Victimes présumées des prêtres du diocèse : ententes à l’amiable ou procès ?

Par Renée-Pier Fontaine et Steve Mc Innis

Radio-Canada dévoile de nouvelles informations donnant suite au reportage de l’émission de télévision Enquête qui avait mis en lumière les expériences qualifiées de traumatisantes des présumées victimes d’agressions sexuelles par des membres du clergé. Depuis la diffusion du reportage, 15 personnes auraient communiqué avec le diocèse afin d’exprimer leurs malheureuses expériences avec des membres de l’Église. 

Selon l’évêque de Hearst-Moosonee, Mgr Pierre-Olivier Tremblay, son diocèse aimerait idéalement s’entendre à l’amiable avec les présumées victimes d’agressions sexuelles ; il nommera bientôt un ex-juge pour présider et faciliter le processus. 

En entrevue avec la société d’État, l’évêque a expliqué que cette démarche vise à offrir aux victimes qui le désirent une compensation financière. 

Il ajoute que les victimes présumées seront tout de même invitées à discuter avec un avocat afin de décider si elles préfèrent participer au processus à l’amiable ou entamer des procédures judiciaires contre l’Église. 

Après la diffusion du reportage et une tournée paroissiale, la travailleuse sociale Mona Comeau avait été assignée afin d’accueillir les témoignages des présumées victimes. Selon le plus récent reportage de Radio-Canada à ce sujet, 15 personnes seraient entrées en contact avec Mme Comeau depuis l’été dernier. 

De plus, Mgr Tremblay promet qu’un plan d’action en lien avec les agressions sexuelles sera bientôt dévoilé. « Ce qu’on veut, nous, c’est quelque chose qui soit délicat, qui ne soit pas intrusif, qui ne soit pas antagoniste, quelque chose qui est discret, quelque chose qui est dans la mesure de ce que les survivants ont le gout de vivre. Alors, le choix va leur revenir. Chacun d’eux va avoir à décider le moment venu », a déclaré Mgr Tremblay en entrevue à Radio-Canada. 

Le plan d’action qui sera publié comprendra les démarches du diocèse concernant la réparation, la prévention et la formation. Mgr Tremblay indique qu’il s’agissait d’une demande des victimes afin que de telles situations ne se reproduisent plus à partir de maintenant. 

Mgr Tremblay n’a pas reculé 

Rappelons que Mgr Pierre-Olivier Tremblay a débuté son mandat en 2022, et à peine installé, le reportage de l’émission Enquête est venu complètement changer ses projets à titre de nouvel évêque du diocèse. Lorsqu’il a accepté le poste que le Vatican lui offrait, Mgr Tremblay n’avait aucune idée dans quoi il s’embarquait. 

Toutefois, ne reculant devant rien, il a rapidement pris le dossier en main en suspendant les prêtres visés dans le reportage. L’homme d’Église a tenu à se rendre aux quatre coins de la paroisse afin de rencontrer les présumées victimes pour les entendre, les écouter et les recevoir. 

Compensation financière 

Actuellement, il n’est pas question du montant total réservé par le diocèse pour régler ce dossier, ni combien chaque victime présumée pourrait obtenir. L’ex-magistrat sera responsable de déterminer la compensation selon la gravité des gestes. 

Mgr Tremblay a justifié sa décision d’embaucher un juge à la retraite en indiquant que celui-ci serait le mieux placé pour aider dans les circonstances puisqu’un tel processus a été utilisé lors de dossiers similaires au Canada. Cette personne sera considérée comme neutre et impartiale afin d’assurer l’indépendance, la rigueur et la légitimité des démarches.