Skip to content

ÉMILIE GOUGEON-PELLETIER – Initiative de journalisme local — Le Droit

Le ministre des Finances de l’Ontario Peter Bethlenfalvy ne croit pas qu’il soit nécessaire de couper dans les programmes pour atteindre la prospérité.

Peter Bethlenfalvy assure que son budget annuel, qu’il doit déposer jeudi après-midi, aidera l’Ontario à répondre aux « circonstances économiques incertaines ».

Rappelons que la dernière fois que le ministre des Finances a déposé le budget annuel de la province, c’était le 28 avril 2022, à quelques jours du déclenchement de la campagne électorale en Ontario.

Dans ce document fiscal à saveur électorale, il établissait clairement les promesses des progressistes-conservateurs pour les années à venir.

Il prévoyait notamment un retour à l’équilibre budgétaire, et même un surplus de 1,3 milliards des coffres en 2027-2028.

Il avait annoncé une amélioration au programme de crédit d’impôt pour les personnes et les familles à faible revenu (CIPFR), un nouveau crédit d’impôt pour les soins à domicile pour les aînés et la construction de plus de routes menant au Cercle de feu, un gisement important de minéraux.

Un engagement phare du ministre Bethlenfalvy : dépenser dans les minéraux comme le nickel et le cobalt, l’acier propre et l’énergie nucléaire, permettant de « renforcer nos chaînes d’approvisionnement locales liées à la fabrication de batteries de véhicules électriques ».

À quoi s’attendre ?

Les entreprises peuvent s’attendre à un appui renouvelé de la part de la province, selon les quelques indices qu’a semés le ministre des Finances au cours des derniers jours.

Lors d’une annonce pré-budgétaire, mardi, il a annoncé un nouvel investissement de 224 millions dans la construction et la modernisation de centres de formation de la main d’œuvre.

La province dépensera également 75 millions de dollars de plus au cours des trois prochaines années pour « soutenir les opérations et la programmation dans les centres nouveaux et existants ».

Le lendemain, Peter Bethlenfalvy a promis un nouveau crédit d’impôt pour le secteur manufacturier.

Les fabricants ontariens pourraient donc recevoir jusqu’à 2 millions par année, soit un remboursement de 10 % sur le revenu des sociétés, pour certains investissements comme la machinerie et l’équipement destinés à la fabrication ou à la transformation.

« Ce nouveau crédit d’impôt aidera les entreprises manufacturières locales à croître, à innover, à devenir plus compétitives et, surtout, à créer des emplois bien rémunérés », a fait savoir le premier ministre ontarien Doug Ford, aux côtés du ministre des Finances.

Le plan du gouvernement ontarien « est le bon plan pour relever ces défis et il donne déjà des résultats », a lancé M. Bethlenfalvy en conférence de presse, cette semaine.

« Des emplois sont créés et nous continuons d’attirer des investissements manufacturiers que vous n’avez pas vus depuis des décennies. »

Couper ?

Questionné à savoir s’il a l’intention de couper dans les programmes provinciaux, le ministre Bethlenfalvy a répondu sans hésiter : « Non ».

« Il n’y a pas de coupes sur le chemin de la prospérité », a-t-il ajouté.

Le ministre des Finances a indiqué que le budget prévoit d’accroître les infrastructures comme les transports en commun, les autoroutes et les écoles.

N’empêche, jusqu’à présent, la province a partagé très peu de détails concrets permettant de savoir à quoi les Ontariens peuvent s’attendre à l’approche du dépôt du budget.

Peter Bethlenfalvy s’est contenté de dire que son gouvernement agira de manière « responsable, avec une approche ciblée ».

Logement ?

L’Opposition officielle gardera l’œil ouvert pour s’assurer que le gouvernement Ford n’oublie pas d’inclure à son budget une stratégie en matière de logement abordable.

« Il faut considérer l’itinérance comme une crise humanitaire », a souligné Kristyn Wong-Tam, porte-parole en matière de Justice au sein du NPD ontarien.

À ses dires, la province a une responsabilité morale d’agir.

Le gouvernement ontarien a un plan ambitieux de construire 1,5 millions de logements au cours des dix prochaines années.

Mais dans un rapport publié en décembre 2021, la vérificatrice générale de l’Ontario Bonnie Lysyk a blâmé le gouvernement provincial pour la crise d’abordabilité du logement et d’itinérance en Ontario.

« L’Ontario n’a pas de cadre global et de stratégie provinciale coordonnée pour prévenir et réduire l’itinérance », écrivait-elle.

En 2021, le Bureau de la responsabilité fiscale a conclu que la province n’atteindrait pas son objectif de mettre fin à l’itinérance chronique d’ici 2025.

Dans une lettre ouverte envoyée au premier ministre Ford la semaine dernière, l’Association des municipalités de l’Ontario (AMO) a fait trois demandes :

  • reconnaître que l’itinérance en Ontario est une crise sociale, économique et de la santé;
  • s’engager à mettre fin à l’itinérance en Ontario; et
  • travailler avec une variété de partenaires municipaux. communautaires, de la santé, autochtones et économiques pour développer et mettre en place un plan d’action pour réaliser cet objectif.

L’AMO espère que la province répondra à ces demandes dans son budget, jeudi.