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Le Conseil des Arts de Hearst tenait son assemblée générale annuelle le 8 novembre 2023 où ont été présentés les états financiers, le rapport de la direction et les nouveaux membres du conseil d’administration. Le retour en salle a largement dépassé les attentes de l’équipe du CAH en ce qui a trait la participation et la fidélité des membres. 

La pandémie a frappé fort la plupart des industries et elle n’a pas épargné celle des arts et spectacles. La saison 2022-2023 du Conseil des Arts de Hearst a été très achalandée, remplie de réussites et parsemée d’obstacles. Les états financiers préparés par la firme Baker Tilly ont été présentés par Maïka Letourneau. 

Le comparatif entre l’année 2022 et 2023 est difficile à faire, avec les interruptions de spectacles et d’activités que la pandémie avait engendrées, donc il y a de grands écarts à plusieurs points. Par exemple, lorsqu’on regarde l’ensemble des revenus de 2023, le total est de 726 674 $ comparativement à 467 784 $ en 2022. Les dépenses totalisent 718 220 $ cette année par rapport à 462 945 $ l’année précédente. Ce qui signifie que le CAH termine son année budgétaire 2023 avec un surplus de 8 454 $. 

« Ça ne fait pas tellement notre affaire de faire un surplus cette année puisque c’est l’année que nous voulions présenter à nos bailleurs de fonds pour démontrer notre situation financière précaire », explique la directrice générale Valérie Picard. Depuis la vente de l’immeuble en 2019, les recettes qui en découlent ont trainé pendant deux ans dans leurs tenus de livres. L’an passé, le CAH a enfin pu faire donation de ce surplus de 1 000 000 $ à sa fondation qui vient tout juste d’être créé. « Avec la vente, on ne voulait pas garder ce montant dans nos coffres de peur que nos bailleurs de fonds ne veuillent plus nous aider », dit Mme Picard. Elle a donc planifié la mise en oeuvre de la Fondation du Conseil des Arts de Hearst pour pouvoir investir le montant obtenu par la vente dans des placements. La Fondation du CAH est gérée par un autre conseil d’administration, qui désire être gestionnaire du fonds uniquement pour le moment. Il n’y a pas de compagne de financement pour renflouer les coffres, elle utilisera seulement les revenus perçus sur les intérêts pour l’investir dans le CAH. 

La moyenne générale de participation aux spectacles présentés était de 220 personnes et la hausse de membres toutes catégories confondues était de 163 au total pour 2023. « La hausse est en partie attribuable au spectacle de Mike Ward, où seulement les membres pouvaient acheter des billets en prévente, tous les billets se sont vendus, c’est donc une formule que l’on compte réessayer », explique Valérie Picard dans la lecture de son rapport. Elle énumère ensuite les nombreux projets communautaires, de développement et sensibilisation dans lesquels le CAH était partenaire. Pensez par exemple aux festivals HOREM, la première édition du Cabaret Queer, de Parlons-en donc !, la Foire d’hiver, Hearst sur les Planches, résidence scolaire avec Prima Danse, etc. 

L’équipe de Valérie Picard participe activement à diverses activités pour promouvoir le développement professionnel dans l’industrie et continuera de le faire au cours de l’année à venir. La directrice générale et artistique s’est récemment jointe au conseil d’administration de l’Alliance culturelle de l’Ontario, qui monte un dossier des états généraux sur les arts la culture en Ontario. « C’est un dossier qui prendra trois à cinq ans à développer, mais l’ensemble des diffuseurs et des intervenants culturels ont vraiment lancé un grand cri pour être accompagnés. Les formules de financement, les coupures gouverne- mentales et tout ça ne font plus de sens », ajoute-t-elle. Ce groupe de personnes expérimentées dans le domaine a décidé qu’elles s’uniraient et feront du lobbying auprès du gouvernement. 

« Je ne parlerai pas plus de nos succès que de nos défis que nous avons eus avec la programmation. Nous avons vu une augmentation moyenne des participants, et ce, même en comparant nos chiffres de 2019-2020 » explique Mme Picard. Le manque de techniciens de scène représente un défi de taille pour le CAH. Pour limiter les annulations de spectacles, le personnel a reçu une formation pour exécuter l’éclairage en cas d’insuffisance de main-d’oeuvre. La relève est quasi inexistante dans ce domaine, selon elle, et leur technicien d’éclairage actuel approche la retraite. Certaines équipes techniques ont été approchées, mais l’avancement technologique de la salle du CAH limite leur travail, surtout ceux qui proviennent de la région du Nord. « Pour donner des spectacles de notre envergure, nous devons faire appel à des techniciens d’Ottawa, Montréal ou Sudbury, mais même à Sudbury, la pénurie commence à se faire ressentir. Nous ne connaissons pas la solution, mais nous allons faire notre possible pour continuer de vous donner des spectacles de qualité », affirme Mme Picard. 

« Chaque semaine, nous ne savons pas si nous allons avoir la main-d’oeuvre requise pour les spectacles. Encore la semaine passée, nous avons su mardi qu’il n’y aurait personne à la technique de son. Nous avons dû mettre notre travail de côté et faire des appels pour trouver quelqu’un. Finalement, c’est l’un des techniciens de son d’un des trois groupes qui a accepté de le faire pour les trois », continue-t-elle. 

Pour ce qui est de la Galerie 815, six expositions ont pu être présentées en présentiel, soit deux de plus que l’année précédente et le nombre de visiteurs reste sensiblement le même qu’avant la pandémie. 

L’un des changements significatifs qu’a effectués le Conseil des Arts de Hearst est en communication : l’embauche contractuelle de deux ans avec la firme de Marie-Pier Drolet a permis à l’organisme de s’approprier un langage unique sur ses plateformes. L’équipe est à la recherche d’une personne pour occuper un poste relié aux communications à temps plein, puisque l’élan que Mme Drolet a donné se doit d’être maintenu pour un fonctionnement plus efficace. « En ce moment, c’est nous qui nous occupons des réseaux sociaux, mais aujourd’hui c’est de plus en plus compliqué, Facebook rejoint le plus de gens en général. Cela dit, nous continuons de prendre des publicités avec les journaux et les radios, surtout CINN FM et le journal Le Nord », dit-elle. Le privilège d’avoir des médias francophones dans une petite communauté est très rare selon elle, et le CAH désire voir une continuité dans l’offre de ce service le plus longtemps possible à Hearst. « Les médias prennent énormément de temps, vous devez utiliser une différente voix sur les différentes plateformes et c’est beaucoup de gestion pour nous tant que nous n’aurons pas comblé ce poste-clé. Les jeunes ne sont plus sur Facebook, ils sont sur Instagram et TikTok, les personnes plus âgées préfèrent recevoir l’information par courriel, etc. » 

Le plan de commandites a connu un très grand succès pour le retour en salle ; le CAH a reçu 32 500 $ des entreprises et organismes de la communauté, comprenant le 5 000 $ offert par la Ville de Hearst pour les activités reliées au 100e. Le développement de la compagnie de théâtre francophone basé à Hearst, Mauve Sapin, est important pour l’organisme qui travaille en collaboration avec ces personnes pour les appuyer dans leur démarche artistique. D’ailleurs, la troupe de Kariane Lachance revient tout juste d’une tournée ontarienne avec la pièce Mamuche. 

De plus, le CAH a fait une demande au fonds de la taxe municipale sur l’hébergement de la Ville de Hearst afin de promouvoir ses évènements plus largement dans le Nord de l’Ontario. Cette visibilité a attiré 204 spectateurs de l’extérieur de la ville. D’autre part, la location de la salle ne s’est pas rétablie au même niveau qu’avant la pandémie, totalisant 20 000 $ en revenus de location. « Cette entente que nous avons avec le CSPNE nous permet vraiment de garder la tête au-dessus de l’eau. Ça vient aider avec le maintien de nos équipements et ça vient rentabiliser les opérations, puisque lorsque vous louez la salle ici, c’est le CAH qui gère la location et qui garde les revenus », conclut-elle. 

Cinq postes étaient vacants au sein du CA et la mise en candidature devait se faire au moins une semaine à l’avant en remplissant un formulaire en ligne. Puisque seulement cinq personnes ont soumis leur candidature, elles ont été sélectionnées automatiquement et aucune élection n’a été nécessaire. Les postes ont été attribués à Elsa St-Onge, Emmanuelle Rheault, Mireille Gosselin, Guy Morin et Saliou Ndigue Cissé, pour une durée de deux ans. 

Photo : Renée-Pier Fontaine