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Avant les années 50, la plupart des jeunes gens qui vivent sur une ferme doivent parcourir de longues distances pour aller à l’école. Ce trajet se fait quelquefois en traineau tiré par des chiens ou des chevaux ou pour ceux qui peuvent se le permettre, en skis à la façon de nos compatriotes finlandais, et en raquettes lorsque la neige est molle, mais généralement c’est à pied que se fait l’aller-retour. 

La distance à parcourir entre la demeure et l’école se situe généralement entre un mille s’il y a une école de campagne et jusqu’à sept ou huit milles si l’enfant doit se rendre jusqu’au village. C’est un trajet qui se fait malgré toutes les intempéries : les vents, la pluie, la neige, la noirceur, la boue et tous les imprévus d’un pays encore sauvage. De plus, la plupart des jeunes doivent faire ce trajet par eux-mêmes puisque maman doit rester à la maison avec les plus jeunes et papa est soit au chantier, loin de la maison, soit qu’il s’occupe de la ferme et des animaux depuis 4 ou 6 h du matin. 

Pour se rendre à l’école, certains suivent la route s’il y en a une, d’autres prennent un sentier dans le bois, ou bien suivent le chemin de fer ou encore traversent les champs déjà défrichés. Ce n’est que plus tard que l’autobus scolaire (sous forme de motoneige) fait son apparition. 

Pour les frères Veilleux, cependant, – Réginald 14 ans, Lionel 12 ans, Martial 11 ans et Noël 6 ans, – il y a une meilleure façon d’alléger cette tâche. À la fin de l’été, ils se construisent un petit shack et le trainent près de l’école, au village. Ils peuvent donc demeurer dans le shack durant les jours d’école, spécialement durant les intempéries, et retourner à la ferme lorsqu’ils le désirent. Malheureusement, le journal Ottawa Citizen rapporte que le 15 décembre 1948, un feu détruit le shack des frères Veilleux ainsi que les vêtements et la nourriture qui s’y trouvaient. Les garçons sont donc obligés de retourner rejoindre leurs parents sur la ferme avec les huit autres frères et soeurs. 

Photo : La famille de Philippe Veilleux, arrivée en 1923. Il s’agit de Georges Sr, Alphonse, Philippe, Bernadette et Stanislaus (Pit). Les frères Réginald, Lionel, Martial et Noël mentionnés dans le texte ci-haut sont les enfants de Georges Veilleux Sr. La photo provient du bouquin du 75e anniversaire de la paroisse Notre-Dame de l’Assomption.