Gaëtan Baillargeon, une personne clé pour les communications Hearst-Constance Lake

Depuis 2021, la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation est passée de journée commémorative à un jour férié fédéral. Plusieurs activités étaient organisées pour l’occasion dans la communauté de Constance Lake. Cependant, à Hearst, rien n’a été mis en place pour la souligner. Gaëtan Baillargeon, conseiller municipal natif de Constance Lake, dit que la peur de mal s’y prendre pour organiser des activités est la principale raison du statuquo de la Ville de Hearst. Il ne désire pas être l’initiateur d’un évènement, mais plutôt appuyer quelqu’un ou un organisme de la communauté qui présenterait un projet.

Le conseiller municipal a pris le temps de discuter avec des personnes de certaines écoles. « J’ai parlé à une étudiante de Clayton Brown et j’aimerais vraiment que ce soit elle qui fasse ça et je vais tout faire pour l’appuyer. C’est bien beau être politicien, mais je ne veux pas toujours être la face qui représente les Autochtones, j’aime ça sensibiliser les gens et en parler. J’ai l’impression que les gens se disent : pourquoi c’est toujours Gaëtan ? », exprime-t-il.

Il est difficile pour lui de soulever le sujet délicat du passage aux pensionnats autochtones de plusieurs résidents de Constance Lake. N’ayant pas lui-même fréquenté ces écoles, il ne veut pas dire des choses qui ne sont pas à la hauteur des expériences qu’ont vécues les gens âgés de sa communauté, et même d’offusquer quelqu’un par ses propos.

Un bout méconnu de l’histoire canadienne a été dévoilé, mais ce sont les actions du gouvernement qui auront un impact sur la perception qu’ont les communautés des Premières Nations, Métis et Inuits sur la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. « Comme ma mère m’a dit : c’est un premier pas que le gouvernement prend, il le reconnait, mais ce n’est pas juste de dire que l’on reconnait être sur le territoire de Constance Lake. Maintenant que c’est une journée fériée, les gens seront obligés d’avoir une réflexion et de penser pourquoi c’est une journée fériée. En plus de rendre hommage aux gens, c’est une célébration pour ceux qui sont encore là et qui veulent souligner qu’ils sont survivants. Ils voient que du monde porte de l’orange pour montrer que oui, quelque chose de grave est arrivé, mais on peut s’en sortir et on peut aller de l’avant », explique M. Baillargeon.

Il trouve toutefois que certains postes-clés au ministère des Affaires autochtones devraient être occupés par des membres de cette communauté qui ont vécu et qui savent ce qu’est la réalité qu’ils vivent. « Il ne faut pas oublier que ça ne fait pas tellement longtemps, qu’il y a encore beaucoup de gens encore vivants qui sont allés à ces écoles-là. Il y a environ une trentaine de personnes survivantes à Constance Lake que je connais et ça, c’est seulement ceux qui veulent en parler et sensibiliser les gens de ce qui s’est passé là », raconte M. Baillargeon.

Le nombre exact d’enfants qui sont passés dans les pensionnats autochtones ou qui n’en sont pas revenus est inconnu au sein des membres de la Première Nation de Constance Lake.

Gaëtan Baillargeon veut souligner l’implication de deux frères de la région dans la création du recours collectif national des survivants des pensionnats autochtones.

« Charles Baxter Sr, est l’un des deux. Il n’a pas pu continuer à mener le recours parce que c’est devenu tellement gros, il s’est fait tasser, mais ce sont quand même des gens de la région qui sont à l’origine de ce mouvement-là », conclut M. Baillargeon.