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Il y a quelques mois, j’affichais cet article sur le site Hearstory. J’inclus certaines réponses.

Je me demande s’il y a quelqu’un qui pourrait m’aider. Je fais présentement de la recherche sur deux caractères très originaux des années 50, début 60.

Le premier est un monsieur Leboeuf. Tout le monde l’appelait tout simplement Leboeuf. Un jour, je marchais sur la rue George et voilà M. Leboeuf qui s’en vient à ma rencontre. Il avait de la misère à marcher et, arrivé près de moi, il me regarde avec des yeux gros comme des vingt-cinq cents. Il se prend par la gorge, et tombe à genou avant de s’écrouler sur le dos. Le cœur me battait, j’avais la bouche toute grande ouverte et je regardais tout autour pour de l’aide. Avant même que je puisse me pencher pour voir ce qu’il avait, il s’était relevé avec un gros sourire. Il me fait un clin d’œil et, sans dire un mot, il continue sa marche me laissant bouche bée et le cœur encore battant.

Le deuxième était Ti-Pit Doyon. Il était petit, parlait avec une voix haute et bégayait. On disait que certains le taquinaient constamment (surtout dans les bars) et il avait la réputation de se fâcher très facilement. Généralement, Ti-Pit était très gentil, mais lorsqu’il se fâchait, il n’y avait rien à son épreuve.

Avez-vous connu l’une de ces deux personnes ?

Serge : J’ai rencontré Ti-Pit à un très jeune âge. Il travaillait pour mon père adoptif. Celui-ci m’a raconté des histoires du passé sur lui… Beaucoup de monde a pris avantage de lui. Mon père adoptif était l’un de ceux qui lui ont toujours donné une job.

Bert : Très vrai, il a été abusé.

Denise : Il demeurait à Coppell, au bout de la concession. J’étais très jeune.

Serge : Il avait une maison en entrant sur le chemin Kilick, entre Jogues et Coppell. Il s’est noyé dans la rivière à côté de sa maison.

Serge 2 : Ah, mon Dieu. Quelle histoire triste ! Pauvre Ti-Pit Doyon. Merci à tous pour l’info. Il faut dire que notre héritage ne contient pas seulement de belles histoires. Il faut aussi reconnaitre que ce n’était pas toujours facile de vivre comme pionniers. Il y a bien des gens comme Ti-Pit Doyon qui ont payé cher pendant ces années difficiles et qui n’ont pas eu le soutien nécessaire pour passer à travers.

Bert : Il venait voir mon père.

Ginette : J’ai souvent entendu ce nom de mon père qui travaillait avec et était ami avec son boss.

Mireille : Pas grand, pas beau, pas trop futé, mais travaillant. Il se méfiait du monde en général. Voici ce que j’ai pu confirmer : Ti-Pit Doyon habitait à Coppell, au coin de la concession à Killick. Un jour de printemps alors que la rivière Obijou était haute et le courant vif, Ti-Pit décide d’aller à la pêche et il invite le plus jeune des enfants des voisins. Les parents ne sont pas trop d’accord. Le jeune qui a 14 ans saute quand même dans le bateau. Un moment donné, Ti-Pit fait une fausse manœuvre, le canot chavire et les deux pêcheurs sont plongés dans l’eau glacée. Le chien de la famille, qui suit le bateau de la rive, saute à l’eau et sauve l’enfant qui se cramponne à son cou. Ti-Pit est mort noyé. Ce tragique accident est survenu au printemps 1988.

Louise : Moi, je me souviens de M. Leboeuf. Quand j’étais jeune, il s’approchait de moi et il enlevait ses dentiers. Omg que j’avais peur ! Après ça, il les remettait dans sa bouche et partait à rire et moi aussi.

Louise 2 : M. Leboeuf venait chez nous et nous apportait des cents noires.

Jean-Marc : Jean-Marc Leboeuf travaillait pour le CN. Deux de ses fils sont des amis avec qui j’ai grandi. Ils ont aussi un frère plus vieux. M. Leboeuf aimait bien ses enfants et nous accueillait toujours comme des rois lorsqu’on allait chez eux.

Céline : D’accord avec toi… M. Leboeuf demeurait à Hallébourg.

Bud (traduction) : Je me souviens bien de Ti-Pit Doyon qui était un bon ami. Je travaillais souvent sur son pickup Ford lorsque nous avions la succursale avant Lecours Motors. Ses freins ne fonctionnaient jamais et il s’arrêtait toujours sur le mur au fond du garage. Je ne lui ai jamais chargé pour le travail sur son auto. En hiver, il passait souvent la nuit dans le garage. J’ai plusieurs bons souvenirs de lui. Le pauvre type s’est noyé en retournant chez lui lorsque sa voiture s’est renversée dans le ruisseau. Très triste.

Michel : Oui, moi je les ai bien connus, surtout M. Leboeuf. Il venait chez mes parents pour acheter du pain, du lait et de la crème. Il travaillait sur le chemin de fer et il arrêtait son p’tit poute-poute sur la track pendant qu’il achetait ses produits dans la maison.

Linda : M. Leboeuf m’a fait le même coup que toi pendant que je travaillais chez Nic’s Deli. Je garde de bons souvenirs de lui… Il était un excellent comédien !

Bruno : J’ai connu Ti-Pit Doyon, et j’ai aussi connu M. Leboeuf. Un drôle de numéro.

Marc : Oh que M. Leboeuf aimait la comédie, et même je dirais qu’il adorait rendre les autres inconfortables autour de lui pour ensuite s’éclater de rire. Un personnage très coloré.