étudiants par ZOOM, une première pour elle. « Les gens de Hearst m’encouragent beaucoup, ils savent apprécier l’art et je suis reconnaissante de leur soutien. Mon mari vient de Hearst aussi, donc c’est le fun. Je me suis fait approcher pour donner des cours là-bas, peut-être après l’hiver je viendrai », conclut-elle. 

Photo : page Facebook Art by MFLG