Statistique Canada : Mattice-Val Côté dépasse Hearst en fait de francophones

Par Steve Mc Innis et Francopresse

Le maire de Mattice-Val Côté, Marc Dupuis, n’était pas peu fier de constater que la Municipalité de Mattice-Val Côté est en première position des communautés de plus de 500 habitants s’exprimant le plus en français en Ontario.

Cette semaine, Statistique Canada a publié les derniers faits saillants sur les langues officielles au Canada. Selon le Recensement de 2021, 96,3 % de la population de la Municipalité de Mattice-Val Côté connait le français. Ailleurs, le nombre de personnes ayant le français comme première langue parlée est en baisse en Ontario, et à l’inverse l’anglais est en hausse au Québec.

Hearst a souvent été la ville qui occupait le premier rang quant au nombre de personnes étant capable de s’exprimer en français et voilà que sa communauté voisine prend sa place. « On est premier en Ontario. On a même déplacé Hearst , c’est quelque chose », a indiqué à la blague le maire, Marc Dupuis. « Je ne sais pas comment ils ont calculé ça, mais malheureusement ce n’est pas ce qui va faire augmenter les revenus de mon budget. »

En Ontario, c’est reconnu qu’il y a plus de municipalités franco-phones dans le nord de la province. Au niveau des populations de plus de 500 habitants, outre Mattice-Val Côté à 96,3 % de sa population qui connait le français, la deuxième place appartient à la Ville de Hearst avec un pourcentage de 93,2 %. La troisième place est occupée par une autre municipalité du Nord avec 90,4 % : Dubreuilville.

Selon les statistiques en Ontario, de moins en moins de résidents peuvent tenir une conversation en français. Le dernier recensement dénombre même sa plus faible proportion de francophones depuis le Recensement de 1971. « 1 558 670 résidents (soit 11,1 % de la population) étaient capables de soutenir une conversation en français en 2021 », précisent les auteurs de l’analyse.

Toujours selon les dernières données, dans 233 des 539 municipalités de l’Ontario, moins de 5 % des résidents pouvaient avoir une conversation en français. En revanche, dans 30 municipalités, 50 % ou plus des résidents connaissaient le français.

Sur le plan professionnel, 4,6 % des Ontariens, soit 301 655 résidents, utilisaient le français au moins régulièrement au travail en 2021. La majorité de ces personnes travaillent notamment dans les secteurs de l’administration publique, des services d’enseignement ou des soins de santé et de l’assistance sociale. Une grande proportion habite d’ailleurs dans la région métropolitaine d’Ottawa.

En baisse depuis 2016

Entre 1996 et 2016, le nombre de résidents ayant le français comme seule première langue officielle parlée a augmenté de 23 480 personnes. « Cependant, leur nombre a diminué de 2016 à 2021 soit à moins de 19 705 personnes », nuance le rapport.

4,2 % de la population parlaient au moins régulièrement le français à la maison, rapporte encore Statistique Canada. Au travail, 4,6 % (soit 301 655 personnes) des travailleurs et travailleuses de la province utilisaient le français au moins régulièrement.

Toujours selon ces données, environ 1 immigrant sur 17 (6,1 %) pouvait soutenir une conversation en français.

Le Nouveau-Brunswick sous le sommet de 2006

Au Nouveau-Brunswick, 320 300 résidents étaient capables de soutenir une conversation en français en 2021, soit 41,9 % de la population.

Il s’agit d’une proportion pratiquement identique à celle enregistrée en 1991 (42,0 %), mais inférieure au sommet atteint en 2006 (43,6 %), démontre Statistique Canada.

30,4 % de la population parlaient le français au moins régulièrement à la maison. Cette proportion atteint 90 % chez les personnes ayant le français comme l’une de leurs langues maternelles.

Ils étaient 32 % à utiliser le français au moins régulièrement au travail.

« Moins d’un immigrant sur quatre (22,8 %) pouvait soutenir une conversation en français », ajoutent les auteurs.

Les municipalités comportant le plus grand nombre de personnes connaissant le français étaient Moncton (36 145) et Dieppe (21 615), ainsi que Tracadie (15 660), dans la péninsule acadienne.