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ÉMILIE GOUGEON-PELLETIER – Initiative de journalisme local – Le Droit

Il y a 17 ans, jamais Larry Gibson aurait pu imaginer qu’une simple prise de sang à la suite d’une blessure au bras mènerait à un diagnostic de cancer de la prostate.

« Dites à la petite blonde là-bas que je vais bien. »

C’est la première chose que Larry Gibson a dite aux professionnels de la santé en se réveillant de la chirurgie qui l’a guéri de son cancer de la prostate: une blague lancée à sa femme.

Le cancer de la prostate est le type de cancer le plus courant chez les personnes de sexe masculin.

Les études ont démontré qu’il est plus fréquent chez ceux âgés de plus de 50 ans, ceux ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate et ceux qui sont de descendance africaine.

Lorsqu’il est décelé tôt, le traitement contre le cancer de la prostate a un taux élevé de réussite.

Larry Gibson se dit aujourd’hui reconnaissant d’avoir payé pour le test de l’antigène prostatique spécifique (APS) lors d’une prise de sang de routine après s’être blessé au bras.

Ce test est la meilleure méthode pour déceler le cancer de la prostate, mais il peut aussi produire de faux résultats, selon la Société canadienne du cancer.

C’est pourquoi le Régime d’assurance-santé de l’Ontario ne couvre pas systématiquement son coût.

Les directives de tests de l’APS du gouvernement ontarien prévoient que l’assurance-santé couvrira le test si le médecin ou l’infirmière praticienne « soupçonne un cancer de la prostate » en raison des antécédents familiaux, de la race ou des résultats d’un examen physique, ou si le patient a déjà reçu un diagnostic de cancer de la prostate et reçoit un traitement ou un bilan de santé.

L’assurance-santé ne paiera pas pour le test lorsque le médecin ou l’infirmière praticienne « ne soupçonne pas un cancer de la prostate à la suite des résultats d’un examen physique de routine ou à la suite des antécédents familiaux et/ou de la race d’un patient ».

Larry Gibson, qui avait 47 ans et aucun symptôme lorsqu’il a reçu son test de l’APS, organise désormais un tournoi de golf annuel pour amasser des fonds afin d’aider d’autres hommes à payer ces frais.

Il juge que les patients ne devraient pas avoir à sortir leur portefeuille pour subir le test de dépistage du cancer de la prostate, simplement parce qu’ils n’ont pas de symptômes.

Motion

Le député néo-démocrate de Niagara Falls Wayne Gates est d’accord.

Il a déposé cette semaine une motion à l’Assemblée législative pour garantir que ce test soit entièrement couvert par le Régime d’assurance-santé de l’Ontario.

« En veillant à ce que les tests de l’APS soient couverts par la province, les Ontariens pourront se faire tester lorsqu’ils sont inquiets pour leur santé et après avoir discuté de la décision avec leur fournisseur de soins de santé sans devoir faire face à la barrière des coûts. »

L’Ontario et le Manitoba sont les seules provinces canadiennes où le test de l’APS n’est pas systématiquement couvert.

En chambre, le député Gates a confronté la ministre de la Santé Sylvia Jones à ce sujet: « Pourquoi le gouvernement refuse-t-il de joindre huit provinces, trois territoires et d’écouter la Société canadienne du cancer en couvrant le test de l’APS pour les personnes qui ont une prostate afin que nous puissions sauver des vies ? »

Même si elle dit soutenir le plaidoyer de Wayne Gates pour la détection précoce du cancer de la prostate, elle dit manquer de preuves pour prendre une décision.

« Nous avons besoin que des cliniciens prennent ces décisions, pas des politiciens », conclut la ministre.

Au Canada, environ 24 000 hommes ont reçu un diagnostic de cancer de la prostate en 2021, selon l’institut de recherche Terry Fox.

L’organisme estime qu’un Canadien sur huit développera ce cancer au cours de sa vie, et qu’un sur 29 en mourra.

« Les preuves scientifiques ne permettent pas de déterminer si le test de l’APS chez les hommes sans symptômes sauve des vies et améliore les résultats de santé », juge le gouvernement ontarien.