Nouvelle approche régionale pour le recrutement de chirurgiens
De retour d’un voyage d’affaires à Toronto, Mélanie Goulet, dans l’exercice de ses fonctions se doit d’essayer de recruter non seulement des médecins de famille, mais aussi des spécialistes. Selon elle, l’embauche de nouveaux chirurgiens est essentielle pour l’Hôpital Notre-Dame de Hearst. « Autant que nous criions pour des médecins en médecine familiale, cette année nous manquons de médecins suppléants pour des opérations chirurgicales. À Hearst, ça fait au-dessus de 20 ans qu’il n’y a pas eu de chirurgien sur une base permanente. Nous fonctionnons avec des médecins Locum, mais cette année nous avons plus de difficultés. »
Mélanie Goulet a essayé une nouvelle tactique cette année : au lieu de seulement avoir un kiosque à la sortie du congrès, elle a demandé au comité organisateur si elle pouvait faire une présentation aux participants. « J’entendais beaucoup de francophones s’exprimer et juste avant ma présentation, un sondage a révélé qu’il y avait 38 % des chirurgiens qui provenaient du Québec. Quelqu’un est venu me voir après pour me dire que Hearst ressemblait beaucoup à leur région natale. J’ai deux contacts qui désirent venir ici cet été et à l’automne. »
Sa présentation portait sur la communauté, nos besoins, des opportunités temporaires, mais aussi des postes permanents. Cette année, elle a jumelé ses efforts avec d’autres hôpitaux de la région, notamment Kapuskasing et Cochrane. « Dans notre contrat de financement au ministère, nous sommes tous ensemble. À Kapuskasing, ils sont très bien organisés aussi, ils viennent d’embaucher leur troisième chirurgien. »
Elle explique qu’il est plus facile d’attirer un médecin lorsqu’une équipe est déjà en place ; le défi c’est de trouver le premier, comme à Hearst. Avoir le soutien des autres médecins joue un rôle aussi dans la prise de décisions et c’est une autre raison pourquoi les hôpitaux de la région joindront leurs efforts. « Nous avons développé une nouvelle image et nous allons avoir une approche un petit peu plus régionale. Avoir des soins qui sont faits localement et réduire le temps d’attente aussi pour une opération. »
Mme Goulet travaille sur des stratégies avec Dr Papineau et la chirurgienne en chef à Kapuskasing pour trouver des pistes de solutions qui diffèrent de la norme. Elle essaye de nouvelles approches. « Lorsqu’un médecin a un diplôme du Canada et qu’il peut pratiquer en Ontario, c’est beaucoup plus facile. Même si j’ai rencontré des gens du Québec, un des chirurgiens avec qui j’ai parlé avait fait ses études à l’international et avoir sa documentation c’est plus compliqué. C’est de valeur, car il s’en va travailler au Nouveau-Brunswick ! »
Mélanie Goulet expliquait que les provinces maritimes, surtout la Nouvelle-Écosse, sont avantgardistes en ce qui concerne leurs méthodes de recrutement, œuvrant déjà à l’international depuis près d’une décennie. « C’est aussi un effort provincial là-bas, ça s’appelle le Health Authority, c’est vraiment une équipe provinciale. Il y a des recruteurs comme moi qui peuvent se séparer pour aller faire des foires et même deux en même temps tellement ils sont une grande équipe ! »
La recruteuse continuera ses voyages d’affaires dans les prochains mois non seulement pour effectuer du recrutement, mais aussi pour se créer un réseau et obtenir de plus amples informations.