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Je parle souvent de la crise climatique comme étant un danger pouvant mener à des conséquences catastrophiques. Je vais y revenir plus tard, je vous le promets. Mais cette semaine, je dois vous parler d’une autre brique du mur devant nous : le système économique. Le capitalisme, comme vous vous en doutez, sert de base aux règles qui gèrent les échanges d’argent et de ressources. Mais, on voit de plus en plus de fissures qui semblent très dangereuses dans ce que nous avons construit au fil du temps. Par exemple, deux petits problèmes sont apparus. Le premier, et j’y reviendrai, c’est l’augmentation effrénée des inégalités économiques et sociales dans le monde. Mais aujourd’hui, parlons un peu du système bancaire, particulièrement aux États-Unis. Cette semaine, nous avons vu trois banques (dont une très importante) essentiellement faire faillite. Lorsqu’une banque fait faillite, c’est considéré comme extrêmement préoccupant, car cela peut affecter la confiance des déposants et remettre en cause l’ensemble du système bancaire. Et si le système bancaire s’effondre, c’est l’ensemble des économies qui est en danger.

Pour comprendre ce qui se passe, il faut connaitre la façon dont les banques génèrent des profits. Voici une simplification de ce qui se passe. Prenons Madame Y. Celle-ci a reçu un cadeau de 1000 $. Elle n’en a pas besoin, donc elle décide d’aller le déposer à la banque. La banque lui offre 5 % pour un an. Madame Y est très heureuse. Mais pour être capable de donner 5 % à Madame Y, la banque doit prendre ce 1000 $ et le prêter à Monsieur X. Monsieur X fait donc un emprunt de 1000 $ à 10 % d’intérêt. Et c’est dans la différence entre les deux taux que se trouvent les revenus et les profits des banques. Mais voici où cela peut devenir dangereux. Madame Y entend dire que la banque ne va pas très bien et décide de retirer son argent. Vous avez compris que si elle se présente au comptoir et demande son 1000 $, la banque ne l’a pas entre ses mains, il a été prêté à Monsieur X. En général, cela ne pose pas de problème, car la banque a suffisamment d’argent (que l’on nomme liquidité) pour payer madame Y. Mais imaginez que c’est l’ensemble des épargnants qui demandent d’avoir accès à leur argent, et vous voyez alors comment ces banques ont été obligées de se protéger des épargnants et des créditeurs. Par exemple, la Silicone Valley Bank s’est mise sous la protection des faillites cette semaine. Depuis la crise de 2008 (qui fut l’une des crises les plus graves des 100 dernières années), c’est du jamais vu aux États-Unis. Et c’est un signe très dangereux.

Au Canada, nous avons un système bancaire qui se dit plus solide. Les banques sont mieux règlementées et il y en a beaucoup moins qu’au sud. Il nous faut toutefois faire attention. Mais soyez assuré que nos gouvernements diront que tout est sous contrôle, car ils veulent absolument tuer dans l’œuf toute forme de panique. Car vous comprenez maintenant que si nous paniquons, c’est l’ensemble du système qui s’effondre. Les hausses de taux d’intérêt et l’inflation mettent une forte pression sur les emprunteurs. On verra ce qui adviendra… On en reparle dans ma prochaine chronique.