Un 5 à 7 de théâtre et de partage
Une artiste locale présente une nouvelle œuvre théâtrale dans ses premières mises au point. Le public est arrivé à la Scierie patrimoniale en début de soirée le 21 mai pour avoir un avant-gout de la pièce intitulée Coincée dans l’immensité, réalisée par le Théâtre Mauve Sapin, une compagnie de théâtre située à Hearst. La mise en scène n’était rien de complexe : deux lutrins au centre de la pièce pour les comédiennes, Émilie Camiré-Pecek et Camille Landry, et une table de bois parsemée d’images historiques desquelles la narratrice et réalisatrice principale de l’œuvre, Kariane Lachance, s’est inspirée pour pondre le projet.
Lors du 5 à 7, les spectateurs ont joué le rôle d’œil extérieur afin de faire part de leurs commentaires à la suite de la mise en lecture. Les multiples réactions et questionnements ont été pris en note en vue de corriger certaines imperfections. « Leurs commentaires étaient extrêmement pertinents parce que ces gens vivent dans le Nord et ont aussi des histoires à nous raconter », élabore Mme Lachance, directrice artistique de Théâtre Mauve Sapin, ajoutant que les participants ont fait des remarques également sur d’autres aspects plus logistiques de l’histoire.
La première fois que Le Nord a couvert la réalisation de la pièce de théâtre, Mme Lachance avait raconté que le projet porterait sur l’histoire de deux franco-phones de deux coins de pays différents. Depuis lors, de nombreux éléments de l’œuvre ont changé, entre autres le genre de l’un des personnages. Simone, une fille du Nord, était initialement un homme à la rencontre de Flora, une fille des Maritimes, mais l’autrice a pensé bon de concevoir un dialogue entre deux personnes du même genre pour créer un rapport de force égal. « Depuis qu’on l’a changé et que c’est rendu deux femmes, je trouve que le rapport est plus clair parce qu’on voit vraiment l’enracinement avec les deux femmes », explique l’autrice.
Elle travaille sur le texte depuis environ un an. Tout récemment, Émilie Camiré-Pecek, originaire de Gatineau, s’est impliquée dans le processus de rédaction pour y ajouter des scènes inspirées de l’histoire locale portant sur le parcours de la femme dans le Nord de l’Ontario, ainsi que pour peaufiner certains passages. Le récit présenté met en valeur les similarités et les particularités du vécu des femmes habitant le Nord de l’Ontario comparativement aux femmes issues des provinces de l’Est. Par exemple, l’une des discussions dans la pièce porte sur le rôle du coffre de cèdre – une trousse d’objets précieux offerte à une femme et servant d’outil lorsqu’elle quitte son premier domicile – dans la vie de Simone.
En écrivant le texte, les deux artistes ont échangé des impressions et des commentaires pour construire une ligne narrative autour de cet emblème. « En parlant, on pouvait partager nos expériences et apporter ça au texte », dit Mme Camiré.
Au cours des prochaines semaines, Kariane Lachance poursuivra son processus de rédaction. De plus, elle planifie effectuer un second laboratoire de la pièce à Sudbury prochainement.
La directrice artistique a aussi annoncé qu’elle sera bientôt à Montréal pour une durée de huit mois, dans le but de suivre une formation d’écriture et de mise en scène à l’École nationale de théâtre du Canada.