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Les tensions sont au maximum entre le Syndicat canadien de la fonction publique, les 55 000 aides-enseignants, concierges ainsi qu’employés administratifs et le gouvernement de Doug Ford. Cette semaine, le député de Mushkegowuk-Baie James et 15 de ses collèges se sont fait montrer la porte de la Chambre législative puisqu’ils ont carrément traité Doug Ford de menteur et de manipulateur. 

Guy Bourguoin était hors de lui lorsque le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a proposé un projet de loi spécial pour forcer un contrat de travail de quatre ans aux 55 000 membres du Syndicat canadien de la fonction publique. 

Le néodémocrate indique avoir passé sa vie dans le monde syndical et qu’il ne peut pas demeurer en Chambre à Queen’s Pack alors que Doug Ford dit n’importe quoi. « Doug Ford ne dit pas la vérité. Il veut faire passer le syndicat pour les méchants devant les parents des étudiants. Le parti progressiste-conservateur a un agenda caché. Ils veulent (élus conservateurs) juste faire entrer le privé dans les écoles. » 

Le chef intérimaire du NPD, Peter Tabuns, était du groupe des expulsés de l’Assemblée législative après avoir accusé le gouvernement Ford de « mentir » et refusé de retirer ses propos à l’endroit de Doug Ford. 

Guy Bourgouin déplore le fait que les travailleurs n’ont même pas encore fait la grève et que le gouvernement tente de faire passer un projet de loi spécial. « Le gouvernement n’a qu’à retourner à la table de négociation au lieu de perdre son temps à vouloir passer un projet de loi spécial. En plus, 98 % des négociations se terminent sans grève. Si le gouvernement était de bonne foi et faisait avancer les choses, le syndicat retarderait les jours de grève. » 

Mardi soir, en réponse aux conditions de travail prévues dans le projet de loi, le syndicat a offert une contre-offre au ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, responsable des négociations. Le lendemain (mercredi), le ministre a déclaré qu’il ne discuterait pas de la contre-offre du Syndicat canadien de la fonction publique à moins qu’il n’annule la grève prévue vendredi. 

Clause dérogatoire 

En 2012, alors que le parti libéral était au pouvoir en Ontario, le gouvernement avait mis en place la loi 115 qui gelait les salaires des aides-enseignants, concierges et employés administratifs pour une période de deux ans et en 2014 les libéraux avaient ajouté deux années sans augmentation de salaire. 

Le Syndicat canadien de la fonction publique avait poursuivi le gouvernement à cette époque devant les tribunaux parce qu’il estimait avoir été bafoué dans son droit de négociation. Le jugement de la cour avait donné raison aux employés et la province avait dû payer 215 millions de dollars en réparation. 

Cette année, le gouvernement de Doug Ford souhaite utiliser la disposition de dérogation de la Charte canadienne des droits et libertés advenant que le syndicat porte l’affaire devant les tribunaux. La disposition de la dérogation permet aux gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux de supplanter temporairement, ou de contourner, certains droits de la Charte pour une période de cinq ans. 

Depuis sa création en 1982, cette clause n’a été utilisée que quelques fois par certaines provinces et jamais au fédéral. Toutefois, elle n’a jamais été utilisée lors de négociations entre un syndicat et une province, ce qui pourrait causer un précédent.