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Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a annoncé jeudi dernier qu’à partir du 1er janvier 2026 au plus tard, la vente de produits alcoolisés sera permise dans tous les dépanneurs et toutes les épiceries de la province. Étant donné que le gouvernement ontarien avait signé une entente d’exclusivité en 2015 avec la chaine de magasins The Beer Store, il faudra attendre la fin de 2025 pour que cette annonce se concrétise. À l’heure actuelle, seulement 450 épiceries ont le droit de vendre de la bière et du vin, mais elles sont limitées dans les formats d’emballage. 

La levée des restrictions d’exclusivité des formats donnera la chance à tous les détaillants d’avoir du choix dans les caisses qu’ils vendent, ce sera donc l’introduction des caisses de 12, 24 et 30. The Beer Store poursuivra ses activités de vente au détail et a accepté de continuer à gérer le programme de recyclage des contenants de boissons alcoolisées au moins jusqu’en 2031. La vente de spiritueux demeura exclusive à la LCBO. Le gouvernement consultera les détaillants et les intervenants de l’industrie sur l’avenir du recyclage et de la consignation afin d’assurer le maintien de cette importante mesure au-delà de 2031. 

La vente aux détaillants, restaurants et bars qui vendent de l’alcool sera faite seulement par The Beer Store et la LCBO. 

Les magasins de détail LCBO maintiendront des prix uniformes dans toute la province afin de s’assurer que les consommateurs ne paient pas plus cher en fonction de leur lieu de résidence, par exemple dans le Nord de l’Ontario. Comme dans les autres provinces, les détaillants auront la possibilité de fixer des prix promotionnels conformément à la règlementation en vigueur. Les politiques de prix minimums resteront en application afin de maintenir des normes de consommation responsable. 

Les propriétaires de dépanneur rencontrés sont unanimes : avant de se réjouir, il faudra en savoir plus sur la règlementation. Si la vente d’alcool doit être faite par un employé de 18 ans et plus, cela pénalise les étudiants du secondaire et ajoute un défi pour les entrepreneurs. Tout d’abord, il faudra trouver des employés qui voudront travailler les soirs et les fins de semaine au salaire minimum ou presque. Ensuite pour le salaire, les moins de 18 ans ont un taux horaire minimum plus bas que les adultes, c’est donc une dépense de plus à considérer. Les sentiments sont donc mitigés : tant que la règlementation entourant la vente d’alcool dans les dépanneurs restera dans la zone grise, il sera difficile de se réjouir ou non de cette annonce. De plus, si les marges de profit possibles n’en valent pas la peine, certaines personnes pourraient décider de ne pas obtenir de permis. 

Le gouvernement accordera un financement supplémentaire de 10 millions de dollars sur cinq ans au ministère de la Santé pour soutenir ses efforts en matière de responsabilité sociale et de santé publique afin de veiller à ce que l’alcool continue d’être vendu et consommé en toute sécurité au sein d’un marché élargi. Les exigences actuelles en matière de formation du personnel, de prix minimum, d’heures de vente et de mises en garde seront maintenues et s’appliqueront à tous les nouveaux points de vente. 

Pour faire la transition, le gouvernement ontarien doit consulter des intervenants et ses partenaires dans l’industrie afin d’établir les règlements que le futur marché aura, comme l’octroi de licences, la fixation des prix et les taxes, les marges de profit et les frais. La province procèdera également à un examen plus approfondi des taxes et des frais sur la bière, le vin et les boissons alcoolisées dans le but de promouvoir un marché plus compétitif au profit des producteurs et des consommateurs de l’Ontario. 

Photo : montage Le Nord