Skip to content

Collaboration spéciale La Terre de chez nous

Patricia Blackburn / [email protected]

 

Un procédé développé par une équipe de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) pour traiter biologiquement le lisier de porc en l’aérant avec de l’oxygène a jusqu’ici montré des résultats prometteurs.

En effet, le système a permis de réduire de 95 % le méthane, responsable des émissions de gaz à effet de serre, et de 99 % les coliformes, dont la bactérie E. coli, puis de rendre le lisier quasiment inodore. « C’est assez exceptionnel », reconnaît Patrick Brassard, chargé de projet à l’IRDA, qui travaille avec le chercheur principal Stéphane Godbout sur ce procédé depuis 2019. « Mais ces résultats ont été obtenus avec un modèle de petite taille », souligne-t-il en précisant que d’autres tests seront réalisés pour confirmer ces résultats à plus grande échelle, à plus long terme et dans différents climats, dont en hiver.

Inspiration européenne

Le prototype mis au point par l’IRDA, en collaboration avec l’entreprise FertiRoy, s’est inspiré de modèles de traitement biologique aérobie existant en Europe. Il a toutefois été adapté aux spécificités et aux besoins de la production porcine québécoise. « Par exemple, les modèles européens éliminent l’azote du lisier, alors que de notre côté, nous voulions le garder, car il s’agit d’un fertilisant recherché pour nos sols », spécifie M. Brassard.

Le bioréacteur est installé dans un conteneur de 14 mètres de long sur 3 mètres de large, et peut traiter la production de lisier d’une ferme d’environ 1000 porcs. « Il suffit ensuite d’ajuster le nombre de conteneurs en fonction de la taille de la ferme », indique Patrick Brassard, qui estime le coût du traitement au moyen du prototype à plus ou moins 5 $ par porc produit. Les pompes fonctionnent de manière continue et peuvent traiter environ 500 litres de lisier par jour.

Photo :

Le chercheur Patrick Brassard précise que d’autres tests seront réalisés à plus grande échelle dans la prochaine année pour confirmer les résultats du prototype de bioréacteur.

(Photo : gracieuseté de l’IRDA)