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Je me souviens de son grand-père, Honorius Blouin, qui était cordonnier et vendeur de scies à chaine sur la rue George à Hearst, près de la pharmacie, pendant les années 50 et 60. Son père, Donald, et sa famille demeurent plus tard sur la rue Prince juste en face de chez mes parents, et voisins de la famille Gérald (Ti-Blanc) Boisvert. Les anciens de Hearst se souviennent de Donald comme gérant de Levesque Lumber pendant plusieurs années. La famille Blouin a toujours été connue comme étant de bons vivants, avec le sourire aux lèvres et une farce à raconter. Ils étaient tous de gros travailleurs et participaient activement aux activités de la communauté. Mario est fait de la même étoffe.

Il gradue de l’École Saint-Louis en 1978 et de l’École secondaire catholique de Hearst High School en 1982, se qualifie comme soudeur et plus tard épouse Gisèle Lecours, fille de Clément Lecours. Après avoir complété ses qualifications d’enseignant, il est embauché à l’École secondaire catholique de Hearst High School. En plus de l’appui de sa famille, dès le départ, Mario peut compter sur deux personnes en administration qui croient beaucoup à l’avenir de la technologie en éducation, soit le directeur Ken Labrosse et le chef du secteur de la technologie, Claude Veilleux. Ceux-ci sollicitent une subvention de 200 000 $ offerte par le gouvernement provincial pour le secteur technologique, ils achètent l’équipement nécessaire et envoient de jeunes enseignants, tel Mario, se qualifier pour l’opération et l’enseignement du nouvel équipement.

Au milieu des années 1990, l’éducation technologique connait une réforme complète lorsque le ministère de l’Éducation adopte l’approche généralisée. Auparavant, les programmes étaient axés sur l’enseignement de compétences orientées vers des métiers spécialisés comme la plomberie, l’électronique et la fabrication. Mais à mesure que les descriptions de postes deviennent plus générales, le ministère reconnait la nécessité d’acquérir des compétences transférables aux domaines des communications, de la recherche, de la conception, de la gestion personnelle et du travail d’équipe. Le nouveau modèle généralisé regroupe de nombreux cours, auparavant indépendants, en deux parties. La partie A englobe les cours accueil, design technologique, services personnels, technologie de la construction, technologie de la fabrication, technologie des communications et technologie des transports. La partie B comprend systèmes informatiques et études informatiques. (Pour parler profession, Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario décembre 2008.)

Mario en profite pour diversifier ses connaissances et ses habiletés dans le domaine technologique. En plus de la soudure, il se qualifie pour enseigner la conception et la robotique, l’ingénierie et la fabrication, l’informatique, les communications et l’animation, le GPS/SIG et la production vidéo. Dans son école, le cours de conception technique de 9e année est obligatoire. Sept ateliers sont tous équipés, des conseillers d’orientation sont disponibles, et les horaires autorisent des options technologiques supplémentaires. Une fois qu’ils terminent l’école, les élèves peuvent suivre une formation professionnelle, s’inscrire à des cours collégiaux ou faire des études en génie.

Mario enseigne pendant 33 ans à l’École secondaire catholique de Hearst (jumelée à Hearst High School au début) en robotique, fabrication, design et TI. Il termine sa carrière en tant que responsable du secteur des études technologiques et de la MHS. Il participe activement aux compétences des métiers (compétitions provinciales, nationales et internationales) pendant 28 ans. Il est coprésident de la compétition de la robotique pendant 16 ans. Il fait partie du Conseil ontarien pour l’éducation technologique (COET) depuis le début. Il occupe le poste de coprésident des leadeurs en technologie pour les conseils scolaires (LTCS) pendant plusieurs années. Il travaille au sein du comité d’éducation et gère l’information en français sur le site Web OCTE.CA. Il assure la traduction des documents. Il représente les francophones au sein de l’association et veille à la survie de la technologie en français en Ontario.

Les succès de Mario Blouin :

  • Depuis que Mario Blouin participe aux Olympiades de Compétences Ontario (28 ans), les élèves de l’École secondaire catholique de Hearst ont remporté au-delà de 90 médailles dans le domaine des compétences technologiques. La compétition provinciale inclut 2200 compétiteurs du secondaire de partout dans la province et au-delà de 20 000 spectateurs participent.
  • Depuis le début des compétitions, des élèves de Mario ont réussi à se rendre aux Olympiades de Compétences Canada chaque année, à l’exception de 2 ou 3 ans.
  • Les élèves de Mario Blouin ont été cinq fois champions du Canada en robotique.
  • 95 % des étudiantes et étudiants de Mario Blouin choisissent une carrière dans les métiers.
  • 6 septembre 2006 : Mario Blouin reçoit un certificat de réussite pour l’excellence dans l’enseignement, pour la qualité de son leadeurship et l’innovation dans les programmes, décerné par le premier ministre du Canada, Stephen Harper. Ceci comprend la construction d’un aéronef et des robots téléguidés, ainsi que la réussite de ses élèves aux concours de compétences.
  • Du 11 au 16 aout 2015 : Deux étudiants de Mario Blouin (Maxime Marineau et Zach Larose) gagnent la médaille de bronze en robotique lors du championnat mondial des métiers à Sao Paolo, Brésil. Une soixantaine de pays participent.
  • Mario Blouin prend sa retraite à la fin de l’année scolaire en 2019. Puisque le programme français pour former les enseignants en technologie n’existe plus à cause des coupes budgétaires provinciales il y a quelques années, on doit annuler les cours de robotique à l’École secondaire catholique de Hearst, faute d’enseignant qualifié pour remplacer Mario.
  • 11 juin 2020 : Mario reçoit le prix d’excellence en éducation technologique Dick Hopkins. Ce prix est remis à un enseignant pour sa contribution remarquable dans le domaine de la technologie. Le prix est décerné par Skills Ontario et le Conseil ontarien pour l’éducation technologique (COET).
  • 5 octobre 2021 : L’Université d’Ottawa, avec une subvention du gouvernement provincial, remet sur pied le programme ÉDU-TECH. Il s’agit d’un programme accéléré de formation des enseignants en français destiné aux personnes qui exercent un métier spécialisé et aux personnes ayant une formation professionnelle en technologie. Ce programme vise à former des enseignants du secondaire dans divers domaines de la 9e à la 12e année, comme les technologies de l’informatique, de la construction, des transports et des communications, ou encore les soins de santé et le design technologique, entre autres. Son format hybride et accéléré (sur le campus et en ligne) permet aux candidats à l’enseignement de compléter le programme en 14 mois au lieu de deux ans. L’Université d’Ottawa embauche Mario Blouin comme coordonnateur du programme Édu Tek qui débute en janvier 2022.

Ce que Mario Blouin dit et ce qu’on dit de Mario Blouin

  • (Aux Olympiades de Compétences à Sao Paolo, Brésil) : « Je pense que nos chances sont excellentes. On a une excellente équipe, un excellent robot, un excellent design. On est très compétitifs. » (Mario Blouin)
  • (Le besoin d’enseignants français pour l’enseignement en technologie) : « Tous les programmes dans les écoles secondaires vivent leurs changements à un moment ou un autre. La technologie en vit encore beaucoup plus. […] L’informatique est partout, la robotique est partout. […] Les enseignants doivent s’adapter. » (Mario Blouin)
  • (En tant que coordonnateur du programme Édu Tek à l’Université d’Ottawa) : « Notre mission grâce à ce programme est de préparer une relève engagée qui maitrise les compétences théoriques et pratiques essentielles pour transmettre aux élèves franco-ontariens les outils qui leur permettront de réussir dans un monde en mouvement perpétuel. » (Mario Blouin)
  • (Anne Ramsay, gestionnaire des communications de Compétences Ontario) : « Mario est un vrai passionné des compétences qui veut toujours donner l’occasion à ses étudiants d’amener leurs compétences une coche plus haute. Il veut vraiment amener ses étudiants à donner le meilleur d’eux-mêmes. À cause de sa passion, ses étudiants ont de très bons résultats. »

Photo : Site du Conseil ontarien pour l’éducation technologique