Skip to content

Le secteur des arts en Ontario craignait le pire la semaine dernière alors qu’une rumeur concernant le budget du gouvernement provincial, qui sera dévoilé le 23 mars, annonçait une diminution de 10 millions $ (15 %) du budget du Conseil des Arts de l’Ontario (CAO). Un désastre annoncé alors que le domaine artistique tente de se relever du confinement de la pandémie.
_______________________
Julien Cayouette – IJL – Réseau.Presse – Le Voyageur

Les organismes culturels avaient commencé à sonner l’alarme et se prépareraient à revendiquer. La pandémie a fragilisé plusieurs organismes et certaines personnes sont encore hésitantes à prendre part aux évènements publics.
Le vendredi 17 mars en après-midi, le Globe and Mail disait avoir confirmé avec le bureau du ministre des Finances, Peter Bethlenfalvy, que le budget de base de 60 millions $ du CAO ne serait pas touché, seulement un montant de 5 millions $, qui avait été temporairement ajouté pour aider à la relance de certains secteurs, serait retiré.
La catastrophe semble donc être évitée, mais la situation demeure précaire. Lorsque Doug Ford a pris le pouvoir en 2018, le budget du CAO était de 70 millions $.
« L’Ontario est l’une des provinces les plus pauvres en termes de financement de la culture. C’est certain que ça ne va pas aider », commence le directeur général de la Place des Arts du Grand Sudbury, Jean-Gilles Pelletier. Toute diminution du budget compliquera la relance en cours des activités artistiques, dit-il.
« Couper du financement quand on est en train de se remettre sur pied, quand c’est encore fragile, viendrait couper le peu de bases qu’on a. Il faut se rappeler que chaque dollar investi en culture rapporte 17 $ [à l’économie] », rappelle le directeur général du Centre franco-ontarien de folklore, Patrick Breton.
Le directeur général du Carrefour francophone et de La Slague, Stéphane Gauthier, aurait aimé que le gouvernement soit plus à l’écoute du milieu. Il rappelle que les couts pour présenter des spectacles n’ont jamais été aussi élevés. L’inflation, le cout du transport, les assurances ont monté en flèche au cours des dernières années.
Le directeur artistique suppléant du Théâtre du Nouvel-Ontario, Dillon Orr, rappelle qu’une diminution des subventions se fait toujours au détriment des minorités. « Déjà, nous avons moins d’argent que nos homologues anglophones. On n’a pas la force du nombre. Les coupes se verraient moyennement à Toronto, mais c’est dans les plus petites villes où ça se voit énormément. C’est dévastateur dans les régions plus éloignées. »
M. Orr voit une contradiction entre le fait d’avoir permis à la communauté francophone du Grand Sudbury de construire la Place des Arts, mais de ne pas lui donner les moyens de l’habiter.

Place des Arts extérieur 2.JPG
La Place des Arts du Grand Sudbury — Photo : Archives Le Voyageur