Alyssa Fontaine, nutritionniste spécialiste dans l’alimentation végétale

Les régimes alimentaires végétarien et végan ont connu une recrudescence dans la dernière décennie. Leurs adeptes sont mieux informés et contre la cruauté faite aux animaux d’élevage destinés à la consommation ou bien à l’empreinte écologique que cette industrie laisse sur la planète. Quelles que soient les raisons de le faire, être végan ou végétarien, c’est plus complexe que ça en l’air. Alyssa Fontaine est une nutritionniste végétale, elle est propriétaire de sa propre entreprise qui offre un service en ligne donné par des nutritionnistes qui sont végétariens ou végans eux-mêmes. 

La pratique de Mme Fontaine s’étend partout au Canada et aux États-Unis, et elle offre des consultations à tous ceux qui ont envie d’avoir une nutrition plus végétarienne, végétalienne ou végane. « On ne juge pas, on est vraiment là pour les assister, donc tout peut être discuté. Les troubles alimentaires, la nutrition sportive, bien manger, la transition, les problèmes de digestion, on fait un peu de tout », dit-elle. 

Pour simplifier les explications des différents types de nutrition, Mme Fontaine les places dans trois catégories : les flexitariens, les végétariens et les végétaliens/végans. « Les flexitariens sont des gens qui désirent encore manger de la viande, mais qui sont ouverts à choisir plus d’options végétariennes, ils sont donc plus flexibles. Souvent, les gens font cela pour l’environnement ou leur santé », explique la nutritionniste Alyssa Fontaine. « Ensuite, il y a les végétariens, qui d’habitude ne mangent pas de viande, mais qui vont consommer des oeufs ou du poisson et du fromage. Dans ce groupe, tout le monde est différent, il n’y a pas vraiment de règles ; c’est un peu plus strict que flexitarien, mais assez flexible. Finalement, il y a à l’extrême ceux qui sont végétaliens/végans. Ce sont les gens qui mangent zéro produit animalier et même qui n’utilisent rien qui vient des animaux », continue-t-elle. La motivation de cette branche plus stricte est la plupart du temps la question éthique du sort des animaux. Pour eux, manger une vache est la même chose que manger leurs chiens. 

Selon les connaissances qu’elle a acquises auprès de sa clientèle, les gens qui se tournent vers le végétarisme le font pour des raisons de santé, par exemple s’ils sont cardiaques ou s’ils désirent réduire l’ingestion de gras saturés. 

La grande question que beaucoup se posent : comment avoir un régime équilibré en protéines lorsqu’on ne consomme plus de viande ? « C’est facile ! Dans les légumineuses, les noix, on trouve même des protéines dans les grains et les légumes. Nous, au Québec ou en Ontario, ce qu’on entend depuis toujours de nos familles c’est : mange tes oeufs, bois ton lait, etc. Il suffit juste de se rééduquer, c’est beaucoup plus simple que ce que les gens pensent, nous n’avons jamais entendu parler de quelqu’un qui a un déficit en protéines », soutient la nutritionniste. 

Elle conseille de prendre des vitamines comme la B12, le calcium ou les omégas3 en suppléments, ou de consommer des aliments fortifiés, comme les laits végétaux ou la levure nutritionnelle. « Tout le monde devrait prendre des suppléments en fait, parce que rares sont ceux qui mangent du poisson deux fois par semaine pour avoir des omégas3, par exemple. C’est surprenant, mais c’est facile d’aller chercher des vitamines ; c’est la portion éducation qui manque dans le fond », explique-t-elle. 

Changer soi-même ses habitudes alimentaires du jour au lendemain est possible. Une personne déterminée à changer pourrait faire de la recherche en ligne et suivre les deux conseils de Mme Fontaine : « Premièrement, assurez-vous de manger des noix à tous les repas pour remplacer la protéine. Ensuite, rendez-vous à la pharmacie pour vous procurer une bouteille de multi-vitamines et assurément vous allez être correct pour les premiers mois. » Cette inquiétude d’avoir des carences en devenant végétalien est très répandue chez ceux qui désirent faire le changement, de là l’importance de bien s’éduquer sur le sujet. 

Peu importe les habitudes alimentaires qu’on décide d’essayer, que ce soit pour perdre du poids, pour réduire la consommation de gluten ou la consommation de viande, il faut être constant. Selon la nutritionniste, l’important c’est de s’interroger sur sa capacité à suivre ce type de régime pour le reste de sa vie. 

Pour ceux qui voudraient recevoir des amis végans à la maison, Mme Fontaine dit qu’il suffit d’en parler avec eux. Elle soutient que bien souvent ces gens apportent des repas à partager avec les autres afin de leur faire gouter ce type de cuisine. 

Alyssa Fontaine savait depuis l’âge de 14 ans qu’elle voulait étudier la nutrition au cycle postsecondaire. « Mon grand-père avait des problèmes cardiaques, il mangeait beaucoup de steaks et il fumait beaucoup, bref sa santé n’allait vraiment pas bien. Lui et ma grand-mère ont complètement changé leur alimentation vers une alimentation plus végétale, et ça, c’était à l’âge de 50 ans. Finalement, il a vécu jusqu’à l’âge de 91 ans avec une super belle santé et ma grand-mère va avoir 100 ans le 14 novembre ! Ils sont donc une très grande inspiration pour moi et c’est pour cela que je suis devenue nutritionniste », explique-t-elle. 

L’aspect économique d’un régime végétal n’est pas plus élevé que pour les omnivores, selon des études qu’Alyssa a consultées. En fait, le panier d’épicerie pour les personnes véganes serait 33 % moins cher. La portion de fruits et légumes reste la même, mais pour les protéines, le cout des noix et des légumineuses est moindre que celui de la viande. 

Pour suivre la nutritionniste Alyssa Fontaine sur Internet, vous pouvez taper son nom sur les sites de recherche et vous serez redirigé vers son site Web ou ses comptes de médias sociaux. 

Photo : Facebook Alyssa Fontaine